approfondissement partie 6
Les classes sociales
Doc 1 - Les classes sociales
Pour Karl Marx les classes sont des ensembles d'individus occupant une position similaire dans le processus de production (qui est toujours, pour Marx, un processus d'exploitation), et définis par la nature de leur revenu (dans le système capitaliste : rente du propriétaire foncier, profit du capitaliste ou salaire du prolétaire). Mais (…) il leur donne également la dimension politique de groupes en lutte pour le contrôle de la société.
Les classes ne se définissent donc que dans un rapport de classe : « Les individus isolés ne forment une classe que pour autant qu'ils doivent mener une lutte commune contre une autre classe. » (…). L'existence d'une classe comme groupe réel, mobilisé (la classe « en soi »), se double nécessairement, chez ses membres, d'une conscience de classe, c'est-à-dire la conscience d'appartenir à cette classe et d'en partager les intérêts (la classe « pour soi »).
Chez Max Weber, la division en classes se fonde aussi sur le processus économique. Mais il est beaucoup plus prudent que Marx : les classes regroupent simplement des individus possédant des chances égales d'acquérir certains biens sur le marché, porteurs des mêmes « chances de vie ». Elles n'impliquent aucun sentiment d'appartenance (ce dernier étant propre à la communauté) : les classes sociales sont simplement une manière (d'autres sont possibles) de découper et d'analyser la réalité. (…)
L'oeuvre de Pierre Bourdieu constitue une synthèse originale des approches classiques des classes sociales. Il reprend l'idée d'un espace social hiérarchisé, mais, au capital économique comme principe de division, il ajoute le capital culturel (saisi essentiellement par le diplôme). Ainsi, les positions sociales se définissent-elles non seulement par le volume global de capital (toutes espèces confondues), mais aussi par sa structure. Au sein des classes dominantes, possédant un important volume global de capital, les enseignants (riches en capital culturel mais pauvres en capital économique) s'opposent aux patrons de commerce à la structure de capital inversée. Au bas de l'échelle sociale, les ouvriers spécialisés possèdent peu des deux espèces de capitaux.
Xavier Molénat, « Les classes sociales », Sciences Humaines, n° 138 - Mai 2003
1. Comparer – Comparez les théories des classes sociales chez Marx, Weber et Bourdieu.
2. Définir – Proposez une définition de la notion de classe sociale à partir des notions de groupe d’appartenance et de groupe de référence
Le président des riches
Le lacis des conseils d’administration
L’analyse de la composition des conseils d’administration des sociétés du CAC 40, celles dont les capitalisations boursières sont les plus importantes, permet de comprendre le fonctionnement de ces réseaux. Annie Kahn met en évidence, dans une enquête publiée le 12 janvier 2010 dans Le Monde, la « consanguinité des conseils d’administration » : 98 administrateurs sur 445, soit 22 %, détiennent 43 % des droits de vote. Parmi leurs dirigeants, selon Jean-Marc Delaunay, 94 sont administrateurs d’autres sociétés du CAC 40. Il en résulte que, à une exception près (Unibail Rodamco), « toutes les entreprises composant l’indice sont en relation les unes avec les autres par l’intermédiaire de leurs dirigeants. Cela montre que l’indice CAC 40 est plus qu’un simple indice boursier, c’est un espace social, une place financière au sens traditionnel du terme, où les acteurs entretiennent des relations professionnelles qui organisent leur activité ».
Le cumul des mandats dans les conseils d’administration est légal. On comprend que les intéressés y tiennent : leur addiction au pouvoir les porte à multiplier les lieux où l’exercer. Mais le nombre des fauteuils d’administrateur est limité à huit, voire à cinq dans certains cas. Il existe toutefois de nombreuses dispositions dérogatoires. Ainsi, les sociétés qui ont leur siège à l’étranger ne sont pas prises en compte. Quatre dirigeants de BNP Paribas sont présents dans douze conseils d’administration de sociétés du CAC 40, ce qui fait une moyenne de trois pour chacun d’eux.
