Sciences sociales et politiques
5.1. Le vote est le répertoire central de l’action politique
L’idéal démocratique repose sur la conception que le pouvoir politique procède du peuple souverain. Il ne peut donc y avoir de démocratie sans implication, sans participation du citoyen à la vie politique, c'est à dire sans citoyen actif. La participation politique est l’ensemble des activités par lesquelles les citoyens sont habilités à entrer en contact avec l’univers sacré du pouvoir en respectant certaines contraintes rituelles. L’implication du citoyen dans la vie politique institutionnalisée est couramment appelée la participation conventionnelle. C’est autour de l’élection et donc de l’acte de vote que s’ordonne cette participation conventionnelle, mais nous pouvons étendre celle-ci à tout ce qui concourt à produire le processus électoral (intérêt porté à la vie politique par l’écoute des émissions politiques, lecture de la presse, discussions et débats politiques, participation à des meetings, soutien à des partis, adhésion et militantisme. La participation protestataire implique, quant à elle, des actions collectives de citoyens unis par des revendications communes et repose sur des participations non conventionnelles.
5.1. Le vote est le répertoire central de l’action politique
A. Une petite histoire du vote
Pour certains, qui s’appuient sur la pensée de Jean-Jacques Rousseau, le vote est un droit (théorie de "l’électorat-droit ") dont dispose tout citoyen. Si le corps électoral compte 10 000 citoyens, chacun de ces citoyens dispose d’un dix millième de l’électorat.
Pour d’autres, au premier rang desquels l’abbé Sieyès, qui va la théoriser dans son pamphlet Qu’est-ce que le Tiers-État ? (1789), il faut mettre en œuvre la théorie de "l’électorat-fonction". Dans cette perspective, le vote "appartient" à la Nation, et c’est donc à cette dernière qu’il revient de déterminer quels citoyens sont aptes à remplir cet office. L’électorat n’est dès lors qu’une fonction et tout citoyen ne peut exiger de disposer du droit de vote. Cette théorie permettra, dans la Constitution du 3 septembre 1791, de justifier le suffrage censitaire réservé aux citoyens dits "actifs", c’est-à-dire ceux qui acquittent un impôt d’un certain niveau. Or, selon certains juristes, cette théorie de l’électorat-fonction justifierait la mise en place du vote obligatoire. Si la Nation confie à certains le soin de constituer l’électorat, ceux-ci sont investis d’une fonction essentielle dans l’État. Ils doivent donc impérativement remplir cette fonction.
Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, un mouvement de réforme concerna tous les pays ayant institué des élections. Au secret du vote comme une garantie de sa liberté, on se préoccupa partout d'isoler l'électeur au moment de choisir son vote. Un instrument nouveau fut adopté quoiqu'il parût toujours fort bizarre : l'isoloir. L’ancienne procédure électorale du vote secret en public accomplissait une fonction de contrôle censitaire du vote. Les électeurs restaient toujours sous les regards des membres du bureau de vote. En disparaissant derrière un rideau, l’électeur échappait provisoirement à tout contrôle. Il fallut attendre la loi du 29 juillet 1913, intitulée la loi "ayant pour objet d'assurer le secret et la liberté des opérations électorales" pour instaurer en France la procédure actuelle du vote, avec ses instruments que sont l'isoloir et l'enveloppe.
B. Comment analyser le vote ?
Un utilitarisme étroit, tel que celui développé en 1957 par Anthony Downs dans un ouvrage au titre explicite : An Economic Theory of Vote, pose que le vote est un acte irrationnel. Le politiste américain cherchait à mesurer " le gain net " qu'un individu peut retirer de sa participation. Il est égal, selon cet auteur, aux bénéfices supplémentaires qu'il escompte de la victoire de " son " candidat multiplié par la probabilité que sa propre voix pèse sur l'issue du scrutin, opération dont il faut soustraire les divers coûts (information, déplacement, renoncement à d'autres activités, etc.) liés à l'acte même de voter. Downs remarque alors que le gain en question sera presque toujours négatif du fait de l'extrême faiblesse de la probabilité. Dans ces conditions, pourquoi voter ?
