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approfondissement dossier 6


TD PCS

Fichier TD

Chap 6 Activité 2 LES CATEGORIES SOCIOPROFESSIONNELLES

Ouvrir le lien : http://www.statapprendre.education.fr/insee/emploi/default.htm

 

 

 

A.   La construction de la nomenclature des PCS 

Cliquez sur « GSP »

 

Doc 1 – Dès le XIXe siècle, à l'occasion des recensements, la population est classée en catégories professionnelles. Après

1945 et la création de l'Insee, une nomenclature est mise au point, qui sera utilisée, de 1954 à 1982. Cette nomencl ature classe la population en catégories socioprofessionnelles (CSP). Pour les concepteurs de cette classification, il s'agit de constituer des catégories ayant une certaine homogénéité sociale, dont les membres ont un sentiment d'appartenance commune, et perçues par les autres comme ayant une certaine unité. La profession est donc le point de départ de la classification, mais d'autres variables économiques et sociales interviennent. Ainsi, l'évolution de la situation économique et sociale et les progrès de la réflexion sociologique ont conduit à la mise en place, à partir du recensement de 1982, d'une nouvelle nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS). Les nomenclatures socioprofessionnelles ne sont pas utilisées seulement pour l'étude de la population active, mais aussi pour celle de la population totale. Chaque individu peut être classé dans la PCS de la "personne de référence" du ménage auquel il appartient (homme actif le plus âgé du ménage ou l'adulte actif le plus âgé pour les familles monoparentales). (Source : Alain Beitone, Hachette éducation, 1996)

 

Q1 – En lisant le texte donnez la définition d’une PCS ?

Q2. Quels sont les 3 éléments qui caractérisent une PCS ?

 

Cliquer dans le menu de gauche sur « Emploi global »  puis sur « mesure » puis sur « bulletin individuel du recensement de la population de 2013 »

 

Q3 – A partir des questions 23 à 25, dites quel est le critère qui a été retenu pour regrouper des professions socialement proches :

Q4 – A partir de la question 9, dites quel est le critère qui retenu pour regrouper des professions socialement proches :

Q5 – A partir de la question 28, dites quel est le critère qui retenu pour regrouper des métiers socialement proches :

Q6 – Indiquez de façon précise la profession de votre père ou de votre mère (le parent qui vous a à sa charge) :

 

Cliquez sur GSP puis « détail de la nomenclature des PCS » puis sur niveau 4

Q7 – Essayez de retrouver le code du métier de votre père et/ou de votre mère :

 

Cliquer sur « Répartition »

Q8.  En cliquant sur chaque PCS, donnez une définition synthétique des 6 premières PCS en utilisant un ou plusieurs des 5 critères de l’Insee :

1 – Agriculteurs exploitants

2 – Artisans, commerçants, chefs d’entreprise

3 – Cadres et professions intellectuelles supérieures

4 – Professions intermédiaires

5 – Employés

6 – Ouvriers

 

Faîtes l’exercice 1 et 2

Score exercice 1

Score exercice 2

 

Cliquez sur « Qualifications » puis sur « Diplôme et GSP »

Répondez aux cinq questions : Note :          /5

 

Q9 – Quelles sont les PCS les plus qualifiées ?

Q10 – Quelles sont les PCS les moins qualifiées ?

B. L’évolution des PCS

Cliquer sur évolution *

Q11.  Quels sont les GSP en expansion ?

Q12. A l’aide du tableau 1 , calculez le % de chaque PCS en 2011et remplissez le tableau 2

Q13 – Comment a évolué la part en % de ces catégories dans la population active en 50 ans ?

  • Les indépendants (agriculteurs, artisans, commerçants...)
  • Les salariés d’encadrement (cadres, professions intermédiaires)
  • Les salariés d’exécution (employés, ouvriers)

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24/01/2016
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Le fait inégalitaire, des origines à l’aube du XXIe siècle

 

Le fait inégalitaire est une signature sociologique des sociétés humaines qui apparaît comme relativement "jeune" à l’échelle de l’histoire, si l’on en juge par les travaux anthropologiques des plus récents. En effet, les inégalités économiques et sociales commencent à se développer significativement à partir des débuts de l’ère du Néolithique (- 5000 ans av. J-C), dès l’instant que les sociétés se structurent autour d’une activité agricole sédentaire, et de son corollaire, l’appropriation privée des terres (1).

