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cours première


Corps et socialisation

Le corps comme expression de son groupe social

Doc 1. Les techniques du corps

Le corps est le premier et le plus naturel instrument de l'homme. Ou plus exactement, sans parler d'instrument, le premier et le plus naturel objet technique, et en même temps moyen technique, de l'homme, c'est son corps. […]. Veille : Techniques du repos. - Le repos peut être repos parfait ou simple arrêt : couché, assis, accroupi, etc. Essayez de vous accroupir. Vous verrez la torture que vous donne, par exemple, un repas marocain pris suivant tous les rites. La façon de s'asseoir est fondamentale. Vous pouvez distinguer l'humanité accroupie et l'humanité assise. Et, dans celle-ci, distinguer les gens à bancs et les gens sans bancs et estrades ; les gens à sièges et les gens sans sièges.                      Marcel Mauss, "Les techniques du corps", 1934

Q1. Trouver d'autres exemples de technique de corps qui varie selon les cultures.

Doc 2. Les répétitions d’une pièce de Marivaux dans un lycée de banlieue (extrait de l’Esquive, film d’Abdelhatif Kechiche, 2002)

 


L'Esquive(1) par gutenbergses

Q2. Comparer - Comparez les expressions du corps (postures, langage) des 3 élèves

 

Pendant la pièce

Après la pièce

Silvia (élève dont Arlequin est amoureux)

 

 

 

 

Arlequin

 

 

 

Lisette

 

 

 

 

Q3 Expliquer - Pourquoi l'élève qui joue Silvia reproche-t-elle à l'élève qui joue Lisette d'avoir fait des « gestes de riche » ?
Q4 Justifier – Pourquoi peut-on dire que le corps est une des expressions du statut social ?

 

Corps et socialisation à télécharger


31/03/2015
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la frustration relative

La frustration relative

Un des constats assez généralisé des sociologies contemporaines des mouvements sociaux, c’est de noter que ce ne sont pas le plus souvent les plus démunis qui se révoltent et qui passent à l’action collective. C’est à partir de ce constat qu’a été développé la perspective dite de « frustration relative » (relative deprivation). La frustration relative vise un état de tension entre une satisfaction attendue et refusée, d’où une insatisfaction, constituant un potentiel de mécontentement et d’action collective.

La « frustration » engagerait donc ici un écart négatif entre ce qu’un individu se considère comme en droit d’attendre de sa condition professionnelle, sociale et plus largement de la société dans laquelle il vit et ce qu’il reçoit effectivement. Pourquoi « relative » ? Parce qu’elle s’inscrit dans une logique de comparaison. Ce n’est pas une frustration « absolue », mais c’est une frustration en comparaison à ce qui était attendue. Dans cette perspective, des groupes sociaux objectivement privilégiés peuvent ressentir davantage de « frustration », et donc être en position de se mobiliser davantage, qu’un groupe beaucoup plus démuni.

Cette thématique de « la frustration relative » a été beaucoup utilisée par des sociologues, psychosociologues et historiens américains (même s’ils puisent leurs schémas dans une relecture d’auteurs classiques). Un des auteurs allant dans ce sens est James C. Davies(dans « Toward a Theory of Revolution », American Sociological Review, février 1962, pp.5-19, trad . franç., sous le titre « Vers une théorie de la Révolution », dans Pierre Birnbaum et François Chazel, Sociologie politique – Textes, Armand Colin, coll. « U2 », 1978) . Davies pour rendre compte des événements révolutionnaires (qui constituent un des domaines de l’action collective) prend appui tout à la fois sur Marx et sur Alexis de Tocqueville.

Pour Marx, il va chercher un texte peu commenté, qui ne correspond pas à la vision habituelle de « la théorie de la Révolution » chez Marx. Il s’agit d’un texte issu d’une conférence : Travail salarié et capital (1849). Marx écrit : « L’accroissement rapide du capital productif entraîne une croissance aussi rapide de la richesse, du luxe, des besoins, et des plaisirs sociaux. Donc, bien que les plaisirs de l’ouvrier se soient accrus, la satisfaction sociale qu’ils procurent a diminué, comparativement aux plaisirs accrus du capitaliste qui sont accessibles à l’ouvrier, comparativement au stade de développement de la société. Nos besoins et nos plaisirs ont leur source dans la société ; nous ne les mesurons pas aux objets de notre satisfaction. Comme ils sont de nature sociale, ils sont de nature relative » <expliciter : mis en ital par moi>. Cette remarque va à l’encontre d’autres nombreuses remarques de Marx lui-même ou des « marxistes » après lui : ce serait le phénomène de dégradation sociale et de paupérisation qui conduirait à la Révolution.