Il est pourtant nécessaire de s'éloigner de ce cadre assimilant le citoyen à un consommateur et de prendre en compte les contextes sociaux et historiques pour saisir les motivations réelles des électeurs. Loin de se réduire à une simple opération d'enregistrement des opinions, l'élection représente en effet un véritable rituel qui s'est imposé au prix d'une longue entreprise d'acculturation civique. Le vote a une dimension symbolique car en votant l’électeur fait plus qu’exprimer ses opinions : il exprime en même temps une forme de fidélité et d’engagement à l’égard de la communauté des citoyens dans laquelle il se reconnaît. Produit d’un processus historique d’acculturation civique, l’acte électoral correspond, tout d’abord, à un système de contraintes, de postures, de croyances, auquel les électeurs doivent s’accoutumer. C’est dans cette contrainte comportementale qu’il faut voir la première fonction du rituel électoral dont le déploiement est autorisé par l’existence même des bureaux de vote : ce dernier a l’ambition de rappeler à l’électeur qu’il doit accomplir un acte épousant une scénographie spécifique, adopter certaines attitudes réfléchies (se découvrir, maîtriser ses faits et ses paroles à l’intérieur de la salle de vote…), réaliser un certain nombre de gestes ordonnés dont le caractère solennel est le plus souvent fortement souligné.
C. Peut-on mettre en place une machine à voter numérique et le vote sur internet ?
La machine à voter pose un problème de fraude, il est techniquement possible de falsifier les résultats des machines à voter, mais il faut pour cela accéder physiquement à la machine. Pour certains, le vote électronique est plus sûr que le vote papier, durant lequel il existe mille et une manière de frauder lors du dépouillement, mais pour d’autres on pourra toujours trouver des moyens technologiques. Quand on dématérialise le vote, il devient intrinsèquement invérifiable, parce que le vote est anonyme. Or, en informatique, pour pouvoir effectuer une vérification, il faudrait s'appuyer sur une trace, et donc pouvoir vérifier à quel nom correspond quel vote.
Le vote sur Internet pourrait (re)mobiliser des catégories d'électeurs peu enclins à voter jusqu'à présent dans des bureaux de votes : les jeunes et les électeurs situés loin des urnes sont particulièrement visés. La participation des étudiants notamment, une classe d’âge souvent à l'aise avec les technologies numériques mais aussi fréquemment enregistrés dans des bureaux de vote situés loin de leur localisation réelle, pourrait considérablement augmenter. Les électeurs habitant dans des zones isolées, situées à plus de 30 minutes en voiture d'un bureau de vote, sont eux aussi susceptibles d'être attirés par le vote sur Internet.
Des analyses ont montré que les électeurs votants irréguliers et les abstentionnistes, sont ceux dont le niveau de mobilisation politique est potentiellement le plus affecté par l’introduction du vote électronique.
- Donner les définitions des mots suivants : participation conventionnelle, participation non conventionnelle
- Comment a été justifié le vote censitaire ?
- Quelles transformations connaît le vote au milieu du XIX° siècle ?
- Une analyse économique du vote est-elle suffisante pour l’expliquer ?
- Cherchez la définition de rite. Montre que l’on qualifier le vote de rite.
- Expliquez la phrase soulignée
- Quels sont les avantages et les inconvénients de la machine à voter et du vote sur internet ? ( faîtes un tableau)
4.1. Influence de la culture politique sur les attitudes politiques
exercices orléan tours
A. les différentes dimensions de la culture politique
Les attitudes politiques reflètent souvent des cultures politiques particulières. Les attitudes politiques sont des dispositions acquises par les individus lors de leur socialisation politique qui conditionnent leurs opinions et leurs comportements politiques. Cette socialisation dépend de l’intériorisation d’une culture politique, c’est-à-dire d’un ensemble de représentations, de valeurs et de normes qui structurent les rapports des citoyens avec le pouvoir. On ne fait pas de la politique de la même façon aux Etats-Unis, en France, ou encore en Russie ou au Sénégal mais aussi selon que l’on appartient à tel ou tel groupe social dans chacun de ces pays ; en effet chaque pays, mais aussi chaque groupe social à l’intérieur de ces pays va construire un rapport spécifique aux institutions, à la loi, un intérêt pour la politique en fonction de son histoire.
