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approfondissement dossier 4


Cours et activité sur la mondialisation

Cours 4.1.

 

Activité 1. 

 

Cours 4.2

 

Activité 2

 

Cours 4.3

 

Activité 3. 


28/11/2015
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Exposés multinationales

Exposé à réaliser par groupe de 2 à 4 sur le thème de la mondialisation de production : 

 

Observatoire des multinationales

 

Exposé 1. Après avoir présenté le coq sportif, vous expliquerez pourquoi cette entreprise relocalise sa production  

 

Relocalisation :  la délocalisation de la production génère des coûts indirects qui peuvent se révéler importants : coûts de transport, manque de réactivité, problème de qualité dans la production, de gaspillage, problème du manque de protection contre les contre-façons... En fin de compte, certaines entreprises font le choix de re-localiser leur production, car les coûts induits sont plus importants que les économies réalisées sur la main-d’œuvre. Cela été le cas récemment du Coq sportif et des skis Rossignol ou du shampooing Petrole Hahn, des jouets Smoby, des lunettes Atol, des chaussettes Kindy et des nappes et assiettes Geneviève Lethu revenus en France entre 2007 et 2009.

 

 

 

Exposé 2. Après avoir montré que le gouvernement a   choisi les multinationales françaises les plus polluante pour financer la COP 21, vous essayerez d'expliquer pourquoi.

Article 2

 

Exposé 3. Après avoir expliqué ce qu'est le TAFTA, vous montrerez que les multinationales cherchent à étendre leur influence

tafta-soumet-il-les-etats-europeens-aux-multinationales

 

Exposé 4 Après avoir expliqué l'organisation de la production d'Intel, vous expliquerez pourquoi cette multinationale s'implante en Israel 

le leader mondial des puces informatiques, Intel, a divisé sa production en trois grandes activités : la fabrication des tranches de silicium (les « wafers »), l’assemblage et les tests. La fabrication des tranches de silicium, de même que la recherche et le développement, est une activité intensive en travail qualifié, ce qui explique pourquoi Intel réalise cette production dans des pays où les niveaux d’éducation sont relativement élevés : les États-Unis, l’Irlande et Israël. En revanche, l’assemblage et les procédures de tests sont davantage des tâches de routine, intensives en travail non qualifié. Intel a localisé ces activités dans des pays où la main-d’œuvre est bon marché, comme la Malaisie, les Philippines, le Costa Rica et la Chine

usine d'Intel en Israel

Exposé 5. Après avoir expliqué comment les multinationales pouvaient faire de l'optimisation fiscale, vous expliquerez la stratégie d'Amazone, de Google ou de Face Book 

Comment fait Google ? 

La commission européenne sévit

 

Exposé 6. Après avoir expliqué les différentes raisons d'une fusion-acquisition, vous présenterez le rachat de Gravitant par IBM

IBM Gravitant

 

Exposé 7. Après avoir présenté l'entreprise Samsung, vous montrerez qu'elle est mise en cause pour des comportements non responsables. 

article observatoire des multinationales sur le travail des enfants

novethique

 

Exposé 8.  Après avoir expliqué ce qu'est le prix Pinocchio, vous expliquerez pourquoi Total a été nominé

nomination Total 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 


29/11/2015
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Mondialisation des inégalités

 Mondialisation des inégalités

Analyser les relations entre mondialisation et inégalités exige tout d'abord de préciser les deux concepts. Ils ont en commun d'être tous deux larges et relativement imprécis. Une première approche du concept de mondialisation permet de souligner son caractère multidimensionnel. En termes économiques, la mondialisation s'inscrit dans les évolutions de long terme du capitalisme ; elle se manifeste par l'extension du champ de la régulation marchande et la dissolution progressive des marchés nationaux dans un marché qui tend à se globaliser.

Constate-t-on, depuis le début des années 1980, une augmentation des inégalités ? Le concept d'inégalité est largement utilisé en sociologie et en science politique : il peut alors prendre des formes multiples : inégalités des conditions, inégalités des chances, inégalités devant les risques sociaux, inégalités de consommation… Les économistes abordent cette question à travers l'étude de la répartition des richesses. Dans les deux cas, le concept d'inégalités renvoie aux conceptions de la justice sociale. L'analyse des relations entre mondialisation et inégalités exige de distinguer trois types d'inégalités :

Inégalités entre pays ou inégalités internationales : on observera alors par exemple l'évolution des inégalités entre les pays riches (PIB par tête supérieur à 10 000 $ en 2000) et les pays pauvres (PIB par tête inférieur à 2 000 $ en 2000).

