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partie 5 Régulation et déséquilibres macro-économiques


Dossier 5.4 les politiques conjoncturelles

Dossier 5.4. Quelles politiques conjoncturelles ?

Des politiques conjoncturelles permettent de résorber les déséquilibres macroéconomiques

A. Définitions

Une politique conjoncturelle est d’abord une politique économique, c'est une action volontariste de l’Etat. A la différence d’une politique structurelle, elle a des objectifs de court terme, quelques mois ou un an. Elle correspond à la fonction de régulation ou de stabilisation de l’Etat, de lutte contre les déséquilibres macroéconomiques : inflation, chômage, déséquilibre extérieur.

 Les moyens utilisés par la politique conjoncturelle sont essentiellement le budget de l’Etat (la politique peut agir sur les dépenses comme sur les recettes, la politique fiscale en est donc un exemple) et la monnaie (ses leviers sont la quantité de monnaie en circulation et le prix de cette monnaie, ce qui inclut son taux de change vis-à-vis d’autres devises)

B. La politique budgétaire : expansive ou restrictive ?

Une politique budgétaire expansionniste ( de relance) a pour but de favoriser la croissance économique.  La hausse des dépenses publiques (ou la baisse des prélèvements obligatoires) a pour but d'augmenter la demande globale anticipée (consommation, investissement directement ou indirectement), la production et ainsi l’emploi, pour faire diminuer le chômage. C'est Keynes qui a montré le premier ce mécanisme économique en insistant sur le principe du multiplicateur d'investissement selon lequel une hausse des investissements entraîne une hausse plus que proportionnelle de la richesse créée. Ce mécanisme permet de compenser de faibles investissements privés par une hausse  des dépenses publiques. Cette politique a par ailleurs été mise en oeuvre pour la première fois lors de la crise de 1929 aux Etats-Unis par Roosevelt. 

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illustration : multiplicateur

 

A l’inverse, une politique restrictive, de stabilisation ou de rigueur, qui limite les dépenses ou accroît les prélèvements obligatoires, a pour but de résorber le déficit public ou bien de lutter contre l’inflation issue d’une demande excessive. Par exemple, les impôts augmentent, les ménages consomment moins, la demande diminue et l'inflation ralentit. 

 

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La politique budgétaire peut avoir également une dimension structurelle ou de moyen/long terme lorsque les dépenses ou les recettes publiques impliquées sont facteurs de croissance endogène (investissements en infrastructures, en formation, en recherche…)

Texte vidéo :  le multiplicateur-keynesien

Au delà des politiques volontaires des gouvernements, les recettes et les dépenses publiques sont  des « stabilisateurs automatiques » : elles varient automatiquement en fonction des variations de la conjoncture et exercent une action contra-cyclique sur l’activité économique. En effet, certaines dépenses publiques sont directement liées à la conjoncture. Ainsi, quand l’activité économique ralentit, les dépenses publiques ont tendance à s’accélérer ( allocations chômage) tandis que les entrées de recettes ralentissent mécaniquement. À l’inverse, en période de forte croissance économique, les impôts et cotisations sociales prélevées par les pouvoirs publics augmentent automatiquement (les entreprises produisent davantage et versent donc plus d’impôts sur la production) alors que les dépenses diminuent.

 

C. La politique monétaire.

 

 

1) Comment et par qui la monnaie est-elle créée ?

2) A quoi est due l'inflation ?

3) Pourquoi contrôler l'inflation ?

4) Comment la banque centrale contrôle t-elle la quantité de monnaie en circulation ?

5) Quel est le taux d'inflation optimal selon les économistes ?

 

On peut aussi favoriser la croissance économique par le biais d'une politique monétaire expansionniste. En augmentant la quantité de monnaie en circulation (volume de crédit disponible pour l’économie) notamment en diminuant le prix de cette monnaie par des taux d'intérêt faibles, la demande globale est stimulée. Cette politique monétaire permet d'augmenter la production, et enfin l’emploi.

