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socialisation dissertation

Quelles différences entre les hommes et les femmes la socialisation nous permet-elle d’expliquer ?

Les genres masculins et féminins sont des rôles construits socialement à partir des différences sexuées. Dans les sociétés modernes occidentales, le masculin doit être viril, combatif, entreprenant tandis que le féminin se doit d’être doux, attentif, séduisant, gracieux. Ces rôles n’ont rien de naturel comme nous l’enseigne l’anthropologue Margareth Mead qui rapporte le cas de la tribu des Chambuli où les hommes sont considérés comme doux, coquets, voire jaloux tandis que les femmes doivent être entreprenantes et extraverties ; de plus une catégorisation binaire n’est pas justifiée biologiquement selon Piroul (doc 2). 

On peut donc penser que de nombreuses différences peuvent être expliquées par la socialisation qui correspond au processus d’intériorisation des normes et des valeurs d’une société et aussi de sa culture.

Les différences entre les hommes et les femmes sont nombreuses mais on peut distinguer celles qui concernent les comportements de la vie quotidienne et celles qui concernent le rapport au travail, y compris le travail scolaire.  Est-ce que la socialisation nous permet de comprendre et d’expliquer les comportements différenciés face aux tâches domestiques, les comportements liés aux interactions  entre pairs, et les diverses attitudes face à l’orientation scolaire et au travail ?

Dans une première partie nous étudierons comment la socialisation travaille les différences entre garçons et filles dans le cadre de la famille. Ensuite nous montrerons que la socialisation a des effets différenciés sur la scolarité et le parcours professionnel des hommes et des femmes.

1. La socialisation permet de comprendre les façons dont se reproduisent les stéréotypes masculins et féminins

A. Les garçons et les filles imitent les comportements de leurs parents

B. Les enfants subissent l’injonction des normes fondées sur des stéréotypes

C. Dans les jeux entre pairs les garçons et les filles reproduisent les rôles adaptés à leur genre

2. C’est l’intériorisation des normes et des valeurs qui explique la division sociale du travail entre les hommes et les femmes.

A. La division sociale du travail ne peut être expliquée en dehors d’une réflexion sur le temps de travail domestique
B. L’orientation scolaire et professionnelle reproduit les stéréotypes
C. Dans le couple, les femmes sont encore trop souvent considérées comme un deuxième salaire

 

Conclusion : La socialisation nous permet donc de comprendre pratiquement toutes les différences entre les hommes et les femmes. Les enfants vont tout d’abord reproduire les stéréotypes diffusés par les différents agents de socialisation, en particulier ceux diffusés par leur entourage proche, entourage qui marque ces différences sans y penser mais de manière continue comme nous avons pu le montrer.

Ensuite les filles, ayant intériorisé la division du travail domestique et notamment le fait que ce sont elles qui prendront en charge les enfants, vont choisir des orientations moins sélectives ainsi que des métiers qui leur laissera plus de temps. Leurs carrières et leurs salaires s’en ressentiront. Les garçons plus combattifs et libérés des charges domestiques à venir vont pouvoir se consacrer à des carrières plus sélectives et plus prestigieuses. Et cela à niveau scolaire égal.

Si le temps ne nous était pas compté, on pourrait  se demander si ces différences maintenant appréhendées comme des inégalités ne sont pas le produit d’une domination des hommes sur les femmes qui peine à disparaître.

 

Dossier documentaire

Doc 1 « Dès la naissance, la perception et l’interprétation des conduites de l’enfant par les adultes dépendent du sexe annoncé, plus encore que de son comportement. Les garçons sont considérés a priori comme robustes, forts et bien bâtis, les filles comme fines, délicates et douces, même lorsque ces avis sont prononcés à propos d’un même bébé. Avant la naissance, les représentations que les futurs parents se font de l’enfant à venir varient selon le sexe de ce dernier. Le sexe est également un organisateur puissant des conduites, en particulier chez les parents dont les comportements révèlent une nette différenciation, que ce soit dans la mise en place de l’environnement physique, dans le fait de privilégier des interactions avec tel ou tel type d’objet ou encore d’encourager ou de censurer certaines conduites. En dépit de l’évolution des mentalités, les univers dans lesquels évoluent les garçons et les filles sont très largement différenciés dès la naissance (jeux, aménagement de la chambre et habillement), avant même que les enfants soient en mesure d’avoir eux-mêmes des préférences. Les différences observées se rapportent directement aux stéréotypes traditionnels liés au genre. » Stéphanie Barbu et Gaïd Le Maner-Idrissi  « A quoi jouent les petits garçons et les petites filles ? », Hommes, femmes, la construction de la différence, Le Pommier, 2005.