Inégalités entre individus (ou ménages) à l'intérieur des pays ou inégalités internes : on observera alors, par exemple, l'évolution des inégalités en France entre les 10% de ménages les plus riches et les 10% les plus pauvres.

Inégalités entre individus (ou ménages) à l'échelle du monde ou inégalités mondiales ; ces inégalités apparaissent comme le cumul des deux inégalités précédentes : on observera alors, par exemple, l'évolution des inégalités entre les 20% les plus riches et les 20% les plus pauvres sur la planète.

Distinguer ces inégalités est d'autant plus difficile que se posent des problèmes statistiques. D'une part les données, nombreuses pour les pays riches, sont souvent manquantes ou peu fiables dans les pays les plus pauvres. D'autre part, pour être comparables, ces données sont converties en dollars, ce qui pose le problème du taux de change à utiliser. Malgré ces difficultés, on peut mettre en évidence une corrélation entre mondialisation et inégalités internationales et mondiales ; le phénomène est beaucoup moins clair en ce qui concerne les inégalités internes. Cependant, corrélation n'est pas synonyme de causalité : seule une étude systématique permettra d'apprécier l'influence de la mondialisation sur les inégalités.

Mondialisation et inégalités internationales (entre pays)

Depuis 30 ans environ, la mondialisation ne semble pas conduire à une réduction générale des inégalités entre pays. En effet, si la croissance des pays en développement a été globalement forte, elle a été également très inégale, selon les pays et les continents. L'évolution des pays asiatiques, et notamment de la Chine, suffit à influencer les statistiques internationales. Il ne faut cependant pas oublier les autres pays, en particulier les Pays les moins avancés (PMA).

Comment analyser ces évolutions, dans une certaine mesure contradictoires. Les inégalités entre pays sont pour partie liées à la mondialisation : les relations économiques internationales ne profitent pas de façon égale à tous les pays, certains gagnant plus que d'autres. Les gains de l'échange sont donc inégalement répartis entre pays. De même, les pays sont inégalement attractifs pour les Investissements directs à l'étranger (IDE). Enfin, les élites et les gouvernement des pays ont aussi leur part de responsabilité.

Mondialisation et inégalités internes (intérieures aux pays)

Jusqu'au début des années 1980, les inégalités internes des PDEM semblent suivre une évolution analysée par S. Kuznets : les inégalités de revenu se creusent lors du démarrage des économies, puis se resserrent progressivement en raison de l'élévation générale des revenus et de la redistribution ; à long terme, les inégalités suivent donc une courbe en U renversé. Pourtant, depuis le début des années 1980, ce processus semble interrompu : les inégalité économiques de revenu et de patrimoine s'accroissent aux États-Unis. Cependant, tous les pays de l'OCDE ne connaissent pas un accroissement des inégalités économiques. En France, les inégalités de revenu semblent plutôt se maintenir que s'aggraver. Cependant, de nouvelles inégalités segmentent la société. Enfin, les inégalités internes de revenu dans les pays en développement varient très fortement d'un pays à l'autre ; elles semblent donc être davantage liées au modèle de développement suivi qu'à la seule mondialisation.

Comment expliquer l'interruption de la tendance séculaire à la réduction des inégalités internes, plus particulièrement dans les PDEM ? La mondialisation constitue pour les PDEM un choc d'offre, qui conduit à des transformations de l'appareil productif, sources d'inégalités. Au-delà des entreprises, les salariés sont soumis à la concurrence internationale. L'augmentation des inégalités internes pourrait apparaître comme une contrepartie à la réduction des inégalités internationales entre PDEM et pays émergents. La mesure des inégalités est cependant difficile ; celles-ci sont généralement appréciées en comparant les plus pauvres aux plus riches, ce qui occulte l'évolution des revenus de la classe moyenne. Pourtant, pour P. Krugman, la mondialisation n'est pas coupable. Il semble finalement que les inégalités s'inscrivent dans le développement d'un nouveau capitalisme, qui ne se limite pas à la mondialisation. Face à la concurrence des pays du Sud et du Nord, l'évolution des revenus et des inégalités dépend également de l'efficacité des politiques publiques, économiques et sociales.