On peut néanmoins trouver des formes culturelles qui débordent les frontières de pays ou de classe. A partir d’une étude comparative de différents pays, Gabriel Almond et Sydney Verba ont présenté une typologie des cultures politiques, en distinguant une culture paroissiale, une culture de la sujétion et une culture de la participation. La culture paroissiale est centrée sur les intérêts locaux comme le village, la paroisse dans les pays développés, le clan, la tribu dans certains pays en développement. Elle traduit une expérience locale du pouvoir politique. La culture de sujétion se développe dans les pays autoritaires qui imposent une soumission des individus par la terreur policière. La culture de la participation qui se développe dans les pays démocratiques repose sur l’idée d’une participation possible et souhaitable des citoyens au pouvoir politique. Les citoyens sont supposés compétents et actifs, ils disposent d’une large culture politique c’est-à-dire d’un ensemble de connaissances et de croyances permettant aux individus de se situer dans l’espace politique et de guider leurs comportements.
La culture politique comprend trois dimensions :
- une dimension cognitive, c'est-à-dire un ensemble des connaissances, fondées ou non, sur les acteurs et les règles de fonctionnement du système politique. Plus le degré de connaissances est élevé et plus la participation du citoyen sera forte.
- une dimension affective, c'est-à-dire une perception émotionnelle qu’a l’individu de la vie politique qui peut aller d'un rejet des hommes politiques (« Tous pourris » !) à un intérêt très important pour la chose publique. La première attitude provoquera un comportement de retrait et d'abstention alors que la seconde favorisera l’implication.
- une dimension évaluative, c'est-à-dire une capacité de porter des jugements de valeurs, éclairés ou non, sur l’action et le système politiques.
B. Le clivage droite-gauche qui structure les attitudes politiques a t-il disparu ?
Quand un individu s'identifie à un parti (étiquette partisane), il se reconnaît dans celui-ci et attend de lui qu’il défende ses intérêts ou ses opinions, il manifeste à son égard un attachement affectif et il s’approprie quotidiennement les cadres de pensée et les jugements de ce groupe de référence, selon une logique graduée qui va de la simple influence à l’allégeance partisane, en passant par l’adoption d’une lecture idéologique de tous les problèmes sociaux. L'étiquette partisane ou droite/gauche est un moyen économique de prendre position puisqu'il permet de minimiser la quantité d'information à récolter pour se décider le jour du vote.
L'origine historique du clivage droite-gauche se trouve dans la position géographique des différents partis politiques dans l’assemblée nationale d'août-septembre 1789. Lors d'un débat sur le poids de l'autorité royale face au pouvoir de l'assemblée populaire dans la future constitution, les députés partisans du veto royal (majoritairement ceux de l'aristocratie et du clergé) se regroupèrent à droite du président (position liée à l'habitude des places d'honneurs). Au contraire, les opposants à ce veto se rassemblèrent à gauche sous l’étiquette de «patriotes» (majoritairement le Tiers état). Après la Révolution, ce clivage s'est institué dans la culture politique des systèmes d'assemblée.
Définir la droite et la gauche est difficile, tant les positions politiques sont complexes et fluctuantes et les politiques actuelles parfois étonnantes. On peut cependant définir de manière idéal-typique, gauche et droite.