Alexis de Tocqueville (1805-1859) constitue une autre source d’inspiration de Davies. Il s’agit d’un passage de L’Ancien régime et la Révolution française (1856). Tocqueville écrit ainsi : « Ce n’est pas toujours en allant de mal en pis que l’on tombe en révolution. Il arrive le plus souvent qu’un peuple qui avait supporté sans se plaindre, et comme s’il ne les sentait pas, les lois les plus accablantes, les rejette violemment dès que le poids s’en allège. Le régime qu’une révolution détruit vaut presque toujours mieux que celui qui l’avait immédiatement précédé et l’expérience apprend que le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer. Il n’y a qu’un grand génie qui puisse sauver un prince qui entreprend de soulager ses sujets après une oppression longue. Le mal qu’on souffrait patiemment comme inévitable semble insupportable dès qu’on conçoit l’idée de s’y soustraire » <expliciter : mis en ital par moi>. Le sociologue français Raymond Boudon (partisan de « l’individualisme méthodologique ») propose une lecture similaire de Tocqueville que celle de Davies. Boudon écrit ainsi à propos de ce qu’ il appelle « la loi tocquevillienne de la mobilisation politique » : « Le sens commun a tendance à admettre qu’une amélioration objective de la condition dans laquelle se trouve un individu a tendance à le rendre plus satisfait et partant davantage porté à tenir les lois, les institutions et le pouvoir politique pour légitimes. Tocqueville suggère, au contraire, que la libéralisation d’une société politique, bien qu’elle réponde dans la plupart des cas aux voeux de la population ou du moins de fractions importantes de la population, peut avoir surtout pour conséquence de faciliter l’expression du mécontentement et de l’opposition » (La place du désordre, 1984) <expliciter>.

De Marx et Tocqueville, Davies donne une vision générale des révolutions et plus largement des mouvements sociaux : « Au moment où les chaînes commencent à se desserrer quelque peu, alors il est possible de les rejeter sans trop risquer d’y perdre la vie et les individus se trouvent en situation de proto-rébellion » <expliciter : proto-rébellion mis en ital par moi>. On pourrait prendre l’exemple proche, dans les mouvements sociaux, des grandes grèves et manifestations de novembre-décembre 1995 en France (campagne et élection de Jacques Chirac sur le thème de « la fracture sociale » en avril-mai 1995, abandon du thème de « la fracture sociale » et tournant « libéral » de rigueur à l’automne 1995, avec notamment le plan Juppé pour la Sécurité Sociale en novembre 1995).

Un des autres auteurs américains qui a travaillé sur les mouvements sociaux à partir de l’hypothèse de la « frustration relative » est Ted Gurr : Why Men Rebel ? (1970).

En France, Raymond Boudon est un de ceux qui a le plus relayé la thématique de « la frustration relative » (notamment dans Effets pervers et ordre social, 1977). Il s’appuie, en plus de Tocqueville, sur d’autres auteurs américains, qui n’ont pas travaillé spécifiquement sur les mouvements sociaux, mais qui ont contribué à affiner l’approche de « la frustration relative ». Il s’agit d’abord de W. G. Runciman (Relative Deprivation and Social Justice, 1966). Runciman écrit « les attitudes, aspirations et frustrations dépendent largement ducadre de référence dans lequel elles sont conçues » <expliciter : cadre de référence mis en ital par moi>. A partir de là, Runciman a donné une définition analytique (décomposée) de « la frustration relative » d’un individu A par rapport à un bien X (« bien » au sens large : qui peut être symbolique, lié à un statut social, etc.) : « on peut grossièrement dire que A est relativement frustré si (1) il n’a pas X, (2) il voit une personne ou plusieurs autres personnes, incluant éventuellement lui-même dans le passé ou dans l’avenir, comme ayant X (que ce soit ou non être ou non être le cas) ; (3) il désire X, et (4) perçoit comme plausible l’éventualité d’en disposer » <décomposer et expliciter>.

