lexique partie 3
Capitalisme
Système social caractérisé par la propriété privée des moyens de production et par la vente de la production qui en résulte sur des marchés où offre et demande s'ajustent au moyen de variations de prix. Du fait de la propriété privée des moyens de production, la recherche du profit joue un rôle essentiel, à la fois pour orienter la production et pour financer les investissements.
Economie de marché
En général, expression utilisée comme périphrase pour désigner l'économie capitaliste. Toutefois, pour l'historien Fernand Braudel, le marché est très antérieur à l'économie capitaliste proprement dite : il aura fallu attendre le " commerce à la grande aventure ", générateur de grands risques mais aussi de profits fabuleux quand le sort était favorable, pour que l'économie de marché se transforme en économie capitaliste, grâce à la prodigieuse accélération de l'investissement engendrée par l'accumulation du capital issue des bénéfices de ce type de commerce. Mais, même ainsi, le terme " économie de marché " désigne une économie dans laquelle l'ensemble des relations économiques passe par le marché ou s'effectue en référence au marché, ce qui est bien caractéristique d'une économie capitaliste.
Main invisible
Expression célèbre due à Adam Smith, désignant le fait que le marché, à l'insu de chacun des participants, contribue à orienter les décisions des uns et des autres au profit de l'intérêt d'ensemble. Chacun, en oeuvrant pour son intérêt personnel, contribue aussi à l'intérêt collectif. (Voir également laisser-faire).
L'expression d'Adam Smith est bien davantage qu'une heureuse métaphore : elle résume un programme idéologique, celui qui vise à faire du marché l'unique régulateur de l'ensemble de la vie économique. C'est pourquoi elle