partie 1 : des questions d'économistes
1.1. Comment faire des choix dans un monde aux ressources limitées ?
Le choix est une illusion créée pour séparer ceux qui ont le pouvoir de ceux qui ne l’ont pas
Matrix reloaded
Dossier 1.1 Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ?
"La science économique est la connaissance, conduite selon la méthode expérimentale, des activités humaines tendant à transformer la nature et à échanger les produits ainsi obtenus, en vue de satisfaire les besoins humains." Jean Fourastié, Pourquoi nous travaillons ?
A. Les hommes ont des besoins
Au sens courant, un besoin est un manque, un sentiment de privation accompagné du désir ou de la nécessité de le faire disparaître. Au sens économique un besoin doit être solvable, il désigne alors de manière plus restreinte un manque qui est susceptible de se transformer en achat.
On peut avec Maslow élaborer une hiérarchie des besoins : 1) besoins primaires correspondant aux besoins vitaux tels que se nourrir, se vêtir, s’instruire, se soigner... 2) besoins secondaires, tels que lire, se divertir, s'accomplir etc. qui sont nécessaires mais non indispensables à la survie.
Cette hiérarchie peut cependant être relativisée dans la mesure où les besoins dépendent de la société dans laquelle évoluent les individus. Ainsi, ils évoluent avec l'époque, le lieu, le contexte économique, le niveau de développement. Dans certaines sociétés, le sens de l'honneur (besoin de reconnaissance sociale) est primordial et un homme bafoué cherchera à venger son honneur. Dans les sociétés marchandes, la publicité est destinée à produire des besoins nouveaux par ce que Galbraith a appelé la filière inversée.
A rebours de cette analyse sociale des besoins, la théorie économique dominante (analyse néoclassique) repose sur une conception individualiste des besoins. Chaque individu a des besoins ou préférences qu'il cherche à satisfaire sous la contrainte d'un certain revenu. L'utilité c’est-à-dire la satisfaction qu’un individu retire de la consommation d’un bien, dépend du type de bien et de la quantité disponible de ce bien (rareté). Selon cette théorie, l'utilité marginale d'un bien est décroissante, cela signifie qu'au fur et à mesure qu'un individu satisfait un besoin, la satisfaction qu'il retire de la consommation d'une unité supplémentaire de ce bien est de moins en moins grande comme tout le monde a pu l'expérimenter en mangeant une deuxième tablette de chocolat ou une cinquième barquette de fraises.
B. Les hommes produisent des biens économiques…
La nature fournit certains biens libres (l'air) disponibles gratuitement dans la nature en quantité illimitée, mais la plupart de nos besoins nécessitent que nous produisions des biens économiques, c'est-à-dire des biens ou des services obtenus par le travail des hommes. Les biens sont matériels et stockables, et les services, immatériels et non stockables. Par ailleurs, le développement économique fait disparaître les biens libres par la pollution et l'exploitation non contrôlée ( eau, air, forêt etc.).
Dans toutes les économies, il existe un écart entre les besoins illimités des individus et la production de ces biens économiques du fait de la limitation des ressources (travail, capital, ressources naturelles, connaissances). Cet écart est plus ou moins important selon les pays. Ainsi si des pays entiers, ne disposant pas des ressources essentielles à l’agriculture peuvent souffrir de malnutrition, il en est d'autres plus développés dans lesquels il existe une pauvreté résiduelle. En fait, quelque soit l'économie ou le système économique dans lesquelles évoluent les sociétés, il existe toujours un rationnement. C'est pourquoi l'on peut dire que la science économique est la science qui étudie la production, la répartition et la consommation de ressources rares.
C Les contraintes liées à la rareté nécessitent des choix.
Face à cette rareté, il est possible de réfléchir à partir de raisonnements individualistes comme le fait la science économique néo-classique ou bien à partir de raisonnement plus politiques :
Selon la théorie du consommateur rationnel, les individus souhaitent se procurer les quantités de biens qui leur permettent d’obtenir la plus grande satisfaction possible. Ils cherchent à maximiser leur utilité tout en respectant leur contrainte budgétaire (revenu). Le choix de consommation dépend aussi du coût d’opportunité. Consommer une certaine quantité de biens oblige inéluctablement à renoncer à la consommation d’autres biens. Toute décision rationnelle doit prendre en compte le coût direct ainsi que le coût d’opportunité de cette décision (ex études longues : coût des études + coût de ce que l’on ne gagne pas pendant ses études). Cette analyse donne au marché un rôle primordial dans l'allocation des ressources.