Mondialisation et inégalités mondiales

Le cumul des évolutions internes et internationales entraîne une augmentation des inégalités mondiales, entre les plus pauvres et les plus riches à l'échelle mondiale. Les mécanismes de marché qui structurent la mondialisation rejettent en dehors du processus les pays les plus pauvres. Les inégalités mondiales sont liées aux différences de productivité entre actifs. Mais elles résultent également du manque de volonté des pays riches pour les réduire et des insuffisances de la régulation mondiale.

Au-delà du constat : les enjeux d'une mondialisation inégale

Les inégalités ne sont pas une fatalité, ni dans les pays du Nord, ni dans ceux du Sud. Les relations entre inégalités et mondialisation renvoient les sociétés à un triple défi, social, économique et politique ; il ne pourra être relevé que par une extension de la régulation globale, contrepoids à l'extension de la régulation marchande .

On ne peut attendre des mécanismes économiques à l'œuvre derrière la mondialisation qu'ils réduisent spontanément les inégalités. Ainsi, les pays d'Asie qui ont le plus profité de la mondialisation ne l'ont pas subie passivement : ils l'ont intégrée dans leur modèle de développement. De même, dans les PDEM, la tolérance envers l'inégalité relève de choix sociaux et politiques. Face aux effets pervers de la mondialisation, l'Union européenne doit développer son " modèle social " pour atteindre ses objectifs : " … promouvoir le progrès économique et social ainsi qu'un niveau d'emploi élevé, notamment par la création d'un espace sans frontières intérieures [et] par le renforcement de la cohésion économique et sociale … " (Traité de l'Union européenne, article 2).

 

Q1. Réaliser une carte mentale permettant de présenter les différentes formes d’inégalités liées à la mondialisation et leurs évolutions (définition, évolutions, causes)

 

framindmap mindmup mindomo

 

Q2. Quelles solutions pour limiter la mondialisation des inégalités ? ( activité de Forum)

 


 


  framindmap sans connexion


framind map avec connexion

 

mindmup

 

 


06/12/2015
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boeing airbus wikipédia

Subventions américaines militaires importantes pour Boeing

Depuis longtemps les constructeurs américains d'avions bénéficient de programmes de R&D militaires très importants (Pentagone, Nasa principalement), qui leur permettent de faire des études et de développer des prototypes très coûteux et de mettre au point ainsi de nouvelles technologies et de nouveaux savoir-faire, extrêmement utiles pour le développement d'avions civils : le nombre de technologies ayant été d'abord utilisées sur les avions militaires est impressionnant, et Boeing bénéficie ainsi de transferts de technologie gratuits du militaire vers le civil.

Aides remboursables pour Airbus

Airbus a été dès le début un constructeur de matériels civils, et n'a pu bénéficier de subventions de programmes militaires. Les coûts de développement de nouveaux avions étant extrêmement élevés, Airbus a fait appel à des aides remboursables, de la part des États (France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne) ayant contribué au lancement du constructeur européen. Le principe est simple : un prêt est accordé à Airbus, remboursé en cas de succès commercial.

Polémique subventions/aides remboursables, plaintes auprès de l'OMC

En octobre 2004, Boeing a déposé une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), arguant que Airbus avait violé un accord bilatéral signé en 199230, en recevant des subventions. Airbus répondit que Boeing avait également violé l'accord en recevant des aides fiscales du gouvernement américain. De plus, l'Union européenne s'est aussi plainte de ce que les investissements japonais (par des compagnies aériennes japonaises) n'étaient pas permis par l'accord bilatéral de 1992, et qu'elles en constituaient de ce fait une autre violation.

Le 11 janvier 2005, Boeing et Airbus se sont mis d'accord pour essayer de trouver une solution à l'extérieur de l'OMC.