Boudon puise aussi ses analyses dans les résultats d’une célèbre étude sur l’armée américaine : The American Soldier de Samuel A. Stouffer (1949). Stouffer montre que les gendarmes militaires, appartenant à un corps où la promotion est rare, s’estiment satisfaits de leur système de promotion. A l’inverse, les aviateurs, bien qu’appartenant à un corps où la promotion est fréquente, s’estiment insatisfaits du système de promotion. Ainsi, le fait d’augmenter les chances de promotion de chacun peut avoir pour effet d’augmenter les attentes de promotion encore plus rapidement, et donc l’insatisfaction.

Pierre Bourdieu – non plus comme Boudon, dans le cadre d’un individualisme méthodologique, mais dans le cadre d’une sociologie des structures sociales – a intégré des éléments du schéma de « la frustration relative » dans ses analyses. Il s’agit notamment d’un passage de son livre La distinction (1979). Il y analyse les effets de « l’inflation scolaire » et de la dévaluation des titres scolaires associée à la scolarisation de masse (et notamment à l’Université) qui se développe à partir des années 1960 en France. Au départ, on a des transformations structurelles dans la société française, ce qu’il appelle « les transformations récentes du rapport entre les différentes classes sociales et le système d’enseignement, avec pour conséquence l’explosion scolaire » et « une intensification de la concurrence pour les titres scolaires ». D’où « une dévaluation des titres ». Ce qui entraîne aussi des conséquences sur les nouvelles générations, avec un écart entre leurs attentes indexées sur une valeur antérieur du titre scolaire et la valeur en baisse du titre. C’est là qu’on retrouve le schéma de « la frustration relative ». Cela aurait conduit autour de 1968 et dans les années 1970, à la constitution d’« une génération abusée », prompte à la révolte et à l’action collective contestataire. Bourdieu note : « Le décalage entre les aspirations que le système d’enseignement produit et les chances qu’il offre réellement est, dans une phase d’inflation des titres, un fait de structure qui affecte, à des degrés différents selon la rareté de leurs titres et selon leur origine sociale, l’ensemble des membres d’une génération scolaire » <expliciter : aspirations et chances mis en ital par moi>. Et il précise : « La déqualification structurale qui affecte l’ensemble des membres de la génération, voués à obtenir de leurs titres moins que n’en aurait obtenu la génération précédente, est au principe d’une sorte de désillusion collective qui incline cette génération abusée et désabusée à étendre à toutes les institutions la révolte mêlée de ressentiment que lui inspire le système scolaire » <expliciter>.

Le sociologue Bernard Lacroix va croiser les analyses de Boudon (sur « la frustration relative ») et de Bourdieu (sur les décalages entre les aspirations et les chances en période d’inflation scolaire) pour rendre compte du départ dans des « communautés » d’une série de jeunes citadins révoltés dans le sillage de Mai 1968 (L’utopie communautaire, 1981). Il écrit ainsi : « Le ‘mouvement des jeunes’ en général, le ‘mouvement étudiant’ en particulier, le ‘mouvement communautaire’ a fortiori (…) naît avec l’apparition de la situation sociale de frustration relative ». Lacroix précise une chose importante : « la frustration relative » ne constitue pas la cause mécanique du rêve des « communautés » post-68, mais, dit-il, « la condition matérielle de possibilité de la floraison utopique » <expliciter : condition sociale de possibilité>. Mais c’est aussi la condition sociale de possibilité de l’échec du mouvement collectif des communautés.


23/03/2015
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dossier 6.1 Comment la socialisation de l'enfant s'effectue t-elle ?

6. Les processus de socialisation et la construction des identités sociales

Dossier 6.1. Comment la socialisation s'effectue t-elle ?

socialisation orléan

Padlet Sandra

A. La socialisation est le processus d'incorporation de la culture

La socialisation est le processus par lequel un individu apprend et intériorise les différents éléments de la culture de son groupe, ce qui lui permet de former sa propre personnalité sociale, son identité et de s'adapter au groupe dans lequel il vit. Il intériorise des manières de faire, de penser et d'être qui peuvent être approchées par les normes, les valeurs, les rôles sociaux de la culture dans laquelle il vit. Les normes sont des règles ou usages, les valeurs sont des idéaux. « Situées socialement », ces pratiques et croyances sont légitimes au sein d’une groupe social donné, mais pas forcément pour la société globale.