 Les agents économiques sont incités à emprunter lorsque les crédits seront bon marché, ils dépensent plus. Ils en sont dissuadés lorsque les crédits sont chers, la dépense est alors limitée. Une politique monétaire restrictive a pour but de lutter contre l'inflation.

 Lutter contre l’inflation est également un moyen de défendre une monnaie à fort pouvoir d’achat sur le marché des devises : les importations sont moins coûteuses, les capitaux sont attirés.

 En France, c’est la Banque Centrale Européenne qui est chargée de mener ce type d’action. Elle fixe le taux des réserves obligatoires des banques commerciales, le prix de leur refinancement. Pour modifier ce dernier, elle agit sur les taux d’intérêt en achetant et vendant des titres sur les marchés monétaires.

 La politique monétaire peut elle aussi devenir structurelle lorsqu’elle s’imprime sur une longue période : la politique actuelle de désinflation en est un exemple. Il s’agit de stabiliser les prix à long terme et de marquer les anticipations des agents économiques dans ce sens.

D. Des contraintes importantes atténuent  leur efficacité

Dans les faits, les marges de manœuvre de ces politiques économiques sont limitées

 Il existe en premier lieu des contraintes communes à ces politiques : D’autres déséquilibres peuvent en résulter.

                - En économie ouverte, une part importante de la demande globale est destinée à des agents économiques non résidents. Un effort d’expansion monétaire ou budgétaire supporté par un pays pourra produire ses effets positifs sur un partenaire commercial. Le déséquilibre extérieur peut s’en trouver aggravé.

                - Ces politiques d’expansion comportent aussi un risque inflationniste : Une activation de la demande de biens et services dans un contexte d’offre de biens et services limitée ou contrainte est générateur d’inflation.

                   - A l’inverse, une politique restrictive efficace sur l’inflation peut brider la croissance économique ou échouer à lutter contre le chômage.

 

La politique budgétaire d’expansion est spécifiquement limitée par son financement :

-         un financement par l’impôt peut dissuader l’activité économique s’il devient excessif.

-         Un financement par l’emprunt accroît la charge de la dette et pose la question de son renouvellement.

-         La captation des fonds prêtables par l’Etat peut évincer les autres agents économiques.

 Une politique restrictive, elle, est susceptible de nuire à la capacité de l’Etat à assurer ses différentes missions, économiques sociales ou politiques. L’adoption du pacte de stabilité et de croissance en 1997 par les membres de la zone euro a d’ailleurs formellement limité la marge de manœuvre des Etats.

carte mentale

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La politique monétaire est soumise à la contrainte extérieure : une monnaie «forte» impacte la compétitivité prix des exportations. Dans le cadre de la zone euro, cette politique menée par la BCE est qui plus est, unique.

Au total, plus que le choix d’une politique conjoncturelle, c’est bien la cohérence du «policy mix » qui va se révéler stratégique pour les pouvoirs publics.

 

exercice 2 politiques conjoncturelles. 

 

 

1. Quelle différence y a-t-il entre une politique conjoncturelle et une politique structurelles ? Quels liens peut-on cependant établir ?

2. Faire un schéma causal d’une relance budgétaire : demande globale, PO, emploi, investissement, production, consommation, dépenses publiques

3. Comment s’exercent les stabilisateurs automatiques ?

4. Recherche : qu’est ce qu’une politique de désinflation compétitive ?

5. Faîtes un tableau avec les différentes limites des politiques économiques.


27/10/2014
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5.3. Quels sont les grands déséquilibres macro-économiques ?

Dossier 5.3. Quels sont les grands déséquilibres macro-économiques ?

Un déséquilibre, au sens physique du terme, est une situation macroéconomique instable qui par le jeu de forces contraires, peut avoir une certaine pérennité dans le temps.

 A. 3 grands déséquilibres

 On peut citer notamment trois déséquilibres majeurs : le chômage, l’inflation, le déséquilibre extérieur.