Cependant, en juin 2005, Boeing et le gouvernement américain rouvrirent le conflit commercial auprès de l'OMC, clamant qu’Airbus avait reçu des subventions illégales de gouvernements européens. Airbus s'est à son tour retourné contre Boeing, l'accusant de recevoir des subventions du gouvernement américain, notamment via les programmes militaires de recherche et développement financés par la Défense, et dont les retombées civiles sont très importantes.

Pour le développement du futur A350, Airbus a décidé de ne pas utiliser les (habituelles) aides remboursables (proposées par l'Allemagne, l'Espagne, la France et le Royaume-Uni), pour adoucir les relations entre l'Union européenne et les États-Unis.

Boeing et Airbus attendent donc un jugement de l'OMC.


29/11/2015
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Pour comprendre TAFTA

Blog POUR

 

 

 

Si vous n’avez rien suivi au Tafta, le grand traité qui effraie

Le Monde |  • Mis à jour le  |Par 

 
Manifestation contre le traité transatlantique Tafta/TTIP, le 10 octobre 2015 à Berlin.

Le projet d’accord de libre-échange transatlantique entre l’Europe et les Etats-Unis, désigné par les acronymes Tafta et TTIP, fêtera en 2016 ses trois ans. Et s’il est encore loin d’être conclu, il suscite une opposition grandissante.

1. De quoi s’agit-il ?

Le Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP) est un projet de zone de libre-échange lancé début 2013 par Barack Obama et les dirigeants de l’Union européenne, José Manuel Barroso et Herman Von Rompuy, avec le soutien des 27 Etats-membres européens (qui sont maintenant 28).

L’objectif est de libéraliser au maximum le commerce entre les deux rives de l’Atlantique, en :

  • réduisant les droits de douane ;
  • réduisant les « barrières réglementaires », c’est-à-dire les différences de réglementations qui empêchent l’Europe et les Etats-Unis de s’échanger tous leurs produits et services, et qui génèrent des coûts supplémentaires ;

Le TTIP, surnommé Tafta (Transatlantic Free Trade agreement) par ses détracteurs, n’est pas sorti de nulle part : plusieurs instances de dialogue transatlantiques lui ont ouvert la voie depuis la fin de la Guerre froide ; mais surtout, il s’inscrit dans la course aux mégazones de libre-échange lancée au milieu des années 2000, quand les principales puissances ont pris acte de l’enlisement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a échoué à libéraliser le commerce mondial à cause d’intérêts trop divergents entre ses quelque 160 membres.

Ainsi, les Etats-Unis viennent de conclure un partenariat transpacifiqueavec 11 Etats du pourtour pacifique. La Chine négocie de son côté un Regional Comprehensive Economic Partnership (RCEP) avec l’Inde et 14 autres pays asiatiques, tandis que les 54 membres de l’Union africaine discutent depuis cette année d’une Continental Free Trade Area (CFTA). Le tout dans une logique de confrontation de grands blocs économiques régionaux.

2. Pourquoi le traité transatlantique fait-il peur ?

  • Le poulet au chlore

La première vague des critiques contre le Tafta/TTIP, médiatisée à l’occasion des élections européennes de 2014, portait sur le risque de voir débouler sur le marché européen des poulets lavés au chlore, des bœufs nourris aux hormones et des OGM. De nombreux industriels américains aimeraient en effet voir ces produits, largement proscrits pour l’instant par la réglementation européenne, traverser l’Atlantique à la faveur de l’« harmonisation des réglementations » promise par le traité transatlantique. Mais ce sujet est si politiquement sensible que les dirigeants européens ont promis que cette « ligne rouge » ne serait pas franchie, et que les réglementations sanitaires européennes resteraient inchangées. Il faut pour l’instant les croire sur parole, car les négociations ne sont pas terminées, mais on les imagine mal renier leur engagement et l’assumer devant l’opinion publique le jour où l’accord sera rendu public.

  • Les tribunaux arbitraux

Aujourd’hui, l’essentiel des critiques s’est reporté vers un chapitre précis du futur TTIP, consacré au règlement des différends. Créé dans les années 1950 et présent dans l’immense majorité des accords commerciaux, ce système, baptisé Investor-State Dispute Settlement (ISDS), instaure une justice parallèle pour appliquer le contenu de l’accord, avec des arbitres privés au lieu de juges publics.