 

Le fait inégalitaire est une signature sociologique des sociétés humaines qui apparaît comme relativement "jeune" à l’échelle de l’histoire, si l’on en juge par les travaux anthropologiques des plus récents. En effet, les inégalités économiques et sociales commencent à se développer significativement à partir des débuts de l’ère du Néolithique (- 5000 ans av. J-C), dès l’instant que les sociétés se structurent autour d’une activité agricole sédentaire, et de son corollaire, l’appropriation privée des terres (1). Dans l’histoire de l’humanité, des premiers regroupements humains jusqu‘à aujourd’hui, le fait inégalitaire ne couvre donc qu’un petit dixième de cette histoire, et vient ainsi marquer un point de rupture fondamental avec les micro-sociétés organisées autour de l’économie de la cueillette où le mode de vie ne rendait guère possible et n’encourageait pas, afin de préserver l’unité des groupes, la hiérarchisation sociale et l’accumulation privée des richesses.

 

Des premières grandes organisations sociales jusqu’à nos sociétés modernes et complexes, l’histoire des inégalités de droit et/ou de fait, liées aux différences de statuts, de privilèges et de niveaux dans la détention des richesses matérielles, est donc courte, mais d’une densité exceptionnelle, avec des repères historiques décisifs dans la compréhension du fait inégalitaire. On retiendra, au préalable, l’apparition de sa forme la plus sordide et monstrueuse qui soit, en tout cas la plus antinomique avec le respect de la dignité de la personne humaine, avec la naissance des premières sociétés esclavagistes repérées vers les 3000 ans avant notre ère. Un deuxième repère historique apparaît fondamental avec les révolutions politiques à partir de la fin du XVIIIième siècle où les inégalités en droit sont condamnées par les textes fondateurs de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, pour instaurer, enfin, l’égalité en droit à la naissance pour tous les citoyens. Mais, cette égalité juridique, qui devra parcourir encore un long chemin au cours des deux siècles suivants (par exemple, les femmes devront attendre 1944 en France pour acquérir le droit de vote !), ne signifie nullement une disparition des inégalités économiques et sociales de fait, dont certaines d’entre elles, par leur cruelle indécence, posent toujours l’éternelle question de leur illégitimité éthique, en dépit d’un régime en droit, faisant de l’égalité, la règle.

 

Les inégalités de fait, assises sur une égalité en droit, représentent ainsi un des signes majeurs des sociétés modernes qui émergent à partir de la fin du XVIIIième siècle, par opposition aux sociétés aristocratiques, où elles étaient légitimées en droit à la naissance par l’hérédité. Au cours des deux derniers siècles, ces inégalités ont connu, dans leurs formes et leur degré d’intensité, des évolutions dont certaines d’entre elles ont été remarquablement éclairées par les réflexions des premiers sociologues du XIXième siècle. Ainsi, la violence extrême et l’illégitimité des inégalités dont sont victimes les ouvriers au XIX siècle, et qui traduisent l’exploitation d’une classe sociale par une autre, sont remarquablement analysées par Karl Marx (1818-1883) dans "Le capital" (1867). En revanche, c’est avec une approche radicalement différente, qu’Alexis de Tocqueville (1805-1859), dans "De la démocratie en Amérique" (1835 et 1840), montre que l’épanouissement de la démocratie est irrévocablement porteur d’un processus d’égalisation des conditions de vie, du fait notamment des possibilités de mobilité sociale ascendante pour tous les individus, indépendamment de leurs origines sociales, et selon le principe même de la méritocratie "à chacun selon ses mérites". Ces deux visions de l’histoire ont chacune des pouvoirs explicatifs intéressants. L’exploitation de l’homme par l’homme dans le cadre du rapport salarial propre au système capitaliste explique, sans conteste, des aspects essentiels de la réalité économique du XIXième siècle, notamment du point de vue des luttes sociales et politiques que vont provoquer les nouvelles inégalités associées à l’industrialisation du monde moderne. Une exploitation qui rend toujours compte parfaitement de certaines configurations du monde du travail contemporain, tout d’abord dans les pays du tiers monde, où le travail des enfants, et plus globalement, les conditions de travail "esclavagistes" du travail déqualifié, sont des réalités prégnantes et insupportables dont tirent toujours profit, en toute impunité, les firmes multinationales des pays nantis, en collusion d’intérêts avec les minorités possédantes au pouvoir dans les pays en développement. Dans les pays riches également, où la réalité sociologique du suicide au travail vient nous rappeler que l’aliénation de la force de travail est toujours d’actualité, et dans lesquels l’explosion contemporaine des inégalités nous ramène à une société bipolaire et conflictuelle. Néanmoins, le processus d’égalisation des conditions, envisagé de façon prophétique par Alexis de Tocqueville, a lui aussi caractérisé indéniablement certaines évolutions sociétales au cours du XXième siècle, et en France, tout particulièrement durant les fameuses "Trente glorieuses" (1945-1975), avec une réduction importante de certaines inégalités économiques et sociales et l’existence d’une véritable mobilité sociale. Pour autant, depuis le début des années 80, alors que les inégalités commencent à s’atténuer entre les pays riches et les pays en développement, une nouvelle dynamique d’accroissement des inégalités est en marche, tant au sein des pays riches que des pays pauvres. Quel regard peut-on alors porter sur cette nouvelle dynamique des inégalités pour la France en particulier ?