Exercice norme

 L’éducation est centrale dans ce processus de construction sociale des individus : la famille tient donc un rôle important dans cette transmission des savoirs, savoir-faire et savoir-être notamment par les fréquentes injonctions ( les parents donnent des ordres et transmettent ainsi les normes ). Mais la socialisation englobe aussi tous les mécanismes  d’imitation  ( des parents ou des pairs ). La socialisation se déroule aussi de manière  tacite, sans véritable usage de contraintes lors des interactions entre membres de la famille ou avec les amis ( discussions, jeux etc.)

Test moodle 

 Les activités socialisatrices auxquelles participe l’individu  réussissent  parfois au point que le socialisé ne perçoit plus ses actions ou pensées comme provenant de l’extérieur, mais les incorpore. C’est pourquoi les individus ont tendance à ne plus voir la trace laissée sur eux par certaines instances de socialisation (notamment, celles qui fonctionnent le plus par suggestion et non par imposition explicite). Pierre Bourdieu nomme habitus cet ensemble de dispositions intériorisées que l'individu a incorporé comme une seconde nature. 


 Gunz n' Rocé : Habitus

 La socialisation contribue à l’intégration de l’individu en le familiarisant avec les rôles sociaux qu’il devra investir au long de sa vie en fonction des statuts ( position sociale) qu'il occupera. Ces rôles sociaux sont des ensembles de comportements attendus d’une personne occupant une position sociale particulière (homme, père, époux, salarié, militant…). Par son action, la socialisation prépare l’individu à habiter ces rôles.

 

B. La socialisation se déroule tout au long de la vie et peut faire l'objet de dissonances

La socialisation n’est jamais achevée et évolue au gré des agents de socialisation que l'on peut définir comme un ensemble de personnes, d’institutions, avec lesquelles l’individu se trouve en contact direct ou non. La famille est le principal agent de socialisation, puis interviennent l'école, les groupes de pairs, les organisations productives et pour finir les médias. Toutes ces institutions à des moments divers, et parfois en même temps transmettent les normes et les valeurs.  Si l’école est un lieu privilégié d’éducation, il s’y passe aussi des moments socialisateurs hors éducatifs.

 

socialisation école inuit 

 

On peut distinguer deux grandes périodes de socialisation :

- la socialisation primaire aux premiers âges de la vie qui donne à la famille un rôle essentiel, ainsi qu'à l'école et aux professionnels de l'enfance. La famille transmet notamment  à l'enfant le langage et les codes sociaux les plus élémentaires ( apprendre à manger, la politesse etc.) Le socialisé dispose de peu de marge de manœuvre face aux instances de socialisation, qui le dominent soit par soumission volontaire et affective (auprès des parents par exemple), soit par la contrainte.  Cette socialisation a tendance à donner au socialisé des schèmes globaux de décryptage du monde.

- la socialisation secondaire qui s'inscrit tout au long de la vie et qui se réactive en particulier lorsque l'individu accède à un nouveau statut social. La socialisation secondaire met en jeu des instances de socialisation potentiellement beaucoup plus diverses que la socialisation primaire : le couple, la profession, les associations, les organisations militantes, les amis, l'Etat. Plus hétérogène, plus « choisie » et moins affective que la socialisation primaire, la socialisation secondaire est aussi moins « globalisante ». Elle inculque à l’individu un certain nombre de règles et de schémas de pensée qui vont lui permettre de se repérer et d’agir dans un univers donné ( professionnel, sportif, militant par exemple) mais sans constituer obligatoirement un principe général de décodage du monde.

 La socialisation primaire (notamment familiale) a des effets durables sur l’individu. Les sociologues ont pointé les mécanismes fondamentaux de la reproduction sociale induite par cette socialisation.  Les enfants ont tendance à exercer des professions proches de celles de leurs parents, notamment par le fait que la relation des parents à l’école va prédisposer les enfants à des attitudes et aptitudes spécifiques face aux exigences scolaires. 

 

 

La reproduction sociale est cependant atténuée par divers mécanismes : 

-  la multiplication des instances auxquelles l’enfant est exposé peut aboutir à ce que celui-ci reçoive des messages contradictoires. En effet, il peut arriver par exemple que les normes et valeurs prônées par la famille ne correspondent que peu ou partiellement aux normes et valeurs incarnées par l’école. Les dissonances culturelles induites par les exigences contradictoires des différentes instances de socialisation  peuvent favoriser l'échec scolaire des enfants de classes moyennes ou la réussite des enfants des clkkasses populaires. Tout dépendra u groupe auquel l'individu/élève s'identifie.

