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Les programmes des candidats présidentielle 2017

 

 

Programme Fillon

 

programme hamon

 

programme melanchon

  

programme Lepen 

 

Programme Macron

 

Programme Poutou

 

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13/02/2017
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programme primaire gauche

 

Primaire à gauche : ce qu’il faut retenir du troisième débat en infographies

Les sept candidats à la primaire à gauche ont débattu pour la dernière fois avant le premier tour, sur France 2 et Europe 1, jeudi.

LE MONDE |   • Mis à jour le  | Par  

 

C’était le troisième et dernier débat de la primaire à gauche. L’occasion pour les sept candidats de mettre en avant une dernière fois leurs propositions phares et de croiser le fer. Moments marquants, décryptages, vérifications… Voici tout ce qu’il faut en retenir :

Santé

  • Le chiffre discutable d’Arnaud Montebourg sur le renoncement aux soins.

CE QU’A DIT ARNAUD MONTEBOURG

« 36 % des Français ont renoncé à des soins. »

POURQUOI C’EST DISCUTABLE

On retrouve en effet ce chiffre dans un sondage Viavoice de 2010, qui parle bien de 36 % de Français qui renonceraient à se soigner à cause du coût du traitement. Les enquêtes Santé et protection sociale (SPS) du ministère de la santé font néanmoins apparaître des chiffres un peu plus faibles. Ce serait, en 2010, 16,2 % de la population métropolitaine âgée de 18 à 64 ans qui aurait déclaré avoir renoncé à certains soins pour des raisons financières au cours des douze mois précédant l’enquête. Cette proportion grimpe à 33 % chez les personnes non couvertes par une complémentaire.

Dette et argent public

 

David Pujadas a évoqué le manque de chiffrage dans les projets des candidats. C’est vrai : à notre connaissance, cinq des sept candidats n’ont pas livré d’objectif chiffré de déficit public précis dans leurs programmes. Voici leurs positions :

  • Pas d’objectif : Benoît Hamon, Jean-Luc Bennahmias, Sylvia Pinel et François de Rugy ;
  • Pas d’objectif ou bien 1,5 % ? Vincent Peillon ne mentionne pas cet objectif dans son programme, mais il l’a évoqué dans une interview aux Echos au début de janvier. « Je ne veux pas figer cet objectif, qui peut évoluer à 1,6 % ou 1,7 % en fonction des circonstances », se justifie-t-il ;
  • 2,5 % ? C’est l’objectif d’Arnaud Montebourg, pour 2022 ;
  • 3 % ? C’est ce que souhaite Manuel Valls, qui veut passer sous cette barre dès 2017.

Le débat s’est ensuite focalisé sur le revenu universel, chaque candidat y allant de son commentaire :

Manuel Valls : « Si on veut financer un revenu décent comme je le propose pour ceux qui ont en vraiment besoin, et je pense aux jeunes de 18-25 ans, on ne peut pas s’engager […] sur un revenu universel qui demain coûterait 350 milliards d’euros, je le dis amicalement ici, je n’ai pas d’adversaire. »

Vincent Peillon : « Trente ans d’engagement à gauche me font craindre la gauche qui fait des promesses et qui le lendemain déçoit, là, je vis même la gauche qui modifie ses promesses au fur et à mesure de la primaire parce qu’elle se rend compte qu’elle en a fait beaucoup, c’est le cas sur le revenu d’existence. »

Benoît Hamon : « On n’est pas capable aujourd’hui de prendre une mesure qui redonne de l’autonomie aux jeunes, qui s’attaque à la pauvreté des jeunes, équivalente à ce que nous avons fait pour les entreprises sans qu’elle crée aucun emploi, bon d’accord, quelques dizaines de milliers d’emplois ? C’est mon choix politique. »

Arnaud Montebourg : « Il a été proposé un certain nombre de mesures, dont une est dix fois plus chère que ce que je propose, 300 milliards pour le revenu universel, alors j’entends que c’est pour 2022, on en parlera peut-être à la prochaine primaire en 2021 pour le prochain quinquennat. »

François de Rugy : « J’entends 45 milliards d’euros pour la base du revenu de base, la première étape, ça veut dire qu’il faut trouver 45 milliards d’euros de recettes supplémentaires. »

Sylvia Pinel : « Moi, je suis pour le sérieux budgétaire et la responsabilité. Je ne crois pas aux promesses mirifiques qui entraîneraient des augmentations d’impôts des classes moyennes. […] Il faudra quand même, Benoît, pour financer ton revenu universel que tu nous expliques précisément comment on le finance, parce que je n’ai pas compris. »

Jean-Luc Bennahmias : « Benoît, ne te décourage pas ! C’est la seule idée nouvelle qu’on ait proposée depuis des années. […] On y travaille et je reconnais avec toi que ça ne se fera pas du jour au lendemain. »

  • Que propose vraiment Benoît Hamon sur le revenu universel ?