On peut aussi envisager de recourir à des choix collectifs afin de résoudre ce problème de rareté. Ainsi une société où il y a une pénurie de ressources énergétiques peut décider de mettre en place des politiques d'énergie renouvelable afin de pallier ce manque de ressources.
Q1. Définir : besoin économique, rareté, solvable, utilité, biens libres, biens économiques, rationnement, raisonnement individualiste, coût d’opportunité
Q2. Pourquoi peut-on relativiser la théorie de la hiérarchie des besoins ?
Q3. Représentez graphiquement la théorie de l’utilité marginale décroissante ( abscisse : nombre de barres chocolatée, ordonnées : satisfaction)
Q4. Pourquoi peut-on dire que la science économique est une science qui s’intéresse à la rareté ?
Q5.Faîtes un schéma permettant de comprendre comment faire des choix avec les termes suivants : coût d’opportunité, choix de consommation, maximisation de l’utilité, coût, coût direct, contrainte budgétaire.
Q6. Est-ce que l’économie repose uniquement des choix individuels ?
Q7. Que pensez-vous de la citation de Marx ? Rédigez un texte de 10 lignes.
1.2. Que produit-on et comment le mesure t-on ?
- Qu’est-ce que produire au sens économique ?
- Qu’est-ce qui distingue un bien d’un service ?
- Qu’est-ce qui distingue la production marchande de la production non marchande ?
- Comment la valeur ajoutée marchande est-elle calculée ?
- Pourquoi le calcul de la valeur ajoutée non marchande diffère-t-il du calcul de la valeur ajoutée marchande ?
- Quels sont les deux problèmes posés par la mesure de la valeur ajoutée ?
A. La diversité des produits
VIDEO. Les Restos du cœur entament leur campagne d'hiver
Les produits sont le résultat d’une production et peuvent être distingués de plusieurs façons : ils peuvent tout d’abord être différenciés selon leur nature : les biens sont des produits matériels (ex : voiture, vêtements, aliments) alors que les services sont des produits immatériels (ex : coupe de cheveux, cours de SES, voyage en train etc.). La production et la consommation d’un bien et d’un service se réalisent à des moments différents : un fruit est produit par le cultivateur, puis est commercialisé et est consommé par un ménage. Au contraire, la production et la consommation d’un service interviennent simultanément: la coupe de cheveux est produite par le coiffeur, en même temps qu’elle est consommée par le client.
Les produits peuvent aussi être distingués selon leur mise à disposition des consommateurs. En effet, certains biens ou services doivent être achetés, tandis que d’autres sont fournis gratuitement ou quasi gratuitement. Les biens et services marchands sont vendus à un prix qui couvre au moins la moitié de leurs coûts de production alors que les services non marchands sont offerts gratuitement ou vendus à un prix inférieur à la moitié de leurs coûts de production.
Enfin, les produits différent selon l’usage que l’on en fait. Les biens et services de consommation servent à satisfaire directement un besoin alors que les biens et services de production permettent de produire d’autres biens ou services. Ces biens et services utilisés pour produire, sont également appelés facteurs de production. Ce sont des facteurs de production matériels qui se combinent au facteur travail. Les biens et services de production intermédiaires sont transformés ou détruits lors du processus de production (matières premières, produits semi-finis, transport etc.) et les biens et services de production d’investissement sont utilisés pendant plusieurs cycles de production (locaux, machines, publicité etc.).
B. La mesure de la production
Q1. Comment mesure t-on le PIB ?
Q2. Pourquoi faut-il retirer la hausse des prix pour mesurer la croissance de la richesse économique ?
Q3. Que font les comptables nationaux ?
Q4. A quoi sert le PIB ?
Q5. Quelles sont les limites du PIB ?
Pour mesurer l’apport de chaque unité de production à la production nationale, on calcule la valeur ajoutée brute (VAB). Cet indicateur mesure la valeur que chaque producteur ajoute aux consommations intermédiaires qu’il utilise, en les transformant en produit final plus élaboré.
On obtient la valeur ajoutée en retirant du chiffre d’affaires (CA), c’est-à-dire de la valeur totale de la production (CA = prix de vente * quantités vendues), la valeur des consommations intermédiaires (CI) soit VAB = CA – CI.
La somme des valeurs ajoutées réalisées sur le territoire par des agents économiques rémunérés permet d’obtenir le produit intérieur brut du pays (PIB). L’ajout des valeurs ajoutées au lieu des chiffres d’affaires évite de comptabiliser plusieurs fois les mêmes produits : une fois comme production et une autre fois comme CI intégrée dans d’autres produits.