 Le carré « magique » de l’économiste Nicholas Kaldor identifie  à l’aide des agrégats que sont l’inflation, le chômage, le déséquilibre extérieur  une croissance économique équilibrée ou souhaitable. Celle-ci (un sommet du carré) doit être compatible avec une inflation faible ou une stabilité des prix, le plein emploi, l’équilibre extérieur (les trois autres sommets du carré, dit « magique »).

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générateur de carré magique

               Le chômage correspond à un décalage entre la quantité d’emplois offerte ou force de travail demandée et la quantité d’emplois demandée ou force de travail offerte sur le marché du travail.

          L’inflation ou hausse continue, cumulative, du niveau général des prix, résulte d’un excès de la quantité de monnaie offerte par les autorités monétaires par rapport à la quantité demandée de liquidités par les agents économiques sur le marché de la monnaie. Dans une telle situation, la monnaie se déprécie, il en faut donc davantage pour acquérir le même bien ou service : le prix de ce dernier s’accroît.

                Enfin, le déséquilibre extérieur est la différence entre les biens et services achetés et vendus par les résidents d’un Etat. Un déficit survient lorsque les résidents achètent plus à l’étranger qu’ils ne vendent. La situation inverse est appelée excédent extérieur.

 

B. La mesure des  déséquilibres

 La mesure du niveau des déséquilibres pose des difficultés spécifiques, il est donc nécessaire d’adopter au niveau national comme international des conventions.

 Le chômage : il peut sembler simple de mesurer la différence entre offre et demande de travail. Dans les faits, de nombreuses situations ambivalentes entre emploi, inactivité et chômage rendent délicat, source de débat, ce calcul. Les économistes parlent d’ailleurs de « halo du chômage ». Il est alors nécessaire d’établir des conventions statistiques, au plan national comme international. En France, l’INSEE grâce à son « enquête emploi » propose une mesure du chômage conforme à celle du BIT (Bureau international du travail) et Pôle emploi publie chaque mois un indicateur alternatif totalisant les demandeurs d’emplois inscrits auprès de lui. D’autres organismes établissent des statistiques dans le but de mieux rendre compte de l’ampleur du sous-emploi ou du « mal-emploi ».

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Doc 1 

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Doc 2

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Doc 3

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1) Comment a évolué la précarité de l'emploi en France entre 1985 et 2005 ? 

2) Faîtes une phrase avec les statistiques soulignées

3) Quels phénomènes peut-on mettre en évidences avec le graphique ?

 

Théorie du chômage

 

 

L'inflation : La hausse des prix est habituellement mesurée en France par l’INSEE, qui calcule à partir d’un panier de biens et services type un indice synthétique, pondéré, des prix à la consommation ( IPC, indice des prix à la consommation). Le débat est important autour des choix effectués par l’INSEE : le panier de biens considéré type est-il le meilleur ? Faut-il le faire évoluer souvent, alors au détriment de la comparabilité des indices dans le temps ? Faut-il en envisager plusieurs en fonction des types de ménages ? 

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 Le déséquilibre extérieur d’un pays est généralement mesuré par le solde de sa balance courante. La balance courante intègre entrées et sorties de biens, de services, de revenus et de transferts entre un pays et les autres. La partie « biens » de ce compte est appelée balance commerciale. La balance courante s’intègre dans la balance des paiements. En France depuis 2005, le taux de couverture est inférieur à 100%. 

C. Les relations entre les déséquilibres

  Si l’on raisonne en premier lieu au niveau de l’économie nationale, inflation et chômage sont liés. Par exemple, une faiblesse du chômage, ou situation proche du plein emploi  peut engendrer de l’inflation par deux voies : les salariés en position de force favorable peuvent réclamer des salaires plus élevés, ce qui induit une inflation par les coûts salariaux.