UN REVENU UNIVERSEL… « À TERME »

Benoît Hamon parle de sa proposition de créer un revenu universel. Le candidat, très critiqué à propos du coût de cette mesure à terme, a modifié cette promesse à plusieurs reprises au fil de la campagne. Désormais, il mentionne une proposition qui serait mise en application en deux temps :

  • D’abord, une première étape dès 2018 avec une hausse du RSA (qui serait en plus versé à tous les ayants droit) et un revenu sans condition pour les 18-25 ans, tous deux autour de 600 euros par mois.
  • Ensuite, une conférence citoyenne débattrait des modalités d’application du revenu universel. A noter que le candidat ne s’engage plus clairement à mettre en œuvre un revenu pour tous les plus de 18 ans, sans condition et de 750 euros par mois avant 2022.

Lire aussi :   En pleine campagne, Benoît Hamon rabote (puis remet) son « revenu universel »


 

  • Quel coût pour le revenu universel ?

LES CRITIQUES CONTRE BENOÎT HAMON

François de Rugy a critiqué le coût de la mesure, de 45 milliards d’euros selon lui. Sylvia Pinel, Manuel Valls et Arnaud Montebourg ont même dénoncé un coût équivalent, voire supérieur au budget actuel de l’Etat (387 milliards d’euros en 2017).

C’EST PLUTÔT VRAI

Les candidats évoquent en fait deux étapes différentes de la mise en place du revenu universel proposé par Benoît Hamon.

Première étape : augmenter le RSA de 10 %, autour de 600 euros par mois, et verser cette aide à tous les 18-25 ans sans condition de ressources. François de Rugy évoque un coût de 45 milliards d’euros, soit le chiffrage du candidat. Un ordre de grandeur plutôt juste. Selon l’Insee, il y avait 6 millions de 18-25 ans environ en 2017. Leur verser 600 euros par mois coûterait donc autour de 43,2 milliards d’euros, auxquels il faut ajouter la hausse du RSA de 10 % (un peu plus d’un milliard d’euros supplémentaires).

Sylvia Pinel, Manuel Valls et Arnaud Montebourg évoquent, quant à eux, le coût du revenu universel pour tous les plus de 18 ans, de 750 euros, qu’évoque Benoît Hamon à terme. Cela coûterait 468 milliards d’euros de reverser cette somme à tous les Français, mais l’on pourrait déduire de ce coût un certain nombre de prestations sociales qui pourraient être supprimées en échange (jusqu’à 90 milliards d’euros).

Dans les deux cas, Benoît Hamon assure pouvoir financer sa mesure, par ailleurs, via des réformes fiscales, sans les avoir chiffrées précisément.

Protectionnisme

 

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  • Benoît Hamon et les délocalisations

CE QU’A DIT BENOÎT HAMON

« L’essentiel des délocalisations sont à l’intérieur de l’Europe. »

C’EST PLUTÔT VRAI

En 2013, l’Insee avançait que « parmi les sociétés ayant délocalisé entre 2009 et 2011, 55 % l’ont fait vers l’Union européenne (UE) : 38 % vers l’Union européenne des quinze et 22 % vers les nouveaux Etats membres, une société pouvant avoir délocalisé dans plusieurs pays ». Suivent ensuite les pays africains (24 %), la Chine (18 %) et l’Inde (18 %).

Ces délocalisations seraient à l’origine de 6 600 suppressions d’emploi par an entre 2009 et 2011 sur les sociétés marchandes non financières de 50 salariés ou plus étudiées. L’Insee invite, cependant, à interpréter ce chiffrage avec prudence : « Il est déclaratif et ne prend en compte que les suppressions directes de postes sans tenir compte de celles qui peuvent être induites chez les sous-traitants de la société, ni, en sens inverse, des emplois qui peuvent être localisés sur le territoire à la suite du même type de mouvement réalisé à partir de l’étranger. »

  • L’étrange proposition de Manuel Valls

CE QU’A DIT MANUEL VALLS

« Il faut taxer lourdement les importations en violation de nos normes sociales. »

C’EST ABSURDE

Manuel Valls met en avant sa proposition de taxer « tout produit qui entrera sur le marché intérieur en violation des règles sociales et environnementales européennes ».