D'un point de vue sociologique, la gauche est surreprésentée dans l’électorat populaire et salarié, tandis que la droite l’est chez les indépendants. Sur le plan historique, la gauche se veut révolutionnaire ou réformiste, la droite est plus conservatrice, elle se plait davantage à défendre ce qui est, voire à restaurer ce qui était. D'un point de vue politique, la gauche se veut du côté du peuple et de ses organisations (les partis, les syndicats, les associations), la droite est davantage attachée à la Nation, à la patrie. Sur le plan économique, la gauche fait davantage confiance à l’État qu'au marché, la droite fait davantage confiance au marché qu’à l’État. Pour finir sur le plan culturel des valeurs, la gauche a un goût prononcé pour le respect de l’égalité, de la liberté des mœurs, de la laïcité, de la défense des plus faibles des loisirs, du repos ; à droite celui de la réussite individuelle, de la liberté d’entreprendre, de la religion, de la hiérarchie, de la sécurité, de la patrie, de la famille, du travail, de l’effort, de l’émulation, de la responsabilité.
On peut synthétiser les positions idéologiques de la gauche et de la droite en les différenciant selon leur degré d’adhésion au libéralisme économique et au libéralisme culturel : le libéralisme économique défend la libre entreprise et la liberté du marché, par opposition au contrôle par l'Etat des moyens de production et à l'intervention de celui-ci dans l'économie ; le libéralisme culturel défend les libertés et l’épanouissement individuels contre les relations autoritaires (tolérance vis-à-vis des étrangers, lutte contre les discriminations, liberté des mœurs, égalité femmes- hommes, etc.).
Les partis de gauche se caractérisent généralement par une plus grande défiance vis-à-vis du libéralisme économique, et une plus grande adhésion au libéralisme culturel, à l’inverse des partis de droite. Une exception à ce principe peut se trouver dans le cas du Front National dont les électeurs se définissent avant tout en opposition au libéralisme culturel, tout en pouvant avoir des opinions très partagées sur le libéralisme économique. Les centristes, quant à eux, semblent effectivement se situer entre les deux pôles majeurs du jeu politique français, plus proches de la droite sur l’économie et de la gauche en termes de libéralisme culturel. Derrière cette opposition se cache une divergence dans la structure des capitaux possédés. Les détenteurs d’un capital économique important affiche leur libéralisme économique et vote à droite dans leur grande majorité tandis que ceux qui détiennent un capital culturel élevé affiche un libéralisme culturel et vote majoritairement à gauche.
Ainsi, la loi sur le « mariage pour tous » a réactualisé le clivage droite-gauche. D’une part, ce projet a été porté par la gauche, d’autre part, il a été approuvé par 79% des sympathisants de gauche et seulement par 43% des électeurs de droite. Enfin, ce projet a opposé les catholiques pratiquants, qui sont en faveur du « droit naturel » (le mariage homosexuel est contre-nature) et les non-croyants ou non-pratiquants qui sont en faveur du « droit positif ».
Cependant, les dernières élections (2017) ont été marquées par l'effondrement du duopole traditionnel gauche droite PS et UMP/LR, ils ont perdu leur crédibilité de grands partis et leurs capacité à imposer les règles du jeu des alliances. Article Télos
Q1. Définir culture politique, attitude politique, étiquette partisane, libéralisme économique, libéralisme culturel
Q2. Comment peut-on expliquer le passage d’une culture politique paroissiale à une culture politique de la participation dans les pays développés ?
Q3. Développez 3 exemples permettant d’illustrer chacune des dimensions de la culture politique : cognitive, affective et évaluative
Q4. D’où vient l’opposition droite/gauche ?
Q5. Réaliser un tableau permettant de montrer les différences entre gauche et droite ( colonne : droite gauche ; lignes : sociologique, historique,politique, économique, culturel , idéologique)
Q6. Pourquoi à droite est-on plus favorable à un libéralisme économique ?
Q7. Le clivage droite-gauche qui structure les attitudes politiques a-t- il disparu ?