Les dirigeants de BNP Paribas dans les conseils d’administration des sociétés du CAC 40
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Fonctions à BNP Paribas |
Sièges d’administrateur |
Michel Pébereau |
Président du conseil d’administration |
Total EADS AXA Saint-Gobain Lafarge |
Baudoin Prot |
Directeur général |
Veolia PPR |
Amaury de Sèze |
Ex-membre du directoire |
Suez environnement Carrefour |
Georges Chodron de Courcel |
Directeur général délégué |
Bouygues Alstom Lagardère |
Source : BNP Paribas, Document de référence et rapport financier annuel 2009, www.bnpparibas.com.
Ces dirigeants siègent aussi dans d’autres conseils d’administration : Michel Pébereau, par exemple, cumule dix sièges dont cinq dans des sociétés hors CAC 40.
Mais les influences et les concertations ne fonctionnent pas à sens unique. Les liaisons sont croisées, entremêlées. Jean-Louis Beffa (président de Saint-Gobain) est au conseil d’administration de BNP Paribas. Le président d’AXA, Claude Bébéar, y retrouve Michel Pébereau.
L’oligarchie se lit dans l’entrecroisement sans fin de ces présences. Cela donne au graphique du CAC 40 publié dans Alternatives économiques l’allure d’une pelote de laine : on peut aller de toutes les sociétés à toutes les autres comme s’il n’y avait qu’un seul fil les reliant, comme s’il n’existait qu’une seule entité. La trame est d’autant plus complexe que ces administrateurs ont des liens au cœur de l’État lui-même.
Le président des riches. Enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy. Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.
La révolution du Web collaboratif
La révolution du Web collaboratif, ou Web 2.0 Serge Tisseron LES NOUVEAUX RÉSEAUX SOCIAUX SUR INTERNET 2011 Serge De Boeck
- Une nouvelle définition des liens
Dans la société traditionnelle, les liens sont absents ou présents et, s’ils existent, ils sont réputés sécurisants ou non sécurisants. Au contraire, avec le web collaboratif, les liens sont élastiques et ils se définissent surtout par leur caractère d’« activabilité ». Ce qui est important, ce n’est pas que les liens soient forts mais qu’ils puissent être utilisés en cas de besoin. C’est ce que Mark Granovetter (1973) appelait la «force des liens faibles». Quand un individu est confronté à certaines tâches comme la recherche d’un emploi, les stratégies qui s’appuient sur des « amis d’amis » sont souvent plus efficaces que les relations de grande proximité. L’existence de ces liens nouveaux définit du même coup de nouveaux réseaux. Les individus connectés entre eux appartiennent à un réseau qu’on peut appeler « glocal » parce qu’il est à la fois « global » et « local ». Il est en effet possible de toucher de la même manière des personnes géographiquement et socialement lointaines et d’autres géographiquement ou socialement proches. La distance ne fait pas obstacle au contact, et inversement entrer en contact ne fait pas obstacle à l’éloignement. Sur Facebook, la création de ces nouveaux liens amène à une nouvelle définition de l’amitié : le friendling. Il s’agit du lien entre deux profils de telle façon que les friends sont des gens dont le profil m’intéresse mais qui ne sont pas forcément mes amis. Je peux avoir envie de télécharger leur fichier MP3, de lire leur billet de blog, de voir leur photo… Le friendling est un acte déclaratif qui permet l’échange d’informations. Il n’a donc rien à voir avec l’amitié qui est un lien entre deux personnes qui se définit par le fait d’avoir du plaisir à être et à échanger ensemble et qui naît de l’habitude et de la fréquentation pour constituer une forme de relation forte. Dans les nouveaux réseaux sociaux, l’important n’est pas d’avoir de très nombreux amis, mais plutôt des contacts susceptibles d’être facilement « activés » en cas de nécessité. Le nombre de tels contacts est en fait peu élevé, moins de dix en moyenne (Cardon D.)