Mais, par définition, les règles sociales et environnementales définissent les produits qui ont le droit d’entrer sur le marché intérieur européen. Sauf à décider d’autoriser désormais ces produits jusque-là illégaux dans l’Union européenne juste pour pouvoir les taxer, cette piste est nulle et non avenue.

La France n’est en aucun cas maîtresse des droits de douane sur les produits qui entrent sur son territoire : c’est une compétence exclusive de l’Union européenne, en vertu de l’union douanière.

  • Le chiffre contestable de François de Rugy sur la viande rouge

CE QU’A DIT FRANÇOIS DE RUGY

« 80 % de la viande rouge consommée dans nos cantines est importée. »

C’EST DISCUTABLE

François de Rugy évoque un chiffre quelque peu alarmiste sur le taux d’importation de la viande rouge consommée dans les cantines. Comme l’expliquait France Info, ce chiffre est celui du syndicat agricole FNSEA, mais il est contesté. La Fédération nationale de la viande bovine (FNB) évoque, elle, 70 %. Mais en 2014, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, démentait ce chiffre, assurant qu’on était plutôt à « 50-60 % » de viande importée, s’appuyant notamment sur les démentis opérés par la société Sodexo.

En pratique, il est très difficile de trouver un chiffrage indépendant qui permette d’avoir une idée objective. On peut, en tout cas, retenir que M. de Rugy a choisi le chiffre le plus alarmiste, mais que, dans tous les cas, la majorité de la viande rouge consommée dans nos cantines est importée.

Carte blanche

  

 

Les candidats avaient chacun une minute pour développer une proposition de leur choix :

Jean-Luc Bennahmias : « Je ne vais pas en faire une idée originale, je vais continuer le débat, […] l’Union européenne telle qu’on la connaît n’existera plus si on continue comme ça. C’est pour ça que j’insiste, sur le socle social, environnemental et fiscal, partant des pays du Sud. »

Manuel Valls : « Je propose un service civique obligatoire pour les jeunes garçons, pour les jeunes femmes, pour six mois ou plus. »

François de Rugy : « Je souhaite que dans le prochain mandat, le gouvernement soumette au Parlement un texte de loi qui légalisera l’euthanasie, l’aide active à mourir. »

Benoît Hamon : « Ma proposition sera la même que François de Rugy. »

Vincent Peillon : « Je veux faire deux propositions […] : la création d’un service public des maisons de retraite […] et que la transmission des patrimoines soit transformée. »

Arnaud Montebourg : « Je veux […] qu’il y ait des clauses d’embauche pour les jeunes diplômés des quartiers populaires pour que nous fassions de la lutte contre les discriminations une cause nationale. »

Sylvia Pinel : « Je voudrais lancer un nouveau plan pour l’autisme, avec des moyens doublés. […] Concernant la dépendance, il faut accompagner la construction de centres d’accueil de jour, d’accueil temporaire, afin de permettre aux aidants de souffler et de mieux accompagner les personnes âgées. » 

  • Vincent Peillon et les retraites

CE QU’A DIT VINCENT PEILLON

« Une maison de retraite, c’est 2 500 euros par mois, or, la moyenne des pensions de retraite, c’est 1 100 euros. »

C’EST PLUTÔT VRAI

Vincent Peillon souhaite souligner la précarité des personnes âgées et la difficulté des familles à financer l’hébergement de leurs aînés dépendants. Ses chiffres semblent, en effet, plutôt justes : le montant net moyen des pensions de retraite s’élevait à 1 230 euros en 2014, selon le ministère des affaires sociales et de la santé.

L’évaluation du coût mensuel d’une maison de retraite s’avère, en revanche, plus complexe. Une étude du cabinet KPMG estimait ce coût moyen à 1 857 euros mensuels en France, contre 2 242 euros en Ile-de-France. Mais cette étude ne portait que sur les maisons de retraite publiques ou associatives. Une étude réalisée par le service d’aide aux personnes âgées Retraite plus évalue, lui, ce coût moyen à 2 200 euros, incluant ici les maisons de retraite privées.