5.2. Les dimensions individuelles et collectives de l’action de protestation politique
A . Les répertoires d’action collective évoluent au cours du temps
La notion de répertoire d’action collectives fait référence aux travaux de Charles Tilly qui a montré les différences qui peuvent opposer de façon tranchée les façons de faire des contestataires des XVIIe et XVIIIe siècles à celles des contestataires des XIXe et XXe siècles et de regrouper les moyens d’action dont ils se servent pour s’exprimer et exprimer leurs revendications, leurs peurs, leurs haine… Aux mouvements spontanés et locaux des sociétés traditionnelles, se sont ajoutés des actions collectives plus nationales comme les grèves encadrées par les syndicats et cherchant à faire pression sur l’Etat au XIX, puis au XXeme siècle des actions ciblées et symboliques organisées par des associations agissant en réseau. La notion de répertoire d’action collectives permet de montrer que chaque groupe social maîtrise un certain nombre d’actions (pour des sans papiers par exemple, manifester ne va pas de soi ; pour des prostituées non plus), que ses actions permettent de mettre en scène une identité spécifique (LGBT par exemple) et pour finir que les ressources dont disposent les groupes sociaux sont différentes.
Les actions qualifiées de « non conventionnelles » ou «protestataires» , obéissent à une autre logique que celle de la participation électorale. Selon Sandra Laugier, dans ce type d’action, le citoyen reprend sa voix, que ce soit de façon individuelle (pouvoir parler en son nom propre au travers d’un blog, d’une tribune dans la presse…) ou collective au travers de formes de protestation collective (intermittents du spectacle qui défendent leurs droits en se montrant nus sur les toits de l'opéra, permettant de rappeler aux représentants qu’on ne leur a pas donné « un chèque en blanc ». Ce sont des actions directes, qui mettent face à face les citoyens et les détenteurs d'un pouvoir quel qu'il soit, sans passer par la médiation des élites et les canaux habituels de la démocratie représentative.
Faire grève, manifester, occuper des locaux professionnels, bloquer la circulation, séquestrer son employeur sont des actions collectives, qui mobilisent ensemble des groupes de citoyens plus ou moins nombreux. Ce sont des actions revendicatives, défendant une cause ou des intérêts communs. Ce sont des actions autonomes et expressives qui échappent largement à la contrainte d'un cadre juridique et institutionnel (militants antipub qui détournent les affiches publicitaires dans les couloirs de métro). L’initiative en revient aux individus, qui en définissent le moment, les modalités et les objectifs. Ce sont des actions contestataires, dirigées contre le pouvoir en place, la politique qu'il mène, ou toute autre cible (jeunes portant des masques blancs sur les plateaux de télévision pour dénoncer la situation faite aux stagiaires dans les entreprises). Elles peuvent éventuellement, mais non nécessairement déboucher sur des actions illégales (manifestation ou grève interdite désobéissance civile), voire violentes (affrontement avec les forces de l'ordre, barricade pillage, enlèvement…). Ce sont enfin des actions publiques, qui se donnent à voir et leur publicité est généralement une des conditions de leur succès.
Les militants d’aujourd’hui ont un niveau de diplôme élevé et une connaissance des médias. Les trois fondateurs d’Act Up à la fin des années 1980 étaient journalistes. Ce qui se joue également dans l’émergence de formes d’action misant sur le spectaculaire et la communication, c’est la question de la précarité de ces diplômés. Si les réseaux sociaux (numériques) ne constituent pas une vraie innovation dans les formes d’action militantes, ils permettent d’accentuer des modes d’actions préexistants plutôt que de réellement innover : par exemple, Act Up a beaucoup utilisé le minitel ; et RESF les fax des préfectures.
B. Quelques exemples : grève de la faim, boycott, et attaques informatiques.
Il existe de nombreuses formes moderne de l’action protestataire non conventionnelle individuelles comme la grève de la faim ou le boycott mais aussi des formes collectives.
La grève de la faim permet de dénoncer des injustices face à un public. La souffrance mise en scène va à la fois susciter un public et son apitoiement humanitaire, son indignation, et symboliser la violence infligée par l'adversaire politique, souvent l'Etat, qui emprisonne ou refuse de régulariser. La souffrance physique du gréviste atteste de l'authenticité de son engagement et de la légitimité de ses revendications. Le risque corporel témoigne de la sincérité du protestataire, cela montre qu'il croit réellement à la cause qu'il défend.
