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12.2. Les politiques de l'emploi n'arrivent pas à enrayer le chômage

 

 

Notions :

Flexibilité du marché du travail, taux de chômage, taux d’emploi, qualification, demande anticipée,, salariat, précarité, pauvreté.

Première :

Chômage, productivité, demande globale, politique monétaire, politique budgétaire, rationnement.

A. Prendre la mesure de l'évolution de l'emploi et du chômage  

Le chômage représente la part des actifs qui n'ont pas d'emploi, on le mesure en rapportant le nombre de chômeurs à la population active. Le nombre de chômeurs peut être mesuré par l'insee , il s'agit du nombre de chômeurs au sens du Bureau International du Travail ( BIT), ou bien par le nombre d'inscrits à Pole Emploi.

 

 

En 2016, selon l’enquête Emploi, 2,8 millions de personnes sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) en France métropolitaine. Le taux de chômage s’est établi à 9,9 % de la population active de 15 ans ou plus en France métropolitaine. Par ailleurs, 1,4 million de personnes recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles, ou souhaitent travailler mais ne recherchent pas d’emploi, qu’elles soient disponibles ou non. Elles ne sont pas comptabilisées comme chômeurs et forment ce qu’on appelle le « halo » autour du chômage. Il concerne davantage les 15-24 ans que les autres catégories d’âge.

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Insee


42,7% des chômeurs sont au chômage depuis plus de 2 ans. Le taux de chômage de longue durée est beaucoup plus élevée pour les séniors (50 ans ou plus) que pour les autres tranches d’âge. 

 

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Le chômage concerne plus particulièrement les jeunes, les femmes, les populations immigrées et plus généralement les personnes dont la qualification est relativement plus faible. 

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Le taux d’emploi rapporte la population active occupée sur la population en âge de travailler. En France, en 2014 selon l'ODE, 63,6% des personnes en âge de travailler ont un emploi

 On constate globalement une hausse continue de l’emploi sur longue période. 

 

 

La croissance de l'emploi s'est accompagnée d'une tertiarisation et d'une hausse des qualifications. 

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Une partie importante des personnes en emploi sont en sous emploi et une autre non négligeable se trouve dans des emplois aidés

 

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La flexibilité du travail a augmenté: CDD, intérirn, stages rémunérés, emplois aidés, temps partiels.

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Selon l’Insee, en 2014, 42,7% des chômeurs étaient au chômage depuis plus de 2 ans. Le taux de chômage de longue durée est beaucoup plus élevé pour les séniors (50 ans ou plus) que pour les autres tranches d’âge. Le chômage concerne plus particulièrement les jeunes, les femmes, les populations immigrées et plus généralement les personnes dont la qualification est relativement plus faible. 

            Le taux d’emploi rapporte la population active occupée sur la population en âge de travailler. En France, en 2015 selon l'Insee, 50.5%% des personnes en âge de travailler ont un emploi. On constate globalement une hausse continue de l’emploi sur longue période.

 

 

B.  Les politiques de l’emploi actives ont eu des effets ambigus sur l’intégration par le travail

 

  Parmi les politiques de l’emploi, on distingue les politiques passives qui visent à rendre le chômage supportable et à réduire la population active des politiques actives qui elles ont pour but d’obtenir une croissance plus riche en emplois. Parmi ces dernières, certaines ont des effets pervers :

 

En effet du côté des politiques actives, les politiques de flexibilité du marché du travail ont accru la précarité en multipliant les CDD, intérirn, stages rémunérés, emplois aidés, temps partiels. Ainsi les réformes Hartz en Allemagne, associées à l’institutionnalisation de « Mini-jobs » très faiblement rémunérés et largement exonérés de cotisations sociales et d’impôts, ont contribué à une élévation du taux d’emploi et une baisse du taux de chômage, mais aussi ont exercé une pression à la baisse sur les salaires et contribué à une augmentation du nombre de travailleurs pauvres et à la détérioration des conditions d’emploi de certains salariés.

 

Le lien entre travail et intégration sociale s’en trouve fragilisé pour plusieurs raisons :

      La flexibilité tout d’abord détache les travailleurs des organisations qui les emploient : les carrières professionnelles sont de plus en plus mobiles, ce qui peut engendrer des comportements de retrait, de repli sur soi, et n’incite pas à l’accumulation de compétences spécifiques à un poste de travail dont la pérennité est devenue moins prévisible. Les évolutions de l’emploi liées à une flexibilité accrue précarisent les trajectoires professionnelles qui alternent de plus en plus les périodes d’emploi et les épisodes de chômage.

        Elle individualise ensuite les relations de travail : la diversification des contrats place parfois les membres d’un collectif de travail dans des situations si différentes qu’il leur est difficile d’éprouver une identité et des intérêts communs, et a fortiori de s’engager dans une action collective ; ce rapport au travail différencié recoupe parfois des clivages générationnels ; S. Beaud et M. Pialoux ont observé ainsi une certaine incompréhension entre les « vieux OS » et les « jeunes intérimaires »dans l’usine Peugeot de Montbéliard.