 

Doc 2 : Le genre précède le sexe

Le « genre social » est l'identité construite par l'environnement social des individus, c'est-à-dire la « masculinité » ou la «féminité », que l'on peut considérer non pas comme des données « naturelles », mais comme le résultat de mécanismes extrêmement forts de construction sociale, au travers de la socialisation. Elle a traits aux comportements, pratiques, rôles attribués aux personnes selon leur sexe, à une époque et dans une culture donnée.

Le genre ne recoupe pas systématiquement le sexe : il est possible d'être de genre masculin tout en étant de sexe féminin et inversement. (…) La perception du monde contemporain est limitée par le prisme masculin/féminin, et ces catégories arbitrairement construites ne sont pas justifiées d'un point de vue biologique, dans la mesure où il n'y a pas de rupture mais un continuum qui part des hommes les plus physiologiquement masculins, jusqu'aux femmes les plus physiologiquement féminines, en passant par un entre-deux où la définition n'est pas si simple. Entre-deux qui prouve justement que les catégories homme/femme n'existent pas telles quelles dans la nature. (…) Cela ne revient pas à nier les différences physiologiques qui peuvent exister entre individu-es, mais simplement à considérer qu'une catégorisation binaire n'est ni évidente, ni indispensable, ni même justifiée par un quelconque recours à la biologie.

Pirouli « Du genre au sexe », forum social libertaire, 2003

 

doc 3

 

 

 

 

Doc 5


10/05/2015
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Web documentaire à Fort McMoney

Jeux

 

C'est à la fois un documentaire et un jeux, votre mission est de recueillir le maximum d'informations sur la ville de McMoney, ville située au Canada dont les habitants vivent dans des conditions difficiles d'autant plus que l'industrie des sables bitumeux qui se développe a des effets délétères sur l'environnement. Vous pourrez interroger des habitants, les suivre dans leurs déplacements, voter et débattre.

 


08/05/2015
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baise main et mocassins

Activité autour de "Baisemains et mocassins

 

Etude d'une vidéo : "Baisemains et mocassins", documentaire diffusé sur Arte en 2005

1) Le journaliste qui mène l’enquête présente le parcours d’un rallye. Il distingue trois périodes qui correspondent à trois âges différents. Comment les appelle-t-il ?

  • 12/13 ans :
  • 14/15 ans :
  • 17/18 ans :

2) A l'aide de la vidéo visionnée en classe, vous complèterez le tableau suivant :

 

 

 

Aurélie

Jeune adolescent en pull marron et chemise rouge et blanche rayée

Caractéristiques individuelles

Âge

 

 

 

Façon de s’habiller

 

 

 

Goûts, dégoûts

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Projets personnels et/ou professionnels

 

 

 

 

 

 

Caractéristique du groupe social auquel ils appartiennent

Type d’habitat,

niveau de langage,

revenus…

 

 

 

Que leur apporte le rallye ?

A quelle étape du rallye en sont-ils ?

 

 

Normes valeurs et rôles  en cours d'acquisition

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment les relations créées dans le rallye pourront-elles  leur servir dans le futur ?

 

3) Quels sont les critères du choix du conjoint pour Aurélie ?

 

Rédaction de paragraphes argumentés (travail de groupes) à A l'aide du document et de la vidéo visionnée en classe, vous montrerez d'abord en quoi le rallye constitue un mode de socialisation spécifique. Puis vous montrerez comment il permet l'acquisition d'un capital social mobilisable dans le futur. Aide : Une intro + 2 paragraphes. Méthode AEI (affirmation / explicitation / illustration) à privilégier.


05/05/2015
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économie expérimentale

économie expériementale : marché, bien public, externalités


04/05/2015
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Les réseaux internationaux de la grande bourgeoisie

Les réseaux internationaux de la grande bourgeoisie

 Des activités comme la chasse, le polo, la pêche, le yachting, le golf ou le ski sont le support d’échanges intenses entre les familles dispersées aux quatre coins du monde. Il en va de même dans un autre registre pour des activités caritatives comme celles de l’Ordre de Malte. Le Cercle de l’Union interalliée est affilié avec plus de cent clubs équivalents à travers le monde, ce qui permet à ses membres de toujours disposer, en voyage, d’un lieu où retrouver leurs semblables, que ce soit sur la 5e Avenue à New York ou à Djakarta. Mais, réciproquement, les pays d’origine des membres de l’Interallié sont très divers. En dehors de la France et de pays européens comme le Royaume-Uni, la Belgique ou la Finlande, on peut noter des origines dans tous les continents : des pays comme l’Afrique du Sud, l’Inde, le Japon, le Yémen ou Singapour sont représentés. Leurs ressortissants se côtoient dans les salons luxueux de l’hôtel particulier du 33 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à deux pas du palais de l’Élysée.  Les amitiés et les relations à l’échelle du monde sont ainsi cultivées, entre des membres qui ont pu, pour certains, être condisciples dans quelque établissement scolaire prestigieux.