Cependant, toutes les activités productives ne dégagent pas de chiffre d’affaires. C’est le cas des productions non marchandes, qui ne peuvent pas être comptabilisées selon le même mode que les productions marchandes. La comptabilité nationale, par convention, les mesure en additionnant leurs coûts de production (salaires, consommations intermédiaire).
Le produit intérieur brut d’un pays comporte ainsi deux composantes : le PIB marchand et le PIB non marchand. Le PIB marchand s’obtient en additionnant les valeurs ajoutées des activités marchandes et le PIB non marchand en retranchant les consommations intermédiaires de l'ensemble des coûts des productions non marchandes.
Q1. Que mesure le taux de croissance ?
Q2. Comment mesure t-on la valeur ajoutée ?
Q3. Comment mesure t-on le PIB ? Définissez le
Q4. Quel est la part des salaires dans la VA ?
Q5 Pourquoi faut-il enlever l'inflation pour évaluer un taux de croissance du PIB ?
Q6. Quels sont les éléments non intégrés dans le PIB ?
C. Le PIB est-il un bon indicateur ?
Le PIB est un indicateur critiqué pour plusieurs raisons :
-toutes les créations de biens et services ne sont pas comptabilisées comme production. Ainsi, seules les activités de créations de biens et services à partir de facteurs de production rémunérés (travail et capital) sont considérées comme une production par la comptabilité nationale. Par contre, la production domestique, c’est-à-dire la production de biens et services en dehors d’une activité professionnelle, est une activité non rémunérée et donc non comptabilisée.
-difficulté à prendre en compte l’économie souterraine. Cette économie regroupe l’ensemble des productions licites ou illicites de biens et services qui ne sont pas déclarées par leurs producteurs aux centres des impôts. Le PIB ne prend pas en compte les productions illicites comme les trafics de drogues ou le proxénétisme et ne comptabilise que de façon approximative les productions licites de l’économie souterraine, couramment appelées l’économie « au noir ». En effet, ces activités n’étant pas déclarées, elles ne peuvent être qu’estimées en fonction des redressements fiscaux effectués par les inspecteurs des impôts.
- Par ailleurs, le PIB augmente grâce à des activités rémunérées, y compris lorsque ces activités sont la conséquence de dégradations antérieures ou que ces activités sont néfastes ou n'améliorent pas le bien être et la qualité de vie de la population. Par exemple, les catastrophes naturelles provoquent des destructions et blessures qui permettent l’augmentation de la valeur ajoutée du bâtiment et des hôpitaux mais sont évidemment nuisibles à la population. L’augmentation des cambriolages est favorable à la production d’alarmes ou de vitres anti effraction mais s’accompagne d’un sentiment d’insécurité croissant. Pour certains économistes, ces productions, qui ne servent qu’à réparer les dégâts d’activités humaines, ne devraient pas être comptabilisées dans le PIB.
-De même, les effets néfastes des activités rémunérées sur l’environnement sont ignorés : la destruction de la forêt amazonienne, la pêche intensive ou les émissions de gaz à effet de serre des usines et des automobiles accompagnent l’augmentation du PIB mais sont catastrophiques en terme de développement durable. En effet, ces activités compromettent les capacités des générations futures à répondre à leurs besoins (épuisement des ressources naturelles, réchauffement de la planète etc.).
-Enfin, le PIB ne tient pas compte de certaines activités indispensables au bien-être de la population et au lien social. Ainsi, la production réalisée par des travailleurs bénévoles, dans des associations caritatives ou dans le cadre domestique n’est pas comptabilisée.
Face à ces critiques, la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi a été chargée de travailler sur des instruments de mesure plus efficaces. En 2009, elle propose de créer de nouveaux indicateurs alternatifs : Créer des indicateurs de mesure de la qualité de vie de la population. L’état de santé, l’éducation, la sécurité physique et économique de la population, le lien social doivent être ainsi évalués. Créer des indicateurs de mesure du développement durable ou soutenable, c’est-à-dire du développement présent qui ne compromet pas les chances des générations futures de répondre à leurs besoins.
Ces indicateurs doivent mesurer l’évolution de « stocks » indispensables au bien-être des générations futures : ressources naturelles, savoir et savoir-faire, capital physique etc. Les tentatives de créer un PIB vert c'est-à-dire un PIB diminué de la dégradation des ressources naturelles se heurtent aujourd'hui à la difficulté de la mesure de cette dégradation du capital naturel.
Dossier 1.3 Comment repartir les revenus ?
Dossier 1.3. Comment répartir les revenus et la richesse ?
A. La valeur ajoutée est distribuée sous forme de revenus primaires
1) Qu'est ce que la VA ?