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Par ailleurs, si la croissance est élevée, et le chômage faible, la demande s'élève et peut buter sur l'offre ce qui provoque une inflation par la demande. 

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A l’inverse, un chômage élevé peut donner lieu à une stabilité ou une baisse des salaires propice à l’absence d’inflation, voir à la déflation.

 

 

 

 Au niveau international, l’équilibre macroéconomique entre emplois et ressources d’un pays peut être résumé de façon simple par l’égalité Y+M=C+I+G+X+variation des stocks : les ressources en biens et services proviennent de la production locale (Y) ou externe (M), ces biens et services (la demande globale) peuvent être consommés (C) ,  servent à transformer d’autres biens et services (Investissement I) ou sont stocké ( variation de stocks). L’Etat (dépenses publiques G) ou les agents économiques non résidents (exportations X) peuvent aussi utiliser ces ressources. Cette relation est toujours vérifiée, car une ressource est toujours utilisée d’une manière ou d’une autre, de même qu’un emploi correspond forcément à une ressource produite un jour.

 

Cette égalité comptable peut nous montrer que déséquilibres internes et externes se répondent. En effet, l’insuffisance des ressources internes (Y) du fait d’une demande interne importante de biens et services (C, I ou G élevés) ou d’une demande externe forte (X), sans que celle-ci soit comblée par un stock préalable, devra être satisfaite par l’importation de biens et services (M). Il en découlera un déficit extérieur.

 

A l’inverse, un emploi faible de ressources au niveau interne (faibles consommation (C) ou investissement intérieurs (I) par exemple) pourra combler une demande externe forte (X), si la production interne (Y) est suffisante. Il en découlera alors un excédent extérieur. Ainsi les conjonctures des pays partenaires commerciaux sont liées : le dynamisme de la demande d’un pays peut avoir un effet favorable sur ses fournisseurs.

 

Par conséquent, les politiques conjoncturelles d’un pays ont un impact sur les pays partenaires (on parle également de contrainte extérieure). Ce constat peut être vu comme un encouragement à mener des politiques communes, aux effets cumulatifs positifs, en particulier pour les pays de l’Union Européenne, étroitement interdépendants.

 

 Sur le plan dynamique enfin, ces déséquilibres sont liés. Par exemple, si la production de ressources au niveau interne (croissance économique) augmente moins que la demande, le pays devra tôt ou tard faire appel à la production étrangère, ce qui conduira à un déséquilibre extérieur. Cette faible croissance de la production donnera sans doute également lieu à du chômage, et donc à des déséquilibres internes.

TD PIB et composantes 

 

 

Q1. Quels sont les 4 sommets du carré magique ?

Q2. Définir : halo du chômage, taux de chômage, balance courante, déficit extérieur,  investissement, variation des stocks, contrainte extérieure

Q3.  Faîtes deux schémas : l’un permettant de comprendre l’inflation par les coûts l’autre l’inflation par la demande

Q4. Remplacez les termes de l’équation Y+M = C+I+G+X par les agrégats qu’ils représentent.

Q5. Expliquez pourquoi une demande forte peut-elle conduire à un déficit extérieur ?

Q6. Pourquoi la contrainte extérieure impose t-elle de mener des politiques communes ?

Q7.  Faîtes un schéma permettant de comprendre la relation entre croissance et chômage.


27/10/2014
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dossier 5.2 Comment le budget de l'Etat permet-il de financer l'économie ?

 

Dossier 5.2. Comment le budget de l’Etat permet-il d’agir sur l’économie ?

l'élaboration du budget

A. Le budget de l’Etat: une prévision de dépenses et de recettes soumise au vote

L’Etat est à entendre ici au sens des pouvoirs publics, c’est-à-dire les services d’administration centrale, les administrations publiques de protection sociale et les administrations publiques territoriales (régions, département, communes). Lorsque l’on parle de dépenses et recettes de l’Etat, au sens restreint, on entend celles des services d’administration centrale ; lorsque l’on évoque dépenses et recettes publiques, on intègre les autres administrations.