 

Délinquance et prison

 

Les candidats ont présenté leur vision de la politique à mener sur la répression de la criminalité.

Benoît Hamon « Il existe beaucoup d’alternatives à la détention. […] J’observe qu’augmenter les places de prison ne règle pas pour autant le problème de la question de la surpopulation carcérale et elle ne règle pas le fait que la prison aujourd’hui fabrique des délinquants. »

Sylvia Pinel : « Il faut aller vers davantage de peines alternatives, et surtout ce qu’il faut, c’est mieux préparer la sortie de prison. »

Manuel Valls : « Pour lutter contre la surpopulation, nous devons construire de nouvelles places de prison. J’en propose 10 000. Ce n’est pas contradictoire avec les peines alternatives. Il faut éviter à gauche ces débats entre sécuritaire, laxisme, tout carcéral ou non. Mais il ne faut pas perdre notre crédibilité sur ces sujets-là. »

Arnaud Montebourg : « Je vais vous surprendre, mais je n’ai aucune vision angélique et pourtant, je pense que la contrainte pénale décidée par Christiane Taubira est une bonne décision. [Il faudra] ne rien tolérer des violences de la société, aider la justice, soutenir les forces de police… et en même temps penser à des peines alternatives. » 

Jean-Luc Bennahmias : « J’améliorerai d’abord la situation des personnels pénitentiaires. Je ferai en sorte que la prison ne remplace pas, pour un tiers des prisonniers, les hôpitaux psychiatriques. […] S’agissant de la réinsertion, on n’a pas mis les moyens. » 

François de Rugy : « J’ai toujours considéré qu’assurer la sécurité est une des premières missions de l’Etat. […] Il doit y avoir une réponse pénale à tout délit. »

Vincent Peillon : « La République malmenée, c’est d’abord la justice en France. […] Nous avons un programme de prison parce que les prisons sont surpeuplées, mais ce n’est pas suffisant. Le vrai problème, c’est que le budget de la justice française est inférieur de 50 % aux autres pays européens. »

Egalité hommes-femmes

 

  • Manuel Valls et la parité aux élections

CE QU’A DIT MANUEL VALLS

« Il y a ces inégalités, ce sexisme, et les hommes politiques ne donnent pas toujours l’exemple. Et pourtant, nous avons mis des choses en place, avec la parité dans les conseils départementaux et municipaux. »

C’EST PLUTÔT VRAI

Effectivement, la parité a été instaurée pour la première fois en 2015 grâce à la loi dans les conseils départementaux. Dans les conseils municipaux, la parité n’est, en revanche, pas encore au rendez-vous, avec environ deux femmes pour trois hommes.

Il faut également préciser que l’écrasante majorité (90 %) des présidents des conseils départementaux reste des hommes. La parité est, par ailleurs, loin d’être atteinte aux autres élections. Au Sénat et à l’Assemblée nationale, par exemple (avec à chaque fois plus de 70 % d’hommes). Seuls les conseils régionaux sont également presque paritaires.

Lire aussi :   Sexisme en politique : la parité entre élus est un objectif encore lointain

  • L’amnésie de Benoît Hamon sur les ABCD de l’égalité

Benoît Hamon a fait cette présentation de son action dans la lutte pour l’égalité femmes-hommes à l’école :

« Avec Najat Vallaud-Belkacem, quand j’étais ministre de l’éducation, nous avons rendu obligatoire dans les formations d’enseignants des modules de formation à l’égalité femmes-hommes. »

Vincent Peillon lui a répondu ceci dans la foulée :

« Les ABCD de l’égalité ont été mis en place quand je suis arrivé et retirés au bout de deux ans et demi – je n’en fais le grief à personne. »

L’AMNÉSIE DE BENOÎT HAMON

C’est bien Vincent Peillon qui a mis en place une expérimentation du dispositif des « ABCD de l’égalité » lors de son passage rue de Grenelle de mai 2012 à mars 2014. Ces derniers ont été mis en place à la rentrée 2013 dans le but de lutter contre les stéréotypes filles-garçons au travers de séquences pédagogiques.