2) A qui est elle redistribuée ?
3) Quelle est la répartition en général de cette VA entre les différents acteurs ?
4) Quel a été l'impact du choc pétrolier sur la répartition de la VA ?
5) Comment les partenaires sociaux influencent-ils la répartition de la VA ?
6) Selon la CGT, combien les salariés ont-ils perdu depuis les années 50 ?
7) Quels sont les salaires qui ont augmenté ?
8) Quelles solutions proposent la CGT pour retrouver un partage plus égalitaire ?
La valeur ajoutée, c’est-à-dire la richesse créée par les agents économiques, est versée sous forme de revenus à ceux qui on participé directement ou indirectement à la production. Ces revenus sont appelés les revenus primaires.
Les ménages ayant participé directement ou indirectement à la production perçoivent une partie des revenus primaires. On distingue trois types de revenus primaires des ménages : les revenus du travail, les revenus de la propriété ou du capital et les revenus mixtes. Les revenus du travail sont perçus en échange d’un travail effectué pour un employeur et sont donc perçus par les salariés. Les revenus de la propriété sont versés en contrepartie de la propriété d’un bien immobilier (maison, appartement, terrain) ou mobilier (actions, livret d’épargne, obligations…) : il s’agit, par exemple des loyers, des intérêts ou des dividendes reçus par les ménages. Enfin, les revenus mixtes sont perçus par les travailleurs indépendants qui fournissent un travail et apportent aussi les capitaux nécessaires à leur production. Ils combinent donc à la fois l’apport de travail et de capital. Ainsi, les agriculteurs exploitants, les artisans, commerçants et les professions libérales (médecins, notaires, avocats…) reçoivent des revenus mixtes.
Dans un premier temps, ces revenus issus de la valeur ajoutée se répartissent ainsi entre les salariés, qui perçoivent des revenus du travail, l’Etat, qui perçoit des impôts sur la production (contribution économique territoriale, taxe foncière…) et les entreprises qui perçoivent ce qui reste, c’est-à-dire l’excédent brut d’exploitation (EBE). L’EBE constitue la première mesure du bénéfice des entreprises. Les revenus du travail perçus par les salariés incluent les salaires mais aussi les cotisations sociales salariales et patronales. Une partie de l'excédent brut d'exploitation sert à payer les intérêts des emprunts que les entreprises ont dû réaliser pour investir, une autre partie est redistribuée aux actionnaires sous forme de dividendes, les entreprises doivent aussi payer des impôts sur les sociétés à l'Etat, il reste alors aux entreprises des bénéfices mis en réserve qui constituent leur épargne brute. Une partie de cette épargne est destinée à remplacer le capital fixe qui se dégrade au cours du temps : l'amortissement. Une fois cet amortissement déduit, il reste alors l'épargne nette qui pourra servir à autofinancer les investissements.
B. La VAB permet de rémunérer les groupes sociaux qui participent à la production
La valeur ajoutée rémunère donc ceux qui participent à la production par leur travail (les salariés qui perçoivent les salaires et cotisations sociales) et ceux qui y participent en apportant les capitaux (l’entreprise qui perçoit l’EBE). Le partage de la valeur ajoutée entre travail et capital a évolué depuis la seconde guerre mondiale. Après une période de stabilité entre 1950 et 1974, la part de la rémunération des salariés dans la valeur ajoutée a augmenté entre 1974 et 1982, tandis que la part de l’EBE dans la valeur ajoutée (taux de marge) a diminué. De 1982 à 1989, la tendance s’est inversée et est devenue plus favorable au capital : le taux de marge a augmenté, tandis que la part de la rémunération des salariés a diminué. Depuis le début des années 90, les parts du travail et du capital dans la valeur ajoutée sont restées relativement stables.
Ce partage de la valeur ajoutée entre travail et capital constitue un véritable enjeu politique et économique.
Enjeu politique, car l’Etat peut influencer ce partage par des mesures telles que la revalorisation du SMIC pour augmenter la part du travail ou par une baisse des impôts sur les sociétés pour favoriser le capital. Les syndicats jouent également un rôle dans cette répartition en participant aux négociations salariales avec les employeurs.
Enjeu économique car ce partage influe sur la croissance. En effet, l’augmentation de la part du capital favorise l’investissement des entreprises et à terme leur compétitivité tandis que l’augmentation de la part du travail est plus favorable à la consommation.
