8.2. Les principales instances d’intégration sont-elles en crise ?
On peut pour schématiser définir quatre types de liens sociaux fondamentaux : le lien de filiation ou d'alliance, le lien de participation élective, le lien de participation aux activités socioprofessionnelles, le lien de citoyenneté. C’est à partir de ces quatre types de liens sociaux que les individus déclinent leur identité. Les origines familiales, la référence à la nation, l’appartenance à des groupes sociaux plus restreints, la profession se combinent et constituent le système de relations au sein duquel les individus développent leur vie sociale. La qualité de ces liens sociaux, leur force, leur stabilité ou leur adaptabilité permet de constituer le capital social des individus. Les institutions telles que la famille, le travail, l'école et la citoyenneté sont transformées par la montée de l'individualisme. Une institution est un ensemble de règles que subissent les individus, elle peut entrer en crise quand les rôles ne vont plus de soi et que les individus ne s'adossent plus à ces rôles pour régler leurs conduites.
A. La famille est-elle en crise ?
Q1. Quelles sont les caractéristiques de la famille des années 50 et 60' ?
Q2. Quelle loi va marquer une rupture de la famille ?
Q3. Quel est le rôle des femmes dans les mutations de la famille contemporaine ?
Q4. Quelles sont les caractéristiques de la famille contemporaine ?
La famille produit de l'intégration sociale par les liens de filiation et d'alliance. Elle a un rôle principal dans la socialisation primaire, processus au cours duquel elle fournit des ressources affectives, morales, sociales et matérielles. La transmission des normes et valeurs au sein de la famille se fait par injonction, par imitation dans le cadre de nombreuses interactions. Plus les interactions sont prolongées et intenses, et plus les effets d’imitation mais aussi de contrôle exercé par la famille sont importants. Mais la famille se transforme avec la montée de l'individualisme qui pousse chacun de ses membres à rechercher un bonheur individuel.
La prégnance du sentiment amoureux, l’autonomie financière des femmes, la fin de la distinction entre enfants nés hors mariages et enfants légitime et la protection des époux en cas de divorce par la loi ont favorisé une augmentation des ruptures et des séparations. L’objectif d’être " libre ensemble", selon François de Singly conduit à des tensions et des ruptures quand les membres du couple notamment n’arrivent plus à se réaliser, à être authentiques.
Ce phénomène se traduit statistiquement par une baisse du nombre de mariages compensée cependant par la hausse de PACS, une augmentation de l'âge au premier mariage, une hausse du nombre de divorces, de familles monoparentales et de familles recomposées. Les liens de filiation deviennent de plus en plus complexes eu égard à la multiplication des relations impliqués par les structures nées des divorces. Cette complexité est amplifiée par le développement des naissances liées à la procréation médicalement assistée (PMA). Pour certains sociologues comme François Dubet, cette désinstitutionnalisation de la famille contemporaine aboutit à ce que les rôles sociaux ne vont plus de soi, les normes sont affaiblies, l'autorité est affaiblie, ce qui contribue à l'expansion de formes d'anomie familiale.
Q1. Donner une définition de l'autorité
Q2. Y a t-il un rôle différencié dans la famille concernant l'autorité ?
Q3. Quelles sont les fonctions de l'autorité ?
Pour définir le lien social, on peut prendre en compte ce fondement essentiel qu’est la protection, c’est-à-dire le fait de pouvoir se dire « je peux compter sur qui ? ». Tout individu se pose cette question. « Je peux compter sur un système de protection sociale généralisé mais si celui-ci s’écroule, je peux compter sur qui ? Sur mes proches, certes, sur ma famille, sur mes collègues de travail etc. » Mais ce n’est pas la seule dimension du lien social : l’autre dimension, tout aussi fondamentale, est de savoir « est-ce que je compte pour quelqu’un ? », c’est-à-dire « comment je construis mon identité de façon à ce que l’on puisse me donner une certaine valeur dans la société, sur laquelle je peux aussi compter, pour me définir socialement, comme un individu membre de cet ensemble social ». Cependant, le groupe familial conserve une place essentielle dans la sociabilité des individus et l’intensité affective des relations entre apparentés contribue à la stabilité de leurs rapports. Selon le CREDOC, près de 9 personnes sur 10 ont avaient été aidées par leurs famille au cours des 12 derniers mois en 2006.
L’entraide familiale recouvre des dimensions variées et donne lieu à des flux de services, des flux de biens et des flux financiers relativement importants. Par exemple, les relations sociales familiales sont souvent mobilisées lors de l’insertion professionnelle des jeunes actifs mais aussi en offrant un soutien moral dans les périodes difficile comme un épisode dépressif. La solidarité familiale est un moyen de lutter contre les inégalités car elle permet non seulement de pallier les difficultés économiques des individus par des aides matérielles ou financières, mais également de s’appuyer sur un réseau de relations sociales fort. Malgré cela, les ressources familiales tout comme les liens familiaux sont inégaux d’un milieu social à l’autre. Par conséquent, lorsque la solidarité familiale croît afin de pallier les insuffisances de la solidarité publique par exemple, elle tend à accentuer les inégalités économiques et sociales.