Benoît Hamon, lors de son passage rue de Grenelle (un peu moins de cinq mois, du 2 avril au 25 août 2014), a, lui, supprimé ce dispositif face aux critiques d’une partie de la droite et de l’extrême droite, craignant de voir cet « étendard » transformer l’école en« champ de bataille ». Il les a remplacés par un « plan d’action pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école », souvent jugé moins ambitieux. L’intéressé s’en défend auprès des Décodeurs :

« J’ai bien généralisé avec Najat Vallaud-Belkacem la formation initiale des enseignants sur l’égalité femmes-hommes et mis en place des ressources pédagogiques pour tous les professeurs au terme de l’expérimentation des ABCD. »

De nombreux observateurs ont tout de même reproché au ministre de l’époque d’avoir abdiqué symboliquement face aux accusations outrancières de certains contestataires – attentat à la pudeur, attouchements…

Politique internationale

 

 

 

David Pujadas a demandé à Vincent Peillon s’il était d’accord avec l’expression « déclaration de guerre », employée par Manuel Valls, pour qualifier les propos de Donald Trump sur l’Europe. L’eurodéputé a répondu :

« Non, très clairement pas. Je ne pense pas qu’il faille faire la guerre tout le temps et à tout le monde. »

Léa Salamé a alors demandé à Manuel Valls s’il n’avait pas été « excessif » : « Je prends au sérieux les déclarations de Donald Trump, c’est une déclaration de guerre politique, ne jouons pas sur les mots », a notamment répondu l’ancien premier ministre. S’ensuit alors un vif échange entre Vincent Peillon et Manuel Valls :

Vincent Peillon : « Si on prend les choses au sérieux, n’employons pas le mot “guerre”. »
Manuel Valls : « Vincent Peillon me rappelle parfois à mon vieux professeur qui me dit parfois “fais attention aux mots”. Mais à force de ne pas dire les mots… »
Vincent Peillon le coupe : « Nous ne sommes pas en guerre contre les Etats-Unis. »
Manuel Valls : « Non, mais tu as compris. »
Vincent Peillon l’interrompt de nouveau : « On respecte, tu l’as dit tout à l’heure, tous les professeurs. Dire professeur, ce n’est pas nécessairement disqualifiant. Connaître son sujet et employer les mots appropriés peut être utile, y compris en diplomatie. »
  • L’exégaration de Vincent Peillon sur la Syrie

CE QU’A DIT VINCENT PEILLON

Interrogé sur la Syrie, Vincent Peillon a estimé que Bachar Al-Assad a « massacré 350 000 civils de sa population » depuis le début du conflit.

C’EST EXAGÉRÉ

Il s’agit, en fait, d’un chiffre quelque peu élevé : si le conflit avait fait à la fin 2016, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), pas moins de 310 000 morts au total, c’est en comptant tous les morts, y compris ceux des 53 000 rebelles et 110 000 combattants du régime, ainsi que 55 000 djihadistes. On estime les morts civiles à près de 100 000. Un chiffre déjà dramatique.

  • La proposition bancale d’Arnaud Montebourg

CE QU’A DIT ARNAUD MONTEBOURG

« Al-Assad a une responsabilité éclatante dans le martyr qu’a connu son peuple. Il aura à répondre de ses actes devant la justice internationale. »

UNE PROPOSITION DIFFICILEMENT APPLICABLE

Théoriquement, le pouvoir syrien pourrait être jugé devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre. Cependant, elle n’est compétente que dans deux cas, pour les crimes de guerre commis « par un ressortissant d’un Etat partie (signataire) », « sur le territoire d’un Etat partie » ou « sur le territoire d’un Etat qui a accepté la compétence de la Cour » ; or la Syrie n’a ni signé ni ratifié le statut de Rome, qui reconnaît l’autorité de la CPI.




22/01/2017
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USA : démocrates et républicains vus par Siegfried en 1927

 


- USA - Le parti républicain vu par André Siegfried en 1927

Après la défaite du démocrate Cox, soutenu par le président sortant Wilson, aux élections de novembre 1920, les Républicains Harding, Coolidge. et Hoover se succèdent à la Maison Blanche jusqu'en mars 1933. Le gouvernement coopère avec les milieux d affaires.

" Le parti républicain est, par essence, celui de la richesse organisée, de la grande production capitaliste : c'est instinctivement que celle-ci s'appuie sur lui, et lui sur elle...