-  les individus motivés par le désir de changer de groupe social  peuvent mettre en place une socialisation anticipatrice en choisissant d'adhérer à des normes et des valeurs différentes de leur groupe d'appartenance mais proches du groupe de référence qu'ils se sont choisis. Les produits de la socialisation primaire peuvent être ainsi modifiés, infléchis par la socialisation secondaire.  Cette socialisation anticipatrice favorise la mobilité sociale ascendante.

C. La socialisation produit des inégalités de genre

webdocumentaire 

 

La socialisation primaire réalisée dans la famille et dans les lieux de garde concerne tous les enfants mais elle est différente selon qu'il s'agit d'un garçon ou d'une fille. On parle alors de socialisation différenciée pour comprendre comment les normes et les valeurs sont intégrées différemment selon le genre. Les rôles dans la famille sont fortement sexués : les femmes s'occupent de la plupart des tâches domestiques et les hommes se consacrent au bricolage.

 

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Les jeunes filles et les jeunes garçons s'identifient fortement à ces rôles et projettent souvent leur ambition sociale en fonction de cette répartition comme on peut le voir notamment dans la différenciation des jeux et des activités culturelles selon le genre. Le groupe de pairs va aussi fortement enraciner les stéréotypes nés dans la famille et relayés par les médias. Les stéréotypes fonctionnent comme des harmoniques qui se répondent entre elles et ne laissent pas la possibilité de penser autrement. Ainsi par exemple alors que les niveaux scolaires sont à peu près équivalents en mathématique entre les garçons et les filles, les stéréotypes selon lesquels les filles sont plus littéraires que les garçons parce qu'elles sont censées être plus du côté de l'émotion induisent le fait qu'elles vont plus souvent dans les filières littéraires et se consacrent moins souvent à des carrières prometteuses en terme de revenu et de prestige.

part de filles par filière.PNG

 

courir comme une fille

Q1. Quels sont les stéréotypes mis en avant par cette publicité ? 

Q2. En quoi ces stéréotypes sont-ils porteurs d'une socialisation différenciée ? 

la fabrique des garçons

Q3. Quels sont les effets négatifs de la socialisation des garçons ? de la socialisation des filles ?

Q4. Quels sont les deux systèmes normatifs entre lesquels sont pris les jeunes garçons ?

Q5. Qu’est ce que le plafond de verre ? la fabrique des garçons ? l’homophobie ?

Q6.  Selon vous doit-on changer la façon dont on socialise les filles et les garçons ? Et comment ?

D. La socialisation au coeur de l'inégalité des chances scolaires

Les jeunes issus des milieux populaires ( ouvriers, employés) réussissent beaucoup moins bien à l'école que les jeunes issus des milieux favorisés ( cadres, professions intermédiaires, chefs d'entreprise).

bac et PCS 2.PNG

Pourquoi ? Contrairement à l'idée reçue qui dit que cette inégalité des chances est liée aux différence de revenu des familles, les sociologues de l'éducation  ont montré que ces inégalités reposaient sur une inégale distribution sociale du capital culturel. Celui-ci se définit comme l'ensemble des ressources culturelles (langage, livres, connaissances des oeuvres du répertoire classique, tableau etc.) qui se transmettent principalement dans le cadre familial. Ainsi les jeunes qui grandissent dans un milieu social qui développe une culture proche de celle de l'école vont mieux réussir que ceux dont les parents sont très éloignés de la culture scolaire.

epreuve composée

 

schéma socialisation.PNG


21/03/2015
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Le système redistributif français lutte t-il efficacement contre les inégalités ?

Document 1 – Composition du revenu disponible en 2008 selon le niveau de vie (en %)

 

Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.

Lecture : en 2008, pour les ménages dont le niveau de vie est inférieur au 1er décile, la part des salaires imposables dans le revenu disponible est de 38,8 %.

Note de lecture : Le poids des différents types de revenus dans le revenu disponible peut être supérieur à 100 % puisque les impôts viennent en déduction du revenu disponible. Plus les impôts directs prélevés sont importants, plus, le revenu avant paiement des impôts est haut au dessus de 100 %

Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2008 - Insee Références - Édition 2011

 

Q1. Illustrer – donnez des exemples de « revenus d’indépendant», et de « revenus du patrimoine »
Q2. Définir, rappelez qui sont les ménages des colonnes « inférieur à D1» et « supérieur à D9 ».
Q3. Analyser - Quels sont les éléments du système de redistribution français qui contribuent le plus à la réduction des inégalités ?
Q4. Justifier - Voici une liste de 3 mesures que pourrait prendre un Président de la République. Indiquez pour chacune les effets sur les ménages selon leur décile d’appartenance :
a)- Mesure n°1 : baisse des impôts directs – b) Mesure n°2 : hausse des prestations familiales – c) Mesure n°3 : baisse des pensions retraites.