 

L’économie française, comme toutes les autres économies insérées dans l’économie mondiale, subit les effets de l’accélération de la mondialisation qui est à l’œuvre depuis plus d’une trentaine d’années, pour le meilleur….et pour le pire ! Car, la mondialisation, tout du moins dans sa version dérégulée et non contrôlée par des instances supranationales garantes de l’intérêt général de tous les peuples, a eu des effets négatifs destructurants sur le tissu social de notre économie, dans la mesure où, dans le même temps, des choix politiques se sont faits clairement dans le sens d’une remise en cause des solidarités sociales mises en place à partir du lendemain de la Seconde guerre mondiale dans le cadre de l’Etat-providence. A cette remise en cause, en particulier sur les fronts de la sécurité sociale, des droits à la retraite et de l’indemnisation chômage (cf. les différentes réformes durant ces dernières années pénalisant malades, retraités et chômeurs), s’est ajoutée, tout aussi clairement, et ce depuis le début des années 90, une politique fiscale particulièrement généreuse à l’égard des strates sociales les plus aisées de la société (2). Dans un contexte où la fragilisation des plus faibles par la nouvelle phase libérale de la globalisation aurait dû appeler un renforcement de la régulation étatique, bien au contraire, ces choix politiques, en laissant triompher le moins-disant social, ont contribué à l’apparition de nouvelles fractures sociales importantes dans notre société "d’opulence" qui, tout en voyant ses inégalités prospérer de façon importante, n’a pourtant jamais été aussi riche dans son histoire, tout du moins si l’on en juge par le niveau de son PIB par habitant ! Enfin, au-delà de ces orientations politiques qui répondent à la défense "habilement" dissimulée des intérêts des plus favorisés dans notre société, il faut aussi lire dans les fissures actuelles de la cohésion sociale, les difficultés de la transition d’un modèle productiviste en pleine crise écologique, et surtout, en perte profonde de sens éthique sur sa capacité à produire du bien-être.

 