B. L’école peine à intégrer tous les individus
L’école contribue à la cohésion sociale par ses fonctions de socialisation, de transmission d'une culture qui permet aux jeunes de donner une compréhension du monde dans lequel ils vivent et de diffusion des savoirs et des qualifications qui leur permettent de trouver une place dans la division du travail. L’école poursuit un objectif de démocratisation de l’éducation tout en assurant une fonction de sélection en s’efforçant de respecter une égalité des chances entre les élèves. Cependant, les inégalités scolaires reflètent très largement les inégalités sociales, économiques et culturelles au point de mettre en question le principe méritocratique et sa légitimité.
L’école ne fait que refléter les problèmes sociaux environnants : l'augmentation des inégalités concomitante de la massification contribue à l'hétérogénéité des publics scolaires à la fois sur le plan social et culturel. L’institution scolaire peine à trouver les formes pédagogiques adaptées à cette hétérogénéité, ce qui se traduit dans les classes et les établissements par diverses manifestations anomiques : violences, absentéisme, décrochage scolaire et déscolarisation. Si la massification favorise l'intégration en socialisant en moyenne plus longtemps les jeunes, une partie non négligeable d'entre eux sortent de manière précoce du système scolaire sans qualification. Ainsi en moyenne selon l'enquête emploi en continu de l'INSEE, sur les années 2008, 2009 et 2010, 122 000 jeunes ont quitté le système scolaire sans diplôme ou uniquement avec le brevet en poche. Le « désenchantement à l’égard de l’école » de certains milieux sociaux qui anticipent leurs difficultés d'insertion sociale se traduit par un manque de motivation et de sens pour les élèves. Dans ce contexte, l’échec scolaire est perçu comme un stigmate et vécu comme une forme de mépris.
L’école devient plus un marché qu’une institution. On peut caractériser le jeu de l’institution par l’emprise du rôle du maître et de l’élève sur la personnalité. La désinstitutionnalisation projette les relations interpersonnelles et subjectives sur le devant de la scène. Avec la généralisation de l’accès au diplôme, le sens de l’école est moins déterminé par les contenus et les valeurs que par l’acquisition de biens scolaires utiles : l’instrumentalisme scolaire se développe.
Q1. Les enfants aiment-ils l'école ?
Q2. Quelle est la conséquence de l'augmentation de la concurrence à l'école ?
Q3. Trouver un exemple qui permet de montrer que l'emprise du rôle a disparu ?
Q3. Quelles sont les attentes sociales vis-à-vis de l'école ?
Par ailleurs, la prééminence du rôle de l’école et du diplôme en matière d’insertion professionnelle – plutôt renforcée que desserrée par les problèmes de l’emploi et la dévaluation des titres scolaires –, confère aux verdicts scolaires un poids considérable sur la destinée sociale des individus. La mobilisation des familles et leurs stratégies éducatives s’accentuent et contribuent ainsi à creuser les inégalités scolaires.
C. Le travail est une instance clé d’intégration de plus en plus fragile
Robert Castel dans Les métamorphoses de la question sociale : une chronique du salariat, 1999, a montré que le salariat était synonyme de misère et de déchéance sociale au 19ème siècle (perte de son outil de production pour les artisans, risques de chômage, …), mais qu'il est devenu l’élément fondamental de l’intégration à la société à partir des années 1960, grâce au plein-emploi et aux droits sociaux garantis aux travailleurs salariés et à leur famille. En effet, le travail par l'identité professionnelle qu'il confère, contribue à la construction de l’identité sociale. Les relations de travail remplissent une fonction de socialisation secondaire et influencent la sociabilité des individus car les relations professionnelles donnent accès à diverses formes de participation sociale (syndicats, associations professionnelles).
- Le travail constitue une expérience sociale dans laquelle l’individu est confronté au réel et donne la mesure de ses qualités et de ses compétences. Par l’intermédiaire de son travail, il fait la preuve de la maîtrise qu’il a sur un environnement qui peut être technique, naturel, relationnel etc. Il en retire une estime de soi et un sentiment d’épanouissement qui contribuent à asseoir sa personnalité, la confiance en soi et la dignité.
Q1. Les salariés sont-ils heureux au travail ?
Q2. Quelles évolutions retracent ici Alain Mergier ?
- Le travail assure un revenu d’activité qui conditionne l’accès au crédit et à la société de consommation. L’activité professionnelle facilite alors le développement de liens marchands et de liens électifs souvent associés aux loisirs.