 

Document 2 – La grande machine à redistribuer

Il est temps (…) d’essayer de dresser un bilan des performances réelles de notre « machine à redistribuer » sur les inégalités de revenu. Pour avoir une image globale, mais néanmoins comparable aux autres pays, il peut être utile de se concentrer en premier lieu sur les impôts proprement dits, en excluant les prestations et les « cotisations sociales », dont le niveau varie très fortement selon les pays (…). Sur un tel périmètre, les performances françaises en termes de redistribution verticale sont assez décevantes : les impôts couplés aux transferts publics sans contrepartie représentent un flux de ressources équivalent à environ 5 % du PIB, dirigé des 50 % des ménages les plus riches vers les 50 % les plus pauvres. C’est bien moins qu’en Angleterre, en Belgique, en Allemagne ou encore en Italie. On peut enrichir ce tableau par une analyse un peu plus large prenant en compte l’effet des impôts sur le revenu et de la taxe d’habitation, plus l’ensemble des prestations familiales, de logement et les minima sociaux. (…) Au regard de l’importance des prélèvements, le bilan de la redistribution verticale semble donc de prime abord assez décourageant. (…) C’est [que la ] France n’a pas une politique spécifiquement ciblée sur les ménages modestes, car elle attache beaucoup d’importance à la redistribution horizontale, essentiellement au travers de la dimension « famille ». A l’exclusion des minima sociaux, ciblés par nature sur les foyers les plus pauvres, la majorité des prestations sociales concernent un éventail de population assez large. Seules un tiers des prestations familiales sont versées sous condition de ressources en France. (…)

Les évaluations du caractère redistributif du système fiscal, comme celles que nous avons esquissées, se contentent le plus souvent de donner un aperçu, à un instant donné, de la dispersion des ressources avant et après application du système sociofiscal. C’est un travail utile, mais fatalement incomplet. (…) Prendre en compte les effets actualisés nets du système est, lorsque c’est possible, une mesure beaucoup plus pertinente de la redistribution. L’exemple type de ce point de vue est celui des retraites : pour apprécier la redistributivité globale des retraites, il faut rapporter les cotisations versées par les individus tout au long de leur vie professionnelle aux flux actualisés nets des pensions qu’ils reçoivent après leur retraite. Sous cet angle, le système de retraite par répartition court le risque d’être structurellement régressif. Les bas revenus ont en effet une espérance de vie à 60 ans beaucoup plus courte que les hauts revenus : en gardant fixe l’âge légal de la retraite et le nombre de trimestres nécessaires pour toucher une retraite à taux plein, et sans aucun mécanisme de prise en compte des différentiels d’espérance de vie, les ménages pauvres touchent donc en moyenne leur retraite sur une durée beaucoup plus courte que les ménages plus riches. La somme des flux est donc moins importante rapportée à un effort de cotisation équivalent. Le même type de raisonnement peut être appliqué à la fourniture de services publics comme l’éducation. (…) Notre système fiscal possède donc à première vue un bilan redistributif assez moyen au regard de l’ampleur des prélèvements. Ceci est dû en partie au ciblage relativement faible des prestations publiques. Néanmoins, ces résultats sont le fruit d’éclairages partiels d’un système dont on a encore bien du mal à cerner toutes les facettes.  « Boîte noire ? Panier percé ? : Comment fonctionne vraiment la grande machine à redistribuer ? », Camille LANDAIS, Regards croisés sur l’économie N° 1, 2007

 

Q5. Définir - à partir du texte, définir les notions de redistributions verticale et horizontale.
Q6. Analyser - pourquoi le système fiscal français est-il faiblement redistibutif (verticalement) ?
Q7. Discuter - pour rendre plus redistributif le système des retraites, quelle(s) mesure(s) pourrait-on envisager ?
Q8. Analyser : faites ce qui est suggéré dans la phrase soulignée.

 


02/03/2015
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Du revenu primaire au niveau de vie


02/03/2015
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