Approcher ces nouvelles fractures sociales qui délitent le lien social n’est pas une tâche aisée pour les sociologues. Néanmoins, nous disposons d’instruments statistiques et de nombreuses données issues d’enquêtes sérieuses et approfondies permettant d’en rendre compte, à l’aide, en particulier, de la mesure de l’évolution des inégalités dans les très nombreux domaines des sphères économique et socio-démographique : revenus, patrimoines, chômage, conditions de travail, logement, espérance de vie, accès aux soins, réussite scolaire, etc. Une première vision de l’augmentation importante des inégalités en France depuis le milieu des années 80 peut être donnée par l’évolution d’indicateurs synthétiques, comme le baromètre des inégalités et de la pauvreté, le BIP40 (3). Mais, ce genre d’information synthétique ne saurait se dispenser d’éclairages plus précis dans les différents domaines où les inégalités sont de plus en plus indécentes. A commencer par l’aggravation des inégalités de revenus : ainsi, selon l’Insee, après prélèvements obligatoires et prestations sociales, la part des revenus reçue par les 10 % les plus riches passe de 22,5 % en 1998 à 24,3 % en 2008, la part des 10 % les plus pauvres passant, quant à elle, de 3,8 % à 3,6 %. Comme le montre l’Observatoire des inégalités (4), il ne s’agit pas d’un phénomène propre à la France où il apparaît d’ailleurs moins sensible que dans les pays anglo-saxons, mais aboutit, au demeurant, à un niveau historiquement élevé de la pauvreté en France avec 8,2 millions de pauvres en 2009 (13, 5 % de l’ensemble de la population), entendez, des personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté (5). Enfin, ces inégalités de revenus sont beaucoup moins révélatrices du renouveau du fait inégalitaire dans nos sociétés que celles portant sur la détention des patrimoines qui représentent une remarquable photographie de l’histoire des revenus du passé (du travail et de l’épargne !…et des héritages !!). Et selon les dernières statistiques en la matière (6), en 2010, les 10 % des ménages les plus riches détiennent à eux seuls 48 % de la masse totale du patrimoine en France !…..une concentration qui s’est accentuée au cours de la décennie 2000, même si le phénomène reste en deça, par son ampleur, aux évolutions constatées au pays de l’oncle Sam où, sur la période 1995-2011, le patrimoine médian des 40 % des ménages les plus pauvres a fondu de 35 %, alors que celui des 10 % des plus nantis a littéralement explosé avec une hausse de 140 % !

 

Dans leur irrésistible mouvement d’ascension depuis le milieu des années 80, en France, les inégalités économiques, sociales et culturelles, se reproduisent par hérédité sociale et ont tendance à se cumuler pour un même individu, comme le montrent les différentes enquêtes de terrain. L’échec scolaire, tout d’abord, aboutissant à l’absence de diplôme et/ou de qualification suffisamment élevée, et significativement plus marqué dans les milieux sociaux défavorisés, réduit l’accès à l’emploi, accentue l’exposition à la précarité et affaiblit les chances de retour à l’emploi après une période de chômage pour les jeunes actifs issus de ces milieux (7). En effet, si les jeunes sont globalement plus exposés au chômage que les autres catégories d’âges (un jeune de moins de 25 ans sur cinq ! ), il n’en demeure pas moins que la quasi-totalité des 160.000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans aucun diplôme - dont 60.000 sans aucune formation-, sont issus des rangs des strates les plus modestes de la société. Plus globalement, chômage récurrent et précarité de l’emploi frappent les mêmes types de populations (jeunes, mais également femmes et catégories socioprofessionnelles d’ouvriers et d’employés), aboutissant à des inégalités croissantes dans l’accès aux soins, au logement, à l’éducation, aux loisirs et à la culture. De fait, de nouvelles fractures sociales apparaissent, en donnant des visages d’un autre siècle à la pauvreté en France, avec ses travailleurs pauvres…..et ses enfants pauvres. Car, en matière de pauvreté infantile, selon l’Unicef, si la France se situe dans la moyenne des pays riches, en limitant les dégâts grâce à son système de protection sociale, elle affiche néanmoins, en 2009, la préoccupante statistique que 8,8 % des enfants français vivaient dans des ménages dont le revenu est inférieur à la moitié du revenu médian (par comparaison cette part est de l’ordre de 5 % dans les pays nordiques, de 15 % au Royaume-Uni, et dépasse les 20 % aux Etats-Unis). C’est donc à une véritable spirale des inégalités débouchant sur la pauvreté et l’exclusion sociale à laquelle on assiste pour les franges les plus vulnérables de la société, comme l’ont particulièrement bien analysé, en particulier, dans leurs travaux respectifs, les sociologues Serge Paugam et Gianluca Manzo (8). Et, une spirale des inégalités menant aussi assez rapidement à une autre inégalité de fait majeure qui se développe de façon inquiétante dans notre démocratie et la fragilise, celle à l’égard du droit de vote. Car, si dans nos sociétés "démocratiques", il y a bien une égalité en droit devant le vote, il apparaît de plus en plus évident que cette égalité disparaît socialement, à en juger par le constat selon lequel les taux d’abstention aux élections sont d’autant plus forts que les catégories d’individus sont défavorisées des points de vue socioculturel et économique (faible niveau de diplôme, surreprésentation du chômage et de la précarité, etc.). Comme l’a très bien étudié le politologue Daniel Gaxie, il y a, en effet, un véritable comportement d’auto-déshabilitation (9) de la part de ces strates "oubliées" de la République et fragilisées par l’ampleur du double choc de la mondialisation désindustrialisante et néolibérale, et de l’actuelle crise des dettes publiques en Europe.