- Le travail donne accès à des droits sociaux qui concourent à la protection des individus face aux différents risques de la vie sociale ( maladie, accident, vieillesse) tout en en leur attribuant un statut social et donc une reconnaissance sociale. La sécurité sociale en France repose sur des cotisations sociales et donc sur l'inscription dans un emploi.
Le chômage qui concerne 10,5% de la population active en 2016 remet en question l’intégration par le travail. L’expérience du chômage, souvent douloureuse, risque de dégénérer en un processus cumulatif de rupture des différents types de liens sociaux comme l'ont montré Robert Castel avec le concept de désaffiliation et Serge Paugam avec celui de disqualification sociale. Les études sur l’estime de soi des chômeurs permettent de distinguer 3 phases liées à la perte d’un emploi : dans le premier temps du choc de la perte d’emploi, l’estime de soi est abaissée. Ensuite, au bout de 6 mois, les chômeurs mobilisent leurs ressources et retrouvent une bonne image d’eux-mêmes en cherchant du travail quotidiennement. Au bout d’un an, le chômage a un effet important sur la perte de l’estime de soi et l'engagement dans la recherche d'emploi ralentit. C'est donc plus que le chômage, le chômage de longue durée (un an et plus) qui a des effets négatifs. La honte ressentie incite les chômeurs à s’isoler de leur famille et de leurs amis. En 1987, Serge Paugam faisait apparaître que 43,5% des hommes au chômage depuis 2 ans ont vécu une rupture conjugale, contre 18,9% pour ceux qui étaient actifs. Le chômage des jeunes est lui aussi particulièrement délétère à un moment où la socialisation par le travail est constitutive d'une identité professionnelle.
CREDOC, enquêtes sur les « Conditions de vie et les Aspirations des Français », 2000-2001.
Selon Serge Paugam, l’intégration assurée qui conjugue satisfaction au travail et sécurité de l'emploi laisse de plus en plus place à 3 autres formes d'intégration plus dégradées du travail : l'intégration laborieuse, insatisfaction au travail et stabilité de l'emploi, l'intégration incertaine, satisfaction au travail et instabilité de l'emploi, enfin, l'intégration disqualifiante, double insatisfaction d'un travail aliénant et d'un emploi précaire.
Les mutations de l'emploi liées aux transformations de l’organisation du travail (flexibilité, intensification du travail et individualisation de la gestion des ressources humaines) affectent fortement la fonction d’intégration par le travail en augmentant la précarité, c'est-à-dire l'absence de garanties sur la durée de l'emploi. Les emplois précaires offrent une moindre reconnaissance sociale et les salariés qui les occupent ont du mal à se construire une identité professionnelle valorisante, ils subissent les formes de l'intégration incertaine ou disqualifiante. Dans l'entreprise, la diversité des statuts juridiques (CDI, intérimaires, CDD, stagiaires, temps partiels) ne facilite pas la formation d'un collectif de travail, le salarié de la précarité cherche avant tout à préserver son emploi, il ne lutte plus. Certains travailleurs cumulent plusieurs emplois sans arriver toutefois à sortir de la pauvreté.
Ensuite, il est fréquent que des droits moindres soient attachés à ces emplois (en particulier ceux accordés par les conventions collectives). De plus, l'augmentation des emplois précaires rend plus difficile la socialisation par le travail, les emplois précaires ou temporaires représentaient 1.24% de l'emploi salarié en 1975, en 2011 13.5% des salariés occupaient des emplois courts (CDD), des emplois d'intérimaires, des contrats aidés ou bien étaient stagiaires. Si l'on ajoute les emplois à temps partiels dont une grande partie est contrainte, on obtient la proportion d'emplois atypiques qui passe de 9% des salariés en 1975 à près de 34% en 2011 selon l'INSEE.
Enfin, le renforcement des techniques managériales néo-libérales, dans un environnement économique plus risqué, place les travailleurs dans des situations de stress qui génèrent des problèmes de santé et un mal-être aux conséquences plus ou moins graves (maladies psychiques, stress, burn out, suicide etc.). L'individualisation des parcours professionnelle et le culte de la performance enjoint les salariés à devenir entrepreneur de leur propres qualifications, ils doivent travailler leur employabilité et prouver sans cesse leur engagement au service de l'entreprise. La diminution du syndicalisme et le rapport distant aux collectifs (de travail, conventions collectives) place les individus salariés dans un rapport psychologique à leurs propres échecs alors que ces difficultés sont avant tout sociales.
Q1. Quel est le type d'organisation du travail de Carglass ?
Q2. Quelle est l'objectif de Carglass ?
Q3. Comment l'informatique permet-il de contrôler les salariés dans l'entreprise ?
Q4. Selon le directeur de l'entreprise, comment rendre heureux les salariés ?