Toutefois, ces statistiques sont à manier avec prudence. En effet, la stabilité de la part de la rémunération des salariés dans la valeur ajoutée peut être due, soit à une augmentation des salaires nets, soit à une augmentation des cotisations sociales, au même rythme que la valeur ajoutée (la rémunération des salariés comprend en effet, à la fois les salaires nets mais aussi les cotisations sociales). Ainsi, depuis les années 90, la stabilité de la part revenant aux salariés est essentiellement due à l’augmentation des cotisations sociales, tandis que les salaires nets ont connu une croissance assez faible. Par ailleurs, ces statistiques cachent des disparités au sein des salariés : les très hauts salaires ont augmenté beaucoup plus rapidement que les bas salaires ces dernières années.
Si le taux de profit a stagné ces dernières années, cela n'a pas empêché une forte progression des dividendes versés aux actionnaires.
vidéo le partage des gains de productivité
C. La redistribution permet de limiter les inégalités
Les salaires sont directement perçus par les salariés alors que les cotisations sociales sont des prélèvements opérés par les caisses d’assurance maladie, les caisses de retraite, les caisses d’assurance chômage…, qui s’en servent ensuite pour verser des revenus de transfert aux salariés (allocations chômage, pensions de retraite, remboursements de dépenses de santé…). Ces cotisations sociales sont donc finalement perçues par les salariés sous la forme de prestations sociales.
Les ménages perçoivent aussi des revenus secondaires issus de la redistribution
Une partie des revenus primaires est prélevée par les administrations publiques ( APU), c’est-à-dire par l’Etat, les collectivités locales et les organismes de sécurité sociale, sous forme d’impôts et de cotisations sociales. Ces prélèvements obligatoires constituent des fonds qui servent à financer les revenus secondaires, également appelés revenus de transfert ou prestations sociales. Il s’agit par exemple des allocations chômage, pensions de retraite, minimum vieillesse, allocations familiales ou revenu de solidarité active. Ces revenus ne sont pas versés en contrepartie d’une participation directe ou indirecte à la production comme les revenus primaires mais selon des critères sociaux (niveau de ressources, état de santé, nombre d’enfants...). Pour mesurer le revenu disponible des ménages, il faut additionner les revenus primaires et les revenus de transfert et soustraire les cotisations sociales et les impôts.
Certaines des prestations sociales issues de cette redistribution visent à maintenir les ressources des individus atteints par certains risques sociaux comme le chômage, la vieillesse, la maladie ou la maternité. Dans, ce cas, ce sont les actifs occupés, les bien-portants ou les célibataires sans enfants qui paient pour couvrir les chômeurs, les retraités, les malades ou les familles. On parle alors de redistribution horizontale. Cette redistribution est pour l’essentiel financée par les cotisations sociales prélevées sur les salaires.
L’autre type de redistribution est qualifié de verticale. Elle consiste à verser des revenus secondaires aux individus ayant des ressources insuffisantes. La redistribution s’opère donc des plus aisés (situés en haut de l’échelle des revenus), qui paient des impôts, vers les plus pauvres (situés en bas de l’échelle des revenus). Il s’agit, par exemple de l’allocation spécifique de solidarité, du revenus de solidarité active ou du minimum vieillesse. La redistribution verticale contribue donc à modifier la distribution primaire des revenus. On remarque, en effet, que les inégalités du revenu disponible après la redistribution sont plus faibles que ceux issus de la répartition primaire des revenus.
Analyse du cours
1. Faire le schéma de la répartition primaire des revenus avec les notions suivantes : valeur ajoutée, revenus primaires, revenus mixtes, revenus de la propriété et du capital, revenus du travail. Donner des exemples pour chacun de ces revenus)
2. Faire le schéma de la répartition primaire des acteurs avec les notions suivantes : Chiffre d’affaire, consommations intermédiaires, cotisations sociales, valeur ajoutée, salaires, impôts sur la production, EBE. Préciser sur votre schéma les acteurs qui perçoivent ces revenus : salariés, Etat, entreprises
3. Réaliser le schéma de la répartition de l'EBE avec les notions suivantes : intérêt, EBE, dividendes, impôts sur les bénéfices, épargne brute, dividendes, amortissement, épargne nette. Préciser sur votre schéma les acteurs qui perçoivent ces revenus : Etat, entreprises, banques, actionnaires
4. Quelle est la formule du taux de marge ?
5 A quoi sert l’épargne brute ?
6 Comment peut être modifiée la répartition primaire de la VAB ?
7. réaliser le schéma 4 de la répartition secondaires : revenus primaires, revenus de transfert, APU ( dministrations publiques), cotisations sociales, Sécurité sociale, prestations sociales, revenu disponible
8. Quelle différence peut-on faire entre redistribution verticale et redistribution horizontale ?