 Dans un supplément, publié uniquement en 1995, le Bottin mondain fournit 2 084 adresses à l’étranger pour les quelque 42 500 mentions de la liste (qui représentent 200 000 personnes dont 145 000 enfants). Ces adresses sont celles de résidences principales ou de résidences « secondaires ». Elles reposent sur les déclarations des intéressés qui, dans certains cas, pour des raisons fiscales parfois, ne signalent pas tel pied-à-terre ou telle propriété. La réalité de cette pluriterritorialité internationale est donc sous-estimée, dans une proportion impossible à déterminer.

 Il est remarquable que les patronymes d’apparence noble, ou la mention de titres nobiliaires, soient majoritaires parmi ces expatriés ou ces détenteurs de biens immobiliers à l’étranger. Cent deux pays différents sont mentionnés, mais cette belle diversité est inégale, certains pays étant beaucoup plus souvent cités que d’autres. Il en est ainsi pour la Belgique (431 mentions), la Suisse (368) et les États-Unis (238). Les pays africains sont particulièrement peu représentés. Dans chacun de ces pays la surreprésentation des familles nobles se répète, manifestant ainsi l’antériorité de l’enracinement international de l’ancienne aristocratie Les grandes manifestations mondaines prennent presque toujours un caractère international. Il en est ainsi du célèbre bal des Débutantes, très cosmopolite dans sa composition et qui se déroule aussi bien à l’hôtel Crillon, sur la place de la Concorde, à Paris, qu’au Plaza, sur la 5e Avenue à New York. Les grands prix hippiques, certaines ventes aux enchères de prestige, les festivals de musique, les compétitions de polo ou de golf, les régates et bien d’autres occasions voient se rassembler une haute société

internationale. Avec une certaine prédilection pour les manifestations à but caritatif. Le bal de la Rose, à Monaco, est de ces occasions très prisées où l’on peut dépenser beaucoup d’argent avec le sentiment de faire ainsi le bien, et de trouver dans cette générosité une légitimation aux revenus et aux richesses accumulées.

 Cette légitimation fonctionne d’autant mieux que le regroupement de ces élites sociales par-delà les frontières signifie aussi la qualité de personnes suffisamment assurées d’elles-mêmes pour se jouer ainsi des distances et des nationalités.

 Enfin, il ne manque pas d’équipements comme les palaces, certains ports de plaisance, casinos ou hippodromes, pour servir de lieux de rencontre et de célébration de ce cosmopolitisme. Certains grands bourgeois sont ainsi amenés à utiliser des répertoires d’adresses particuliers, composés de plusieurs registres alphabétiques. L’un deux, ayant vécu longtemps en Italie, ne possédait pas moins de quatre de ces carnets d’adresses au format d’un cahier d’écolier d’une centaine de pages. Le premier comportait trois listes, l’une pour Paris, les deux autres pour Londres et New York. Le second carnet, comprenant lui aussi trois parties, était consacré à l’Italie, à l’Espagne et à la Grèce. Le troisième recensait les relations domiciliées en Allemagne, en Suède et en Suisse et Belgique. Enfin les pays de l’Afrique de l’Est, où cet aristocrate allait chasser durant plusieurs mois chaque année, occupaient le dernier répertoire. Ces volumineux carnets d’adresses, très remplis, étaient utilisés en parallèle avec les annuaires imprimés, le Bottin mondain, bien sûr, mais aussi ses équivalents à l’étranger, l’Annuaire espagnol officiel du grand monde, le Debrett anglais, etc. Une collection de L’Almanach de Gotha, publié jusqu’en 1944 dans ce qui avait été le duché de Saxe-Cobourg et Gotha, attestait de l’ancienneté de cet internationalisme de bon ton.

 Anne-Catherine Wagner a montré, dans ses travaux sur les cadres internationaux, les différences entre la nouvelle culture internationale des cadres d’entreprises expatriés et la culture cosmopolite propre à cette haute société ancienne. La première est basée sur une mobilité professionnelle, tandis que la seconde a ses racines dans la famille et la socialisation dès la plus petite enfance. L’une se donne à voir comme apprise, l’autre comme naturelle, comme consubstantielle à un milieu dont elle est un élément identitaire fort.

Sociologie de la bourgeoisie Pinçon et Charlot. 2007

 

 Q1. Recensez toutes les réseaux internationaux entretenus par la haute bourgeoisie décrite par Pinçon et Charlot.

Q2. Comment peut-on voir la proximité de la grande bourgeoisie avec la noblesse ?

Q3 Quelle est la fonction des manifestations à but caritatif selon les auteurs ? Qu’en pensez-vous ?

Q4 Quelle est la différence que l’on peut faire entre les réseaux de cadres d’entreprises expatriés et la haute bourgeoisie traditionnelle ?


30/04/2015
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