Le boycott consiste à ne pas acheter un bien pour protester contre les pratiques de l’entreprise ou du pays qui le produit et le buycott à acheter un bien plutôt qu’un autre pour promouvoir une cause. Ce sont les deux pratiques devenues incontournables de la consommation engagée. Selon l’enquête European Social Survey de 2002-2003, 17,4 % des Européens ont boycotté des produits et 24,3 % en ont acheté pour des raisons politiques, morales ou environnementales, sans pour autant qu’il soit affilié à une organisation, partisane ou associative. Ces résultats invitent à voir dans la consommation engagée une forme de participation politique individualiste qui trouve son ressort dans l’adhésion à des valeurs, refusant d’indexer leur conduite sur des directives d’un parti politique ou d’une Église, ils puisent leur activisme dans un sentiment de responsabilité individuelle à l’égard du monde ainsi que dans une confiance dans les conduites d’autrui.
Les attaques informatiques menées au nom de la liberté d’expression et de la justice sociale sous l’étiquette « Anonymous » se multiplient. Anonymous est emblématique des mouvements de contestation qui s’étendent depuis 2011 aussi bien dans le monde arabe qu’en Europe et aux Etats-Unis. D’un côté, des structures hiérarchisées, avec des dirigeants habilités à parler au nom de tous par des procédures de délégation de pouvoir, mais dont la légitimité a été affaiblie par la corruption, le favoritisme, le détournement des institutions. De l’autre, des collectifs délibérément dépourvus de chefs, qui rejettent le principe de la représentation au profit de la participation directe de chacun à des projets concrets. Leur diversité permet que la prise de décision se fasse par agrégation rapide de participants sur un sujet précis, plutôt qu’en dégageant une majorité officielle.
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Quel est l’objectif de C.Tilly ? Réaliser une frise montrant l’évolution des répertoires d’action collective
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Pourquoi ces actions sont-elles appelées non conventionnelles ?
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Quelles sont les caractéristiques des participations non conventionnelles ? modalités d’action, fonction, type d’acteur, rôle des réseaux sociaux
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Pourquoi parle-t-on d'individualisation de l'action collective ?
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En quoi la grève de la faim est-elle un moyen d'action politique ?
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Distinguez boycott et buycott
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Quel est le mode de fonctionnement des mouvements comme Anonymous ?
Quels sont les répertoires de l'action politique aujourd'hui ?
Tout en insistant sur l'importance de l'acte électoral et de son rituel, on proposera une conception ouverte de la notion de répertoire d'action politique ne se résumant pas à la pratique régulière du vote. On présentera notamment les dimensions individuelles comme collectives de l'action de protestation politique. L'évolution des répertoires d'action politique sera appréciée tant dans le temps long des transformations de l'ordre politique démocratique que dans le temps court de la conjoncture politique.
SUJETS BACS 2013 et 2014 sciences sociales et politiques
SUJETS BACS 2013 et 2014 SCIENCES SOCIALES ET POLITIQUES
Thème 1 : Le système politique démocratique
Chap 1 Quelles sont les composantes institutionnelles des régimes politiques démocratiques ?
- Montrez que le régime politique français est un régime semi-présidentiel. (2013 ; Amérique du Nord )
- Quelles sont les principales caractéristiques d'un régime semi-présidentiel ? Vous pourrez vous appuyer sur le cas du régime français de la Ve République. 2013 Asie
- Quelles sont les caractéristiques d'un régime politique présidentiel ? 2013 ; Antilles-Guyane )
- Dans quelle mesure peut-on dire que le régime politique français est de nature présidentielle ? (2013 ; Amérique du Sud )
- Pourquoi peut-on dire du régime politique français actuel qu'il est semi-présidentiel ? (2014 ; Autres centres étrangers )
- En quoi les régimes politiques démocratiques se distinguent-ils entre eux ? (2014 ; Antilles-Guyane )
Chap 2 Comment s'organise la compétition politique en démocratie ?