- 2. Une nouvelle définition du capital social
L’expression de capital social a été créée au XXe siècle sur le modèle du « capital économique ». Celui-ci est l’ensemble des ressources matérielles qui permettent à une entreprise de prospérer sur le marché. De la même manière, le capital social est l’ensemble des relations humaines qui permettent à un individu ou à un groupe d’améliorer sa position. L’idéologie d’internet est que le web collaboratif pourrait créer un nouveau capital social constitué à travers des connexions multiples et susceptible de se substituer au capital social traditionnel appuyé sur des connexions fortes avec les pouvoirs en place, et organisées autour des liens familiaux et sociaux du milieu d’origine. C’est l’idée développée par le film de David Fincher, The Social Network. Mais il s’agit plus d’une mythologie du Web que d’une réalité. En fait, le nouveau capital social du web collaboratif n’annule pas l’importance du capital social traditionnel. L’un et l’autre se potentialisent. Il n’en reste pas moins que ces nouveaux réseaux modifient les façons d’entrer en contact avec les autres. La prise de contact y est beaucoup plus rapide, et c’est la fiabilité du lien qui importe.
- 3. Une nouvelle définition des identités
Le Web 2.0, encore appelé web collaboratif, a accentué cette tendance aux identités multiples. Dans la sociabilité traditionnelle, l’identité de chacun est le résultat d’une construction individuelle dans laquelle chacun exprime ce qu’il pense ou veut être. C’est ce que le sociologue Erving Goffman appelait la «mise en scène de soi» (1959). Au contraire, sur internet, et notamment dans des espaces comme Facebook, l’identité de chacun est le résultat d’une activité collective : ce sont les échanges permanents de chacun avec tous les autres qui construisent les diverses identités. Et celles-ci ne s’organisent pas seulement autour des informations déposées par chacun sur son actualité, ou bien par d’autres à son sujet ; elles s’organisent aussi autour des éléments du passé individuel et collectif de chacun, et également des projets d’avenir argumentés au carrefour des diverses interactions. Il en résulte une différence majeure entre l’identité dans la sociabilité traditionnelle et celle qui se construit dans le web collaboratif : dans la sociabilité traditionnelle, en cas d’identités multiples, l’une est censée être authentique, tandis que les autres sont considérées comme des masques. Par exemple, si une personne est réputée méchante en famille et «gentille» à son travail (ou le contraire), deux opinions sont possibles: certains pensent que cette personne est un « vrai méchant » qui se comporte de manière hypocrite dans son activité professionnelle de façon à y bénéficier d’une promotion ; tandis que d’autres pensent qu’il s’agit d’un « vrai gentil », comme en attestent d’ailleurs tous ses collègues de travail, mais qu’il est « méchant » chez lui, parce que, par exemple, sa femme peut le malmener, voire le tromper… Mais sur le web collaboratif, cette distinction n’est plus de mise. Toutes les identités d’une même personne définies au carrefour des réseaux multiples sont considérées comme également justes. Aucune identité en ligne n’est perçue plus authentique qu’une autre.
Q1. Définir Capital social, force des liens faibles, mise en scène de soi, sociabilité
Q2. Comparer les liens dans les sociétés traditionnelles avec les liens dans les sociétés de réseaux sociaux. Quelle différence entre le friendling et l’amitié ?
Qu'est-ce qu'un réseau social ?
Objectifs : - Définir la notion de réseau social
- Modéliser son réseau social
- Connaître et mettre en pratique la distinction entre liens forts et liens faibles
Activité 1 :
1) Dressez la liste de vos contacts : Vous avez trois minutes pour noter sur une feuille de brouillon le maximum de personnes que vous connaissez de près ou de loin (hors famille et camarades de classe). Vous pouvez inclure dans cette liste les simples connaissances et les amis d’amis.
2) Ordonnez vos connaissances : Placez ensuite votre nom au centre d'une feuille au propre. Autour de ce premier point qui vous représente, faites figurer chacune de vos connaissances sous forme de points à côté desquels vous notez leurs initiales. Essayez de regrouper dans l'espace les personnes rencontrées au cours d'un même forme de sociabilité (ex : club de sport, voisinage, association, lycée, transports, etc.)