La flexibilité horaire diffracte quant à elle les emplois du temps des collectifs de travail et des familles, complique l’engagement associatif et affecte les pratiques de sociabilité.

Pour finir, la flexibilité de l’emploi met en concurrence les travailleurs, par exemple lorsque les contrats temporaires sont utilisés par les employeurs comme une phase d’observation et de sélection préalable à l’embauche durable.

 

 

Toutefois, la précarité n’est pas nécessairement la contrepartie de la flexibilité du marché du travail. Le modèle dit de « flexicurité » ou « flexisécurité », inspiré de l’expérience danoise, en combinant une faible protection de l’emploi, une indemnisation généreuse du chômage, et une politique de formation des demandeurs d’emploi peut concilier une réallocation très dynamique des emplois et un fort sentiment de sécurité professionnelle des salariés exprimé dans les enquêtes d’opinions.

 

Ce modèle qui a marché dans un petit pays, très ouvert sur l’extérieur, et où il existe un fort taux de syndicalisation( 80%) n’est pas facilement transposable en France. Il faudrait alors que les transitions au cours de la vie professionnelle, les changements d’emploi et les périodes de recherche ne soient pas vécues comme des ruptures et puissent même constituer des étapes positives dans les carrières individuelles. Pour cela il faudrait mettre en place des dispositifs conséquents d’indemnisation, d’accompagnement, de formation, de transfert des droits sociaux acquis dans les emplois successivement occupés.  

Dans la loi El Khomri a été mis en place un compte personnel d’activité qui a pour objectif de sécuriser les parcours professionnels en permettant aux demandeurs d'emploi et aux salariés du secteur privé en CDI et en CDD de conserver leurs droits à la formation tout en changeant d’emploi. C’est un pas vers une flexisécurité à la française.

 

Les allègements de cotisations sociales et autres dispositifs en faveur des moins qualifiés jouent favorablement sur leur taux d’emploi mais n’encouragent pas la qualification et le progrès technique.

 

C. L’accroissement des politiques passives s’est accompagné d’un contrôle accru des chômeurs

 

La question de la fragilisation du lien entre travail et intégration sociale se pose également à propos de l’accroissement des dépenses passives qui est une tendance forte des évolutions des politiques de l’emploi.  

C’est ainsi qu’en France, les dispositifs de préretraites développés dans les années 1970 et 1980, ou encore les dispositifs d’incitation au retrait du marché du travail comme l’allocation parentale d’éducation ont engendré des flux de sortie du marché du travail qui ont réduit simultanément le taux de chômage et le taux d’emploi.

Ces dispositifs ont progressivement reflué, tandis qu’ont été mis  en place le R.S.A. activité et une indemnisation du chômage moins longue, dégressive, amoindrie et soumise à un contrôle toujours plus étroit des démarches de recherche d’emploi présentées comme un ensemble de mesures susceptibles de faire diminuer le taux de chômage en augmentant le taux d’emploi, de façon à augmenter la croissance potentielle.

 

 Les dépenses passives, en colmatant les trappes à inactivité, ont nourri les trappes à pauvreté : la priorité au retour rapide à l’emploi s’est souvent faite au détriment de la qualité des appariements (entre emplois et travailleurs). Dans le même temps les politiques d’allègement des cotisations sociales sur les bas salaires ont incité les actifs à accepter des emplois peu qualifiés. Il peut donc y avoir une contradiction entre l’objectif du retour rapide à l’emploi et celui d’accroissement des capacités et opportunités des demandeurs d’emploi dans le long terme.

 

L’individualisation du traitement du chômage et de l’accompagnement du chômeur fait du chômage une expérience individuelle qui est alors plus souvent intériorisée comme un échec personnel. Cette individualisation peut aussi s’apparenter à une forme de contrôle social et véhiculer dans les représentations sociales l’idée que le chômage ressortirait davantage de la responsabilité individuelle que de la responsabilité collective. Enfin, les réductions de cotisations sociales altèrent le financement de la protection sociale et peuvent véhiculer dans les représentations sociales l’idée qu’elle serait une charge et non un bien commun.

 

Q1. Donner les formules du taux de chômage et du taux d’emploi

Q2. Pourquoi le chômage se concentre t-il sur certaines populations ?

Q3. Quels sont les effets bénéfiques attendus des politiques de flexibilité ?

Q4. Quels sont les effets négatifs des politiques de flexibilité ?

Q5. Pourquoi les politiques de flexibilité rendent-elles plus difficile l’intégration par le travail ?

Q6. Définir la flexi-sécurité, appariement, clivage générationnel, contrôle social

Q7. A quelle condition la flexi-sécurité peut-elle marcher ?

Q8. Expliquer comment s’est mis en place le contrôle accru sur les chômeurs ?

Q9. Quelles ont été les conséquences pour les chômeurs ? Est ce une solution ?

 



23/04/2016
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