Problème : à cause de la trop grande marge de manœuvre conférée à ces arbitres, et à de potentiels conflits d’intérêts, l’ISDS s’est transformée, au cours des dernières années, en arme à la disposition des multinationales pour attaquer les réglementations des Etats, sur la santé, l’environnement ou le social.

Sensible aux critiques, la Commission européenne a, sous l’impulsion franco-allemande, présenté en septembre 2015 un ambitieux projet de réforme de l’ISDS. Si elle prend en compte la plupart des failles pointées par les experts, cette réforme n’a pas rassuré les sceptiques, qui s’opposent au principe même d’une justice parallèle unilatérale, où seules les entreprises peuvent attaquer les Etats, et pas l’inverse.

 

  • La coopération réglementaire

Autre sujet moins visible, mais qui pourrait rapidement s’imposer à l’agenda : la question de la convergence réglementaire. Les négociateurs du Tafta/TTIP entendent en effet créer un Conseil de coopération réglementaire, chargé de faire vivre l’accord après sa signature en poursuivant l’effort d’harmonisation des réglementations de part et d’autre de l’Atlantique.

Pour ses détracteurs, il s’agit d’un cheval de Troie qui permettra à quelques technocrates de détruire les réglementations européennes et américaines derrière des portes closes, une fois que le traité sera signé et que l’opinion publique regardera ailleurs. Tous les sujets sensibles, comme le poulet au chlore et les OGM, pourraient ainsi être évacués du corps du traité transatlantique pour revenir quelques années plus tard par cette porte dérobée.

A l’inverse, les négociateurs assurent qu’il s’agira simplement d’une instance consultative, chargée de faire dialoguer Américains et Européens en amont de chaque nouvelle grande réglementation, afin de limiter au maximum les risques de divergence.

S’il est acquis que ce Conseil n’aura aucun pouvoir législatif et ne pourra se substituer aux Parlements, une instance consultative est tout de même susceptible d’avoir une influence considérable. En retardant les procédures, en maîtrisant l’information et en faisant intervenir au moment adéquat les bons lobbys, il pourrait être tenté de saborder les tentatives de réglementation ambitieuses. Mais seul le texte final du traité nous permettra de nous faire une idée.

 

  • Les services publics

Le TTIP se place dans la droite ligne de la politique libérale menée par la Commission européenne depuis plusieurs décennies, hostile aux monopoles publics et favorable à la libre concurrence dans le maximum de secteurs. C’est pourquoi les anti-Tafta craignent qu’il détruise les services publics européens en démembrant tous les monopoles publics.

La Commission européenne tente de les rassurer en promettant d’exclure les services publics du champ de la libéralisation… sans définir clairement ce qu’elle entend par « service public ». De nombreux accords similaires au traité transatlantique ont en effet tendance à « saucissonner » les services publics, en protégeant les services de santé… tout en ouvrant les services dentaires, d’accouchement ou d’infirmerie à la concurrence.

Or, si auparavant l’Europe détaillait très exhaustivement les secteurs qu’elle acceptait de libéraliser sur une « liste positive », elle a adopté depuis un an le principe américain de « liste négative ». Cette différence technique est potentiellement lourde de conséquences, car si l’Europe « oublie » (volontairement ou non) de souligner un secteur à protéger (comme l’éducation primaire, par exemple), il tombera automatiquement dans le champ de la libre concurrence… et rien ne permettra de revenir en arrière.

  • Des effets économiques difficiles à anticiper

La principale étude économique brandie par la Commission européenne pour vanter les effets potentiels du traité transatlantique prédit un gain pour l’économie européenne de 119 milliards d’euros… d’ici 2027. Un impact très modeste, si on le ramène à un rythme annuel.

Sans compter que ladite étude, financée par la Commission, a été largement critiquée pour ne prendre en compte que les effets bénéfiques du futur traité, sans se préoccuper des destructions de valeur. Dénonçant des « hypothèses irréalistes » et des méthodes « inadéquates », un chercheur italien prédit dans une autre étude un recul du PIB, des exportations et de l’emploi en Europe.

La réalité est que les effets varieront largement selon les secteurs. Les services européens pourraient largement bénéficier de l’ouverture des marchés publics américains ; à l’inverse, les agriculteurs européens pourraient être frappés de plein fouet par la concurrence de l’agriculture industrielle américaine, bien moins chère, avec l’augmentation probable des quotas d’importation.