Q5. Quelles sont les 4 étapes du secteur de services ?
Q6. 19'. Quelles sont les conditions d'embauche ?
Q7. Comment la technique du maillon faible est-elle mise en place dans cette entreprise ?
Q8. Quels sont les exercices que doivent réaliser les cadres lors des formations ?
Q9. Quelle est la fonction des enquêtes réalisée dans le centre d'appel de Barcelone ?
Q10. Pourquoi le sport est-il sollicité par le management de Carglass ?
Face à mutations de l'emploi qui remettent en question l'intégration par le travail, il est nécessaire de repenser notre façon de considérer notre rapport à l’emploi.
D. Le rôle de la citoyenneté dans la cohésion sociale
La citoyenneté désigne le principe selon lequel les individus faisant partie d'une même Nation ont les mêmes droits, les mêmes devoirs et participent à la vie de la Cité. D'abord civils (droit de propriété, liberté de pensée, etc) et politiques (être éligible, voter, etc), les droits sont peu à peu devenus économiques et sociaux au XXème siècle avec l'affiliation à un système de protection sociale. Etre citoyen, ce n'est pas seulement avoir des droits c'est aussi observer un certain nombre de devoirs comme défendre la Nation, payer ses impôts, participer aux élections, participer à la vie associative, en bref faire vivre le lien social. La tradition républicaine française ne reconnaît dans la vie démocratique que des individus citoyens. Cela permet de transcender toutes les différences sociales et culturelles, notamment les communautés religieuses qui sont reléguées dans l'espace privé du fait du principe de laïcité (1905). Le développement de la protection sociale dans la deuxième moitié du XXème siècle a favorise l'intégration de populations autrefois laissées dans les marges de la société. Mais aujourd'hui le lien de citoyenneté rencontre de nombreuses difficultés.
La crise d'efficacité de l'Etat-providence face à l'accroissement de l'insécurité économique rend de plus en plus difficile pour certains individus de se départir d'une défiance à l’égard des institutions. En effet, pour assurer des droits politiques, il faut d'abord que des conditions économiques et sociales permettant à chaque citoyen de vivre dans des conditions convenables. La désaffiliation et l'exclusion rejette une part de plus en plus importante des individus hors de la citoyenneté, tandis que le discrédit des hommes politiques se répand du fait de la multiplication des affaires. Les travailleurs précaires, les travailleurs pauvres, les chômeurs sont plus souvent abstentionnistes, s'engagent moins en politique et militent beaucoup moins dans les syndicats. La crise de légitimité de l'Etat-providence favorise une critique individualiste de la protection sociale où les "assistés" et des privilégiés profiteraient de systèmes de protection sociale trop avantageux.
Le pluralisme culturel croissant que connaissent les sociétés démocratiques nourrit des demandes de reconnaissance d’identités de la part des différents groupes issus de l'immigration ou des communautés diverses (religions, gays, handicapés etc.). L’acuité aux différentes formes de discriminations devient plus importante et les formes de discrimination positive produisent des minorités qui risquent de céder au repli communautaire et miner ainsi le pacte républicain d'intégration individuelle à la nation en contournant par exemple le principe de laïcité.
Il faut néanmoins nuancer le propos, la protection sociale représente une part toujours croissante du PIB, et on assiste globalement à une amélioration des droits sociaux des individus les plus démunis (RSA, CMU). Les revendications « communautaires » ne mettent pas en cause la citoyenneté politique, mais semblent plus souvent relever de la volonté de bénéficier d’une égalité des droits réelle et pas seulement formelle plus que de la reconnaissance de particularismes (« mariage pour tous », « CV anonyme », « diversité » dans les programmes télévisuels, …). De plus, on peut remarquer que si l'exercice traditionnel de la citoyenneté politique semble aujourd'hui en déclin, il y a des formes nouvelles d'exercice de cette citoyenneté (vie associative, bénévolat).
Q1. Faîtes un schéma avec les 4 formes de liens ( trouver un exemple pour chacun)
Q2. Est-ce que l’on peut dire que dans la famille, les rôles ne vont plus de soi ? Pourquoi ?
Q3. Montrez que la solidarité familiale a des effets positifs sur le lien social
Q4. Pourquoi peut-on parler d’un développement de l’anomie scolaire ?
Q5. Faîtes le schéma de l’intégration par le travail avec les mots suivants : expérience professionnelle et sociale, reconnaissance sociale, statut social, estime de soi, revenu d’activité, accès au crédit et à la société de consommation, sentiment d’épanouissement, accès à des droits sociaux, protection sociale
Q6. Quelles raisons peut-on invoquer pour expliquer que l’emploi intègre de moins en moins ?
Q7. Comment peut-on caractériser la tradition républicaine française ?
Q8. Le lien citoyen est-il en crise ?
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