- Comment les modes de scrutin favorisent-ils ou défavorisent-ils la parité ? (2013 ; Polynésie )
- Quelles sont les conséquences des différents modes de scrutin sur la compétition politique en démocratie ? (2013 ; Autres centres étrangers )
- Quels sont les effets des modes de scrutin sur la compétition politique en démocratie ? (2013 ; France métropolitaine )
- Quelles sont les places respectives des trois figures de la démocratie, dont la démocratie délibérative, dans le système politique démocratique en France ? (2013 ; France métropolitaine )
- Quels sont les obstacles à la parité hommes-femmes dans la compétition politique ? (2014 ; Pondichéry )
- Quels sont les effets des modes de scrutin sur le système politique ? 2014 Liban
Chap 3 Quelle est la contribution des organisations politiques au fonctionnement de la démocratie ?
- Comment les organisations politiques participent-elles au fonctionnement de la démocratie ? (2013 ; Liban )
- Montrer les rôles que peut tenir la société civile organisée dans le fonctionnement des démocraties actuelles. (2013 ; Antilles-Guyane )
- Comment la société civile organisée contribue-t-elle au fonctionnement de la démocratie ? (2013 ; France )
- Vous montrerez que des organisations politiques diverses participent au fonctionnement de la démocratie. (2014 ; Amérique du Nord )
- En quoi les groupes d'intérêt influent-ils sur le fonctionnement de la démocratie ? 2014 France
Thème 2 : La participation politique
Chap 4 Quelle est l'influence de la culture politique sur les attitudes politiques ?
- Montrez comment la socialisation politique influence les comportements politiques. (2013 ; Amérique du Nord )
- Montrez que les attitudes politiques sont le reflet de la culture politique. (2013 ; Autres centres étrangers )
- Montrez que la culture politique influence les comportements politiques. 2013 ; Asie
- Comment la socialisation politique influence-t-elle la participation politique ? (2013 ; France)
- Vous montrerez que les attitudes politiques sont liées à différentes étapes de la socialisation. (2013 ; Amérique du Sud )
- Montrez que la socialisation politique influence les attitudes politiques. 2014 Liban
Chap 5 Quels sont les répertoires de l'action politique aujourd'hui ?
- Montrez que les répertoires d'action politique dépassent aujourd'hui la pratique du vote. (2013 ; Antilles-Guyane )
- Montrez que la participation politique repose aujourd'hui sur des répertoires d'action politique variés. (2013 ; France)
- Montrez que l'action politique ne se limite pas au vote. 2013 NouvCaléd - Comment les répertoires d'action politique ont-ils évolué ? (2014 ; Pondichéry )
- Montrez que les répertoires de l'action politique sont variés. (2014 ; Polynésie )
Chap 6 Comment expliquer le comportement électoral ?
- Comment peut-on expliquer l'instabilité des comportements électoraux ? (2013 ; Pondichéry )
- Le comportement électoral s'explique-t-il uniquement par les variables lourdes ? (2013 ; Liban )
- Comment expliquer l'abstention en matière de comportement électoral ? (2013 ; Polynésie )
- Peut-on encore parler de variables lourdes explicatives du comportement électoral aujourd'hui en France ? (2013 ; France)
- Dans quelle mesure les variables lourdes permettent-elles d'expliquer le comportement électoral ? (2013 ; Antilles-Guyane )
- Comment expliquer l'abstention électorale ? (2014 ; Amérique du Nord )
- Comment expliquer la participation électorale ? (2014 ; Autres centres)
- Le comportement électoral s'explique-t-il uniquement par le « vote sur enjeu » ? (2014 ; France)
- Comment peut-on interpréter l'abstention électorale ? (2014 ; Asie )
- Comment expliquer le comportement électoral abstentionniste ? 2014 ; Antilles
Thème 3 : L’ordre politique européen
Chap 7 Quel est l'impact de la construction européenne sur l'action publique ?
- Quel est l'impact de la construction européenne sur l'action publique des Etats membres de l'Union européenne ? 2013 Pondichéry
- Quelles sont les caractéristiques de l'ordre politique européen ? 2013 NouvCaléd
- Vous montrerez que la construction européenne instaure une gouvernance multi-niveaux. (2014 ; Asie
- Quels sont les effets de la construction européenne sur la conduite de l'action publique? (2014 ; Polynésie )