Par là, le parti représente à la fois; la prospérité et la conservation sociale. Les indices de réussite matérielle mesurent le succès de sa politique ...Dans ce pays fortuné, où l'abondance apparaît chose normale, on ne saurait s'étonner que. depuis un demi-siècle, il ait été, sauf de rares intermèdes, presque constamment au pouvoir. Non moins logique est l'esprit conservateur qu'il incarne, car si les affaires vont bien, pourquoi rien changer au régime politique? ... Ceux qui sont sur le chemin de la fortune ou qui, l'ayant acquise, veulent la consolider ou l'accroître, demanderont donc au gouvernement de les laisser faire, de ne pas les entraver, de les favoriser au contraire en mettant à leur service le pouvoir de l'Etat ...

(La) raison d'être (du parti), c'est d'appuyer la production organisée, de la défendre contre l'étranger par la protection douanière massive dont il s'est fait la spécialité, de considérer sans fausse honte " les affaires " comme servant l'intérêt général de la nation. Il y a là une conception politique qui se tient, et, tant que la prospérité des plus heureux rejaillit sur tous, on comprend que la majorité s'en accommode. "

A. Siegfried. "Les Etats-Unis d'aujourd'hui", Éditions A. Colin.1927
Manuel Istra, 1ere, ed 1982, p 154


- USA - Le parti démocrate vu par André Siegfried en 1927


«  La tradition démocrate réside essentiellement dans la défense des minorités, des non-organisés. De ce fait, le parti ne trouve pas d'unité dans un principe constructif; son esprit véritable est celui de l'opposition; il ne maintient sa raison d'être que dans une perpétuelle et changeante coalition de mécontents.

Protéger les immigrants contre les assimilateurs; l'individu contre l'Etat, combattre l'oppression légale et sociale de la majorité, revendiquer pour les communautés locales, contre le gouvernement central, le droit de régler elles-mêmes leurs problèmes, c'est-à-dire préserver les Etats contre l'emprise excessive de la fédération...

C'est toujours une clientèle locale brimée, ou s'estimant telle, qu'il soutient : le Sud contre le Nord, l'Ouest agricole contre l'Est capitaliste, les grandes cités cosmopolites contre l'américanisme protestant. Ses victoires sont nombreuses, mais elles restent de caractère local : gouverneurs, législatures d'Etats... »

André Siegfried. Les Etats-Unis d'aujourd'hui, ed Colin 1927.


21/09/2016
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Recherches sur les partis politiques

LO : site institutionnel

NPA : site institutionnel

Front de Gauche : site institutionnel

PS : site institutionnel

EELV : site institutionnel

MODEM : site institutionnel

Les républicains : site institutionnel

FN : site institutionnel

 

Vous rechercherez pour chaque partis les réponses aux différentes questions suivantes :

 

Noms des principaux responsables

Position par rapport à la lutte contre le chômage

Position par rapport au niveau des impôts

Position par rapport à la Dette de l’Etat et au déficit budgétaire

Position par rapport au vote des étrangers et par rapport à l’immigration

Position par rapport à l’intégration européenne

Sociologie politique des électeurs 

Score à la Présidentielle 2012, aux législatives 2012  


16/03/2016
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La droite et la gauche expliquées à ma fille

 

Le Monde   

 

La campagne présidentielle n'enthousiasme personne, et surtout pas les jeunes. Au lycée, qu'ils votent ou non, les adolescents sont au mieux perplexes, au pire indifférents. Dans les deux cas ce n'est pas satisfaisant car ce qui se joue est malgré les apparences un débat d'Idées qui mérite leur attention. Au-delà des discours caricaturaux, il est important de leur expliquer sereinement ce qui au fond différencie réellement Nicolas Sarkozy de François Hollande, et de façon plus générale la "droite" de la "gauche".

   

 Voici quelques repères pour répondre à leurs questions.Il est utile de leur rappeler, d'abord et avant tout, que tous les candidats, quelque soit leur parti, ont pour ambition de rendre les gens heureux. Oui, même Marine Le Pen. La seule réserve, dans son cas, consisterait à dire que sa cible est moins large : dans "les gens", elle range sans doute moins de monde que les autres candidats. Mais l'ambition demeure : les programmes prétendent tous améliorer la vie des gens. Il n'y a pas la méchante droite d'un côté, et la gentille gauche de l'autre, ou inversement. Les extrêmes n'y échappent pas, qui proposent toutefois des méthodes un peu plus radicales pour y parvenir. Car ce sont les méthodes qui font la différence, les moyens à mettre en œuvre. S'agissant des principaux partis en lice, c'est même une différence de vision du monde, qui se traduit par l'ordre dans lequel ils placent l'individu et la société, c'est-à-dire le collectif.