Un budget, c'est-à-dire une liste prévisionnelle des dépenses et des recettes pour un « exercice » ou une année donnée est établi à chacun de ces niveaux d’intervention. Cet état prévisionnel est décidé par les partenaires sociaux pour les administrations publiques de protection sociale, mais est voté par les élus dans les autres cas : parlement, conseil régional, conseil général, conseil municipal.

 En France en particulier, à l’automne de chaque année qui précède, le parlement vote une loi, appelée depuis 2001 LOLF (ou loi organique relative aux lois de finances). Elle établit le budget de l’Etat par missions. 

exercice sur les étapes de votes de la loi de finance : faire l'exercice et réaliser une synthèse écrite de ce schéma. 

B. Les fonctions des dépenses publiques.

Les dépenses publiques sont principalement associées à la production de services non marchands, mais peuvent aussi exercer une influence sur les actions des agents. 

Ainsi les dépenses de protection sociale assurent principalement le rôle de redistribution de l’Etat, elles sont gérées par les partenaires sociaux, et présentent des comptes spécifiques. Néanmoins ceux-ci ne sont pas « étanches », l’Etat contribue à la résorption des déficits enregistrés. La solidarité nationale permet ainsi d’assurer un certain nombre d’aléas de la vie (chômage, maladie, vieillesse, accidents du travail) par des revenus de substitution, de transfert, ou le paiement d’une partie des charges qui en découle. Mais la redistribution est aussi mise en place directement par l'Etat et les collectivités locales ( RSA). 

Les dépenses des administrations centrales et des collectivités territoriales servent principalement à produire des services non marchands, c’est-à-dire des services dont le prix de vente est nul ou très inférieur au coût de production. Cela correspond à la fonction d’allocation. Si l’on prend l’exemple du service public d’éducation, il induit des dépenses de fonctionnement (salaires des enseignants payés par l’administration centrale, fournitures payées pour partie par les collectivités territoriales) et des dépenses d’investissement (construction et transformation des locaux, pour partie payés par les collectivités territoriales).

Elles sont susceptibles au niveau macroéconomique d’accroître l’activité. La fonction de stabilisation est assurée par la mise en place de politique de relance conjoncturelle.

Ces dépenses sont aussi destinées à agir sur le comportement des agents économiques (subventions pour inciter à produire d’une certaine manière ou dans certaines localisations, pour favoriser l’investissement ou l’innovation, l’emploi…). On peut donc ajouter aux 3 fonctions du budget de l'Etat défini par Robert Musgrave, une fonction d'incitation.  Ces incitations peuvent être des subventions ( crédit d'impôt recherche) ou bien des allègements de charges ( 20 milliards par an) comme dans le cas du Pacte National pour la croissance, la compétitivité et l’emploi mis en place à partir de 2013.

C. Les recettes publiques 

Padlet Impôts travaux d’élèves rencontre SES 2016

 

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Ces dépenses sont essentiellement financées par les prélèvements obligatoires, ceux-ci servant également à agir sur les comportements des agents économiques

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On entend par prélèvements obligatoires l’ensemble des impôts (versés à l’Etat) et cotisations sociales (versés aux différents organismes publics de protection sociale). Il existe d’autres ressources pour les pouvoirs publics, notamment les revenus de ses propriétés mobilières (issus de ses participations dans les entreprises publiques par exemple) et immobilières (loyers, concessions), mais minoritaires par rapport aux autres recettes.

On distingue généralement les impôts directs des impôts indirects. Les premiers sont collectés par les services fiscaux (impôts sur le revenu des personnes physiques pour l’administration centrale, taxe d’habitation ou taxes foncières pour les collectivités territoriales…). Les seconds sont des impôts sur les produits et sont donc collectés par les commerçants qui en assurent la vente, puis reversés à l’Etat (Taxe sur la valeur ajoutée, taxe intérieure sur les produits pétroliers…).