3) Tracez votre réseau social : Il est maintenant temps d'identifier le type de lien qui vous relie à chacune de ces connaissances. Tracer en rouge les liens forts et en bleu les liens faibles (voir définition ci-dessous).
A SAVOIR : On appelle liens forts les relations entre deux personnes qui se côtoient fréquemment ou se sentent proches et liens faibles les relations plus vagues d’interconnaissances qui ne supposent pas de proximité entre les personnes.
4) Votre réseau comporte-t-il plus de liens forts ou de liens faibles ?
5) Qui contacteriez-vous pour vous aider déménager ? Cette personne correspond-elle à un lien fort ou à un lien faible ?
6) Qui contacteriez-vous pour vous aider à trouver un job d'été ? Cette personne correspond-elle à un lien fort ou à un lien faible ?
Synthèse : Proposez une définition simple de la notion de réseau social. Les relations sociales d'un individu se limitent-elles à celles qui se nouent dans le cadre de groupes sociaux ?
observation sociologique
Exemples d'observations sociologiques
Ex 1. Description du lieu : Le feu rouge près de l'arret du bus et de l'entrée du metro ligne 2
Hypothèses : Comportement des conducteurs et des piétons au feu rouge ne sont pas conformistes
Ex 2 Description du lieu : Marché de Belleville à Ménilmontant
Hypothèses : La communication entre demandeurs et offreurs, communication phatique et/ou communication interrogative
Ex 3 Description du lieu : avenue de la Republique, devant le franprix
Hypothèses : Les femmes s’intéressent plus aux mendiants que les hommes.
Ex 4. Description du lieu : Un café avec terrasse, carrefour Père Lachaise
Hypothèses : Il y a une division du travail homme femme au café.
Ex 5. Description du lieu : Au Mac Donald de Ménilmontant.
Hypothèses : Paradoxalement au concept des fast food, les gens qui s'y rendent restent longtemps.
Ex 6 : Description du lieu : Les différentes banques autour du carrefour du Père Lachaise
Hypothèses : Les femmes sont plus prudentes que les hommes lorsque qu'elles retirent de l'argent ?
Ex 7 : Description du lieu : Nous étions en terrasse d'un café, au carrefour du père-lachaise.
Hypothèses : Les serveurs se prennent au jeu d'acteur et sur-jouent leur rôle
Ex 8 : Description du lieu : carrefour du père Lachaise
Hypothèses : Les conditions de travail dans la rue
Ex 9 : Etude sociologique sur les formule de politesse des habitants du refuge social situé à côté de chez Arthur et les différencier avec les notre.
Hypothèse : Est ce que les formules de politesse, donc les normes diffèrent selon les pays d origine ?
Ex 10 Description du lieu: devant le lycée Voltaire
hypothèse: Plus on est âgé, plus on jette son mégot dans la poubelle
Ex 11. Description du lieu : l'observation a eu lieu au feu rouge devant la sortie de metro père Lachaise.
Hypothèse : Ce sont les jeunes qui sont les plus déviants en traversant la voie au feu rouge.
Observation : Nous avons longuement observé et comptabilisé les passants déviants traversant au feu rouge.
Ex 12. Lieu d'observation : métro Père Lachaise ( ligne 2 et 3 )But de l'observation : Etudier le profil des fraudeurs ( age, sexe etc ) et la manière de frauder
Hypothèse : Les fraudeurs sont le plus souvent des jeunes hommes
Catégories pour formuler son hypothèse de travail
- âge : on observe des différences de comportement selon l'âge
- origine sociale : on observe des différence de comportement selon l'origine sociale
- genre : on observe des différence de comportement selon le genre
- origine ethnique : difficile de contrôler la variable
Type de comportement à étudier
- dans le travail
- dans la consommation : fraude,; fréquence,
- communication : échange
- interactions sociales dans la rue
Q1. Analyser chaque exemple : classer le type de catégorie et le type de comportement
Q2. Rédiger son hypothèse de travail et trouver le lieu d'observation