 

Pour le dire en quelques mots et proposer à nos adolescents une formule qui résume bien le débat : la droite pense que pour que la société aille mieux, il faut que les individus aillent mieux. La gauche pense à l'inverse que pour que les individus aillent mieux, il faut que la société aille mieux. La droite part de l'individu et considère qu'une société harmonieuse est le fruit, ou la somme, de la réussite ou du bien-être individuel. La gauche fait le chemin inverse, en considérant qu'il ne peut y avoir de bien-être individuel qu'au sein d'une société harmonieuse. La réussite collective précède et conditionne la réussite individuelle. C'est une distinction fondamentale qui traverse la science économique, la sociologie, et l'ensemble des sciences humaines. Il est logique qu'on la retrouve dans le champ politique.

 

       Détaillons un peu. Pour la droite, l'initiative individuelle est le moteur de la société. C'est elle qu'il faut favoriser, à qui il faut donner les moyens de son épanouissement. Le désir de réussir, l'envie de s'enrichir, la volonté de s'élever socialement : voilà des motivations que la droite reconnaît comme les principaux moteurs de l'action. Elle s'interdit de porter un jugement moral : l'avidité ou l'appât du gain n'ont pas à être condamnés puisque la fameuse "main invisible" se charge de transformer ces vices privés en vertus publiques. Les mécanismes sont connus : la volonté de réussir provoque le besoin de s'instruire, de créer des entreprises, d'innover, ce qui au final crée de la croissance, des emplois et plus généralement de la richesse. Celle-ci peut alors être plus ou moins redistribuée par l'Etat, au travers de dispositifs comme la sécurité sociale, l'assurance chômage, l'enseignement, ou les infrastructures collectives. La limite de ce raisonnement, c'est que ça ne marche pas aussi bien que prévu. La gauche pointe précisément cette faiblesse : depuis 20 ans en particulier, la richesse créée par la croissance n'a profité qu'à une très petite minorité, ce qui a conduit à une explosion des inégalités entre les classes aisées et les classes modestes. Elle réclame en conséquence davantage de régulation : en clair, que l'on cesse de se reposer sur l'initiative individuelle en pensant que les problèmes collectifs se résoudront d'eux-mêmes grâce à la main invisible.

 

La gauche propose en effet d'inverser la perspective. Elle constate que tout le monde ne part pas dans la vie avec les mêmes armes et que le mécanisme de la main invisible ne peut fonctionner que si chacun démarre avec le même bagage, dans le même contexte. Elle propose de commencer par travailler ce contexte, afin que chacun dispose d'un capital de départ financier, culturel, symbolique, à peu près équivalent. C'est la raison pour laquelle les questions d'éducation, de protection sociale, d'infrastructure, de logement etc. sont si présentes dans son discours, là où la droite parle plus volontiers d'aider les entreprises et les entrepreneurs, ou met en avant "la France qui se lève tôt". A gauche, on n'hésite pas à justifier cette prééminence du collectif par des jugements moraux, contrairement à la droite. Considérant que le raisonnement politique doit s'imposer au raisonnement économique, elle considère certains comportements économiques comme clairement immoraux et entend encadrer davantage l'activité, afin de  remettre l'économie volontairement au service de la société, et non mécaniquement par le biais de la main invisible.

 

Ce faisant, elle prend le risque de l'angélisme, qui consiste à ne pas reconnaître la réalité des comportements individuels en pariant sur une humanité vertueuse. C'est la limite que pointe la droite : l'expérience montre que les réussites, qu'elles soient individuelles ou collectives, n'ont que peu à voir avec les bons sentiments. De surcroît, dans un contexte mondialisé et encore très déséquilibré entre les riches démocraties du Nord et les nombreux pays du Sud qui aspirent eux aussi à la prospérité sans avoir le même niveau d'exigence sociale, c'est prendre un risque important.

 

Chacune des visions porte naturellement une part de vérité et une part d'exagération. Aucune n'est suffisante et nos adolescents doivent en être conscients. Que cela ne les empêche pas de pencher d'un côté ou de l'autre. L'important, c'est de comprendre les termes du débat, et d'y participer.


02/03/2016
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