Les recettes publiques comme les dépenses publiques peuvent avoir un rôle sur l’économie. Les impôts, parce qu’ils touchent de façon différenciée les agents économiques (impôt forfaitaire, proportionnel ou progressif) ont un rôle de redistribution des ressources. Ils peuvent également inciter certains comportements (taxes écologiques par exemple).

 

 

Méthode des quantiles

 

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Q1.  Qu’est ce qu’un décile ?

Q2. Montrer à l'aide de 2 statistiques que les prestations sociales permettent de diminuer les inégalités

Q3. Montrer à partir de 2 statistiques que les prélèvements obligatoires permettent d'atténuer les inégalités.

l’effet des PO sur les inégalités

D. Le besoin de financement des administrations publiques.

 

Lorsque les dépenses effectuées par les pouvoirs publics sont inférieures à leurs recettes, les administrations présentent un déficit et donc un besoin de financement. 

 On distingue le déficit public du déficit de l’Etat, comme les dépenses/recettes publiques des dépenses/recettes de l’Etat. Ces déficits seront comblés par la contraction de nouveaux emprunts. Les Etats peuvent emprunter auprès de banques ou sur les marchés financiers, à court ou à long terme. Leurs créanciers sont donc des banques, d’autres entreprises, des ménages, nationaux ou non. Ces dettes sont dites « souveraines ».

 

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 Il existe une relation réciproque entre déficit et dette publique. Chaque déficit (flux) donne lieu à une nouvelle dette contractée, celle-ci s’accumule donc (stock). La dette doit être remboursée (capital et intérêts), elle engendre donc de nouvelles dépenses qui peuvent creuser le déficit public.

 Un déficit public peut s’équilibrer de lui-même (on parle d’effet de stabilisateur automatique). Une conjoncture économique défavorable diminue les prélèvements obligatoires (moins d’emplois, de dépenses ou de revenus) et peut donc exercer un effet de relance de l’économie, favorable dans un second temps aux recettes publiques.

 Mais l’accumulation de la dette publique peut aussi avoir des effets pervers. Elle peut dissuader les autres agents économiques d’emprunter et donc d’investir (on parle « d’effet d’éviction »). Elle peut faire perdre confiance dans l’emprunteur public et nuire à sa capacité de faire face à ses dépenses ultérieures. Elle peut accroître la charge d’intérêt, dépense contrainte limitant la marge de manœuvre des Etats par un « effet boule de neige ».

 

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Q1. Quelle est la différence entre Etat au sens restreint et Etat au sens large ?

Q2. Faîtes un schéma avec les notions suivantes : allocation, redistribution, stabilisation, fonctions des dépenses publiques, politique de relance, investissement publics, assurances sociales, assistance, RSA, allocations familiales, incitation, crédit d’impôt recherche

Q3. Faîtes un schéma avec les notions suivantes : prélèvements obligatoires, impôts directs ; impôts indirects, cotisations sociales, recettes publiques, revenus des propriétés mobilières et immobilières, impôts sur les revenus, taxes d’habitation, taxe foncière, TVA, TIPP

Q4. Recherche : quel est le montant de l’impôt sur le revenu des personnes physique, de la TVA ?

Q5. Quelle est la relation entre déficit et dette publique ?

Q6. Qu’est-ce que l’effet de stabilisateur automatique ? L’effet d’éviction ? L’effet boule de neige ?

 

Simulateur de réformes fiscales

 

la documentation française sur la fiscalité 

 

la diminution de l'intervention de l'Etat est-elle source de croissance économique ? 


27/10/2014
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dossier 5.1. Pourquoi la puissance publique intervient-elle dans la régulation des économies contemporaines ?

5. Régulations et déséquilibres macroéconomiques

Dossier 5.1. Pourquoi la puissance publique intervient-elle dans la régulation des économies contemporaines ?