Lire aussi : Libre-échange : des effets difficiles à mesurer sur l’emploi

3. Où en est-on ?

Dix cycles de négociations ont déjà eu lieu entre la Commission européenne et le département du commerce américain depuis le lancement officiel des discussions, à l’été 2013. D’après ce qui filtre de ces rencontres à huis clos entre fonctionnaires, peu de chapitres de l’accord ont réellement avancé, en raison de blocages politiques persistants sur les principaux dossiers. Initialement programmée pour la fin 2015, la conclusion des négociations n’aura pas lieu avant 2016, voire 2017.

En parallèle, les lignes ont beaucoup bougé au niveau politique.

Sous la pression d’une opinion publique toujours plus sceptique, la nouvelle Commission européenne de Jean-Claude Juncker, installée fin 2014, a adopté un discours plus accommodant avec les anti-Tafta, promettant notamment davantage de transparence dans les discussions. Si de nombreux documents sont désormais disponibles en ligne, y compris le mandat de négociation, les vrais textes de concertation restent largement secrets, réservés à quelques eurodéputés triés sur le volet et aux chancelleries européennes. La commissaire au commerce Cecilia Malmström a même durci les règles d’accès à ces dossiers sensibles, en cantonnant leur consultation à des salles de lecture ultra-sécurisées pour limiter le risque de fuites.

En France, le gouvernement a également considérablement changé de discours. Secrétaire d’Etat au commerce extérieur depuis l’automne 2014, Matthias Fekl a récemment menacé de stopper les négociations si la Commission européenne ne répondait pas à ses exigences. S’il reste favorable au TTIP, le gouvernement français prévient qu’il ne le signera que sous certaines conditions – et notamment une réforme radicale des tribunaux d’arbitrage.

4. Le Tafta peut-il voir le jour ?

Une issue positive dépendra de la capacité des Etats-Unis et de l’Union européenne à s’entendre sur les sujets les plus sensibles. Washington refuse par exemple pour l’instant d’ouvrir ses marchés publics (aujourd’hui largement réservés aux entreprises américaines) ou de réformer les tribunaux d’arbitrage ISDS, tandis que Bruxelles reste inflexible sur la régulation de son secteur financier et sur la protection de ses indications géographiques protégées (comme les appellations Champagne ou Normandie).

Même si un accord est conclu, il devra encore passer plusieurs étapes de validation.

Côté européen, il devra être ratifié par :

Or, la pression de l’opinion publique sur les responsables politiques européens s’accentue chaque jour un peu plus. Samedi 10 octobre, quelques jours après avoir remis une pétition de 3 millions de signatures contre le Tafta, les anti-traité transatlantique ont réuni entre 150 000 et 250 000 manifestants à Berlin – l’une des manifestations les plus importantes des dernières années en Allemagne, en pointe dans l’opposition au Tafta.

La ratification prochaine de l’accord CETA entre l’Europe et le Canada –petit cousin du traité transatlantique, conclu en 2014, qui nourrit les mêmes critiques –, devrait faire office à cet égard de répétition générale en 2016, nous éclairant sur la réalité des rapports de force en Europe.

Côté américain, la ratification du TTIP risque aussi de ne pas passer comme une lettre à la poste. Si Barack Obama a obtenu l’été dernier une victoire en faisant passer au Congrès une loi facilitant la ratification de tels accords, il ne sera probablement plus à la Maison Blanche quand le traité transatlantique sera conclu.

Or, son (sa) successeur(e) sera sans doute moins allant(e) que lui. Hillary Clinton, la favorite des sondages côté démocrate, s’est montée très critique vis-à-vis du traité transpacifique et, par extension, de son cousin transatlantique. Son rival côté républicain, Donald Trump, est encore plus offensif contre ce type d’accord.

 

1. Qu'est ce que le TAFTA ? Quel est l'objectif du TAFTA ?

2. Quels sont les parties du commerce international qui sont concernés selon S.Georg ?

3. Comment le TAFTA va t-il empêcher les barrière non tarifaires ?

4. Quels sont les risques pour les pays Européens ?

5. Comment réagit l'opinion publique ?

 


28/11/2015
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