 

Et demain ? Une seule chose est bien sûre : l’humanité a encore un long chemin à parcourir pour sortir de l’"Ancien régime" et de son cortège d'injustices économiques et sociales, si tant est qu’elle veuille en sortir un jour. En attendant, le combat associatif, syndical et politique des insoumis et résolus contre l’illégitimité de certaines inégalités continue. Aux armes, citoyens !

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Article paru également dans la revue Idées du Centre national de documentation pédagogique (CNDP), n°170, décembre 2012. YVES BESANÇON


05/09/2017
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Dissertation classe sociale

pad

 

https://mypads.framapad.org/mypads/?/mypads/group/classes-sociales-0p20w79n/pad/view/dans-quelle-mesure-les-classes-socia-1g27w7di


02/02/2016
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Comment rendre compte aujourd'hui de la structure sociale en France ?

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    I.          LA DESCRIPTION DE LA STRUCTURE SOCIALE  NECESSITE TOUJOURS DES OUTILS ECONOMIQUES

a) Les PCS sont toujours des outils de représentation pertinents

b) Les inégalités de revenu et de patrimoine croissantes laissent à penser que les classes sociales sont de retour

 

II.           MAIS D'AUTRES VARIABLES NON-ECONOMIQUES DOIVENT COMPLETER LE TABLEAU POUR APPREHENDER DE « NOUVEAUX » CLIVAGES SOCIAUX

  1. les groupes d'âge deviennent aujourd'hui des groupes pertinents pour penser le monde social
  2. Les inégalités de genre restent aussi très structurantes

§1 : Les inégalités de richesse permettent de repérer des classes (Doc1)

 

§2 :  mais cela n’est pas entièrement satisfaisant car des individus aux revenus proches peuvent appartenir à des groupes sociaux distincts et donc avoir des modes de vie et de penser forts éloignés. 

 

§3 : Pour certaines pratiques culturelles notamment, le sexe est également une variable explicative très clivante comme le montre le Doc3.

 

§4 : Mais les PCS elles-mêmes ont des limites, par exemple elles ne tiennent pas compte du type de contrat de travail, or être cadre ou ouvrier en intérim ou en CDI ne renvoie pas à la même position dans la société ni au même mode de vie/de pensée (accès au crédit/logement…)

 

§5 : La faible croissance économique et le chômage de masse depuis les années 1980 ont conduit les chercheurs à montrer que les nouvelles générations, donc les jeunes actifs, avaient beaucoup plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail et à accéder aux positions de pouvoir/prestige que leurs ainés baby-boomers (Doc2 )

 

§6 : C’est tout l’intérêt des PCS que de fournir une stratification multidimensionnelle (Weber) qui enrichit la seule dimension, trop simpliste, de la richesse. (Cours principes de construction des PCS, Weber rôle du prestige et pluridimentionalité, stratification de Bourdieu en termes de capital économique mais aussi culturel)

 

§7 : la forte salarisation de l’emploi tend à invalider le clivage marxiste fondé sur la seule possession du capital.

 

§8 : Pour certaines pratiques culturelles notamment, l’âge est une variable explicative très clivante comme le montre le Doc3.