A. D’une position idéologique de retrait de l’Etat

http://education.francetv.fr/matiere/economie/premiere/video/a-quoi-sert-l-etat-dans-une-economie-de-marche

1) Quelles sont les fonctions de l'Etat ? 

2) Donner un exemple pour chacune des fonctions énoncée

3) Quelle place doit avoir l'Etat dans une économie ? 

 

 L’Etat a longtemps été réduit dans la pensée économique à l’Etat Gendarme. Ce dernier devait seulement exercer des fonctions régaliennes : la sphère d’intervention de l’Etat était circonscrite à la police, la justice et l’armée. 

 Mais en réalité, l’Etat est intervenu très tôt dans des domaines plus étendus. En effet, il a pris en charge des investissements qui n’étaient pas considérés comme rentables mais indispensables pour la société. D’ailleurs, certains penseurs du libéralisme comme Adam Smith ont justifié ces formes d’intervention.

 De même, certains Etats ont pris des mesures protectionnistes pour protéger les activités nationales. Ils ont aussi développé la scolarisation qui avait un impact sur la qualification de la main d’œuvre et sur la production par le biais d’une plus grande productivité. L’Etat n’est pas resté en retrait par rapport au marché ; il a aussi contribué à le développer, à l’encadrer par des lois  comme la mise en place des législations aux Etats-Unis  du Sherman antitrust act en 1890 et du Clayton antitrust act en 1914. 

B…. à la mise en place de l’Etat providence

Au cours du vingtième siècle, les champs d’intervention de l’Etat se sont développés. Au lendemain du premier conflit mondial, en Europe, la puissance publique a dû intervenir pour prendre en charge les risques sociaux. De même, face à la crise commencée en 1929 aux Etats-Unis et qui s’est diffusée dans les autres régions du monde, les politiques libérales menées tendant à laisser le marché réguler les activités économiques se sont soldées par des échecs. Des voix se sont donc élevées pour promouvoir une intervention étatique plus grande. C’est notamment le cas de celle de John Maynard Keynes.

 Le second conflit mondial constituera une étape décisive dans l’extension des interventions de l’Etat. En effet, des système de protection ont vu le jour et ont eu pour mission de prendre en charge de manière collective les risques sociaux. Il est toutefois à noter que cette prise en charge s’est appuyée sur des sources d’inspiration différentes et s’est faite dans des cadres différents d’un pays à l’autre. L’Etat-Gendarme laissait place à l’Etat-Providence.

Ce dernier représente l’ensemble des interventions de l’Etat dans le domaine social. Ces interventions ont pour objectif de garantir un minimum de bien-être à la population. 

 

L’Etat moderne assure donc aujourd’hui trois grandes fonctions : la régulation des activités économiques (ex : il peut  relancer l’activité économique par des politiques budgétaires), l’allocation de ressources ou affectation (ex : il peut mettre en place une politique tendant à développer les infrastructures routières et ferroviaires), et la redistribution qui peut être horizontale ou verticale (ex : augmenter le minimum vieillesse, le montant des retraites ou des allocations familiales, etc.).

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On peut distinguer  plusieurs formes d’Etat-providence : un modèle libéral, un modèle corporatiste et un modèle social-démocrate.

C. La remise en cause des interventions de l’Etat à la fin des années 1970

Dans les années 1970, certaines interventions vont être remises en cause. En effet, les politiques économiques entreprises au lendemain de la crise de 1973 ne produisent pas les effets escomptés. Les politiques de régulation keynésiennes fondées sur des politiques mixtes budgétaires et monétaires vont être abandonnées avec le tournant libéral aux Etats-unis et en Angleterre sous la houlette de Reagan et Thatcher. En France le tournant de la rigueur est impulsé de manière paradoxale par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy en 1982 en France. L'argument central de l'abandon des politiques de régulation est fondé sur le constat d'une stagflation incompatible avec la théorie keynésienne :  croissance faible accompagnée de chômage en progression et inflation ( 10%).  

Le ralentissement de la croissance induit une crise de l'Etat providence qui se situe selon Pierre Rosanvallon à 3 niveaux : une crise  de solvabilité financière, une crise d'efficacité et une crise de légitimité. En effet le financement de la protection sociale semble de plus en plus difficile et les déficits sociaux se cumulent. L'efficacité du système est mis à mal par la montée de nouvelles inégalités tandis que l'augmentation des prélèvements obligatoires contribuent à peser sur la compétitivité des entreprises. Par ailleurs, la légitimité du système de protection sociale est miné par des logiques individualistes de privatisation des risques : certains groupes sociaux ne vêlent plus payer pour les autres. 

 De plus, à partir des années 1990, l’Etat doit faire face à la montée de son endettement qui découle des déficits publics accumulés, ce qui réduit ses marges de manœuvre. 

 

Le marché apparaît alors comme le moyen le plus efficace pour allouer des ressources. Le désengagement de l’Etat dans la sphère économique est alors encouragé : abandon des politiques conjoncturelles au profit de politiques structurelles, privatisations, déréglementation financière et remise en cause de la protection sociale. Ce libéralisme a même laissé peu à peu la place à un néo-libéralisme selon lequel outre le désengagement nécessaire de l'Etat, les individus devaient développer les compétences pour être des entrepreneurs de leur vie. La logique économique et utilitariste s'étend alors à toutes les sphères de l'activité humaine : les chômeurs par exemple doivent alors développer leurs compétences pour être employables

D. Un retour de l’Etat aujourd’hui ?

 La crise écologique dans laquelle sont plongés l'ensemble des économies a remis en avant les analyses économiques fondées sur l'importance des biens publics et la nécessaire analyse des externalités négatives comme par exemple la pollution, l’épuisement des ressources naturelles, etc. 

 L’Etat a donc dû mettre en place des réglementations pour contrôler certaines activités. En France, les pouvoirs publics ont initié des débats autour des effets des activités humaines sur l’environnement ( Grenelle de l’environnement). Des tentatives pour réguler les conséquences de ces dernières ont été perceptibles (ex : la taxe carbone).

 Enfin, plus récemment, les Etats ont effectué des interventions massives dans la sphère économique pour soutenir le niveau des activités à la suite de la crise de 2008. Leurs interventions ont cependant sur le plus long terme aggravé les difficultés financières auxquelles ils étaient confrontés et ont entraîné une mise sous tutelle de certains d’entre eux (ex : la Grèce) vis-à-vis d’institutions internationales (ex : le FMI), ou d’intégrations économiques régionales (ex : l’Union européenne).

 

 

Q1. Qu’est-ce que l’Etat-gendarme ? Faire un schéma. A-t-il vraiment existé ?

Q2. Qui est John Maynard Keynes ? Rédiger une petite bibliographie

Q3. En quoi l’Etat-providence est-il différent de l’Etat-gendarme ?

Q4. Faire le schéma des 3 grandes fonctions de l’Etat moderne : Etat moderne,  fonction de redistribution, fonction d’allocation, fonction de régulation, redistribution horizontale, redistribution verticale (compléter avec des exemples)

Q5. Pour quelle raison a-t-on abandonné les politiques conjoncturelles de régulation au début des années 80 ?

Q6. Faire le schéma de la crise de l’Etat-providence : crise de solvabilité, fiscalité trop lourde pour la compétitivité, crise de légitimité, augmentation des déficits sociaux, augmentation des logiques individualistes, crise d’efficacité, accumulation des déficits publics de l’Etat

Q7. Définir : politique structurelle, externalité négative, libéralisme, néo-libéralisme

Q8.  Quelles sont les causes du retour de l’Etat aujourd’hui ?

 

 

Q9. Selon Keynes et Hayek, quelles sont les causes de la crise ? les solutions ? Faire un tableau.

 

 

Keynes

 Hayek

Causes de la crise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Remèdes à la crise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


27/10/2014
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