 

§9 : La persistance d’inégalités liées au sexe dans un contexte de forte féminisation de l’emploi, par exemple en matière salariale, d’accès aux positions de pouvoir dans l’entreprise ou la politique (plafond de verre) ou d’espérance de vie montre que le sexe est une variable importante pour bien rendre compte de la stratification de la France d’aujourd’hui. (Cours)

 

 Q1. Placer les idées dans le plan

Q2. Rédigez une transition entre la partie 1 et la partie 2

Q3. Rédigez une introduction et une conclusion

 

 

  1. Intro

Avec les « trente glorieuses », période d’exceptionnelle croissance économique et de hausse des niveaux de vie puis les « trente piteuses », période de croissance économique atone et de chômage de masse, la société française a connu beaucoup de mutations, notamment la salarisation et la féminisation de la population active, l’émergence d’une vaste classe moyenne en ascension sociale, puis avec le chômage de masse et la précarisation de l’emploi, le spectre du déclassement notamment pour les jeunes générations dans une société vieillissante. Face à tous ces changements, on peut se demander avec quels outils et variables il est pertinent de décrire la structure sociale de la société française, c’est-à-dire quelles sont les inégalités qui clivent le plus la société française. Les outils comme le revenu ou la PCS privilégiés par le passé sont-ils toujours opérants ou faut-il les compléter, voire les remplacer par d’autres, et lesquels ?

Nous verrons dans une première partie que la description de la structure sociale de la France d'aujourd'hui (salarisée, tertiarisée, précarisée) nécessite toujours les outils économiques : revenus et profession (PCS) pour être bien décrite mais que d'autres variables doivent compléter le tableau pour appréhender de « nouveaux » clivages notamment le sexe et l’âge.

 

  1. Conclusion

Devant les vastes mutations qu’a connu la société française au cours des cinquante dernières années, le revenu et la PCS restent indéniablement des variables centrales pour appréhender et décrire la structure sociale de la société française d’aujourd’hui mais pour en cerner les contours et clivages principaux il faut en compléter l’analyse en utilisant, pour des aspects de plus en plus nombreux, les variables de sexe ou d’âge puisque ces deux composantes émergent comme fondatrices de clivages de plus en plus prégnants, que le revenu ou la PCS ne permettent pas de repérer. Ce problème de mesure/repérage de la structure sociale est d’ailleurs très proche des débats autour de l’utilisation du PIB pour mesurer/repérer complètement ce qui fait la richesse d’un pays. Dans les deux cas, c’est l’utilisation de plusieurs outils complémentaires qui permet de progresser.

 


24/01/2016
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Les concepts de Bourdieu en BD

Marion Montaigne et les Pinçon-Charlot : la socio en BD

mardi 28 janv. 2014 | Dorothée Duchemin

Dans le dernier ouvrage de Marion Montaigne, aidée des sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot, la bédéiste donne en images et en mots la réponse à la question : c'est quoi être riche en France aujourd'hui ? Vulgarisatrice de haut vol, Marion Montaigne manipule avec humour et pédagogie les concepts chers aux sociologues spécialistes des riches : l'entre-soi, la domination d'une classe dirigeante soudée dans un mélange des genres au service de la finance.

« C’est quoi être un riche en France ? » Voici la difficile question à laquelle répond Marion Montaigne dans son dernier ouvrage, Riche, pourquoi pas toi ? D’abord blogueuse, la jeune femme devenue écrivaine, que nous avions rencontrée en février 2011, poursuit son travail de vulgarisation. Après les tomes 1 et 2 de Tu mourras moins bête, elle signe ici un ouvrage de sociologie qui met en dessins et en mots le travail de deux sociologues de la richesse, Monique et Michel Pinçon-Charlot. De filiation bourdeusienne, le couple a notamment signé Le président des riches, enquête sur l’oligarchie dans la France de Sarkozy et plus récemment La violence des riches, chronique d'une immense casse sociale.

En 130 pages, et après avoir épluché leurs ouvrages et rencontré les Pinçon-Charlot, Marion Montaigne réussit la prouesse de transformer en bande-dessinée les concepts d’entre-soi, de violence symbolique [un concept sociologique qui explique que la domination des dominés par les dominants est perçue comme légitime, ndlr] et de richesse sociale qui sous-tendent les recherches du couple… Elle a eu plusieurs idées géniales pour rendre vivants et humains ces concepts sociologiques : « Rencontrer les gagnants du loto m’a beaucoup aidé à y voir plus clair. Ces gens ont de l’argent mais ils ne sont pas riches. C’est très étrange car ils doivent apprendre à le devenir. Parfois, ils n’y arrivent pas, parce que ce n’est pas dans leur valeur de classe. » Marion Montaigne met donc en scène Philippe Brocolis, un homme simple qui gagne 20 millions d’euros au loto. Pour gérer la chose, il est secondé par les Pinçon-Charlot qui deviennent, sous son coup de crayon, un duo de type "Tic & Tac" au potentiel comique merveilleux. « Il y avait beaucoup de choses à expliquer. Je me suis dit que ce serait beaucoup plus vivant s’ils intervenaient pour expliquer certains concepts. »

Les Pinçon-Charlot, ressort comique de la BD

Notons l'étonnante capacité d’autodérision des deux chercheurs, loin d’être épargnés par la bédéiste, qui écorche riches, pauvres... et sociologues. Les deux signent d'ailleurs la préface : « Les chercheurs mis en scène sont traités avec le même irrespect que leurs objets. (…) Notre présence sert à la construction de l’intrigue mais également à la description de la manière intime et ethnographique avec laquelle nous exerçons notre métier de chercheur dans une approche compréhensive des rapports entre les différentes classes sociales. Les observateurs se retrouvent observés et peuvent après coup, s’observer eux-mêmes dans leur travail d’enquête. Juste retour des choses. » Marion Montaigne ne cesse de le répéter, « ils sont cools les Pinçon-Charlot ! » 

Pour se mettre dans la peau du "nouveau riche", la bédéiste s'est rendue aux cours dispensés par la Française des jeux à ses gagnants : « On leur apprend vraiment à être riche ! ». Pour expérimenter la violence symbolique, elle s'est rendue dans une bijouterie de la Place-Vendôme. « Les Pinçon-Charlot m'ont forcée à y entrer. Cette violence symbolique, j'y suis très sensible. Cette fascination pour les riches, c'est touchant, profondément humain et fait largement appel à la sociologie : elle s'apprend et elle s'intègre. C'est le Festival de Cannes, ceux qui marchent sur le tapis et ceux qui se pressent derrière les barrières pour les voir. »

« Vous, vous avez de l’argent. Le bourgeois, il est riche. Nuance »

Le pouvoir de la BD c’est de parler d’argent, de pauvres, de riches, de classes et de violence sociale sans s’empêtrer dans ce qu’il est décent ou non de dire, sans s'embarrasser des convenances scientifiques. « Vous, vous avez de l’argent. Le bourgeois, il est riche. Nuance », lance Monique Pinçon-Charlot à Philippe Brocoli dont la famille s’entête à essayer de devenir riche, sans y parvenir. La famille Brocolis a beau avoir de l’argent, elle n’est pas riche pour autant : personne ne leur a appris à l’être, ils n’ont pas de capital culturel, pas de relations sociales et leur nom n’est pas connu. Or, l’unique possession du capital économique ne suffit pas.

La démonstration est drôle et pédagogique, Marion Montaigne est décidément inspirée : « Je suis contente quand j'apprends des choses ». Elle est également ravie d'en apprendre aux lecteurs. Ici le néophyte se marre en prenant un cours de sociologie. Réjouissant ! 

La fin de l’ouvrage, « c’est le côté engagé des Pinçon-Charlot », commente la jeune auteur. Les sociologues sont effectivement devenus ces dernières années "des militants".  Les riches, les politiques ou encore les patrons étant tous mobilisés pour conserver leur place dominante, les deux sociologues prônent une contre-offensive qui viserait à mettre en place une société plus juste. Et alors que les classes dominées sont disloquées, dans une démarche individualiste, Monique Pinçon Charlot explique à la dernière page qu' « Il faudrait prendre exemple sur les riches [...] Être solidaires, organisés et mobilisés ».

> Riche, pourquoi pas toi ? Marion Montaigne, Dargaud, 2013.

 

Extraits de la BD

 

Lire la BD et répondre aux questions suivantes :

  1. Pourquoi est-il difficile de changer quand on a gagné au loto ?
  2. Qu’est-ce que la violence symbolique ?
  3. Qu’est-ce qu’un nouveau riche ?
  4. Pourquoi la française des jeux organise-t-elle des formations pour les gagnants du loto ?
  5. Comment entre-t-on en bourgeoisie selon les auteurs? p 14 
  6. Donnez deux critères de capital économique ?  p 17 à 19
  7. Noter deux critères de capital culturel, de capital social et de capital symbolique
  8. Donnez une définition de la bourgeoisie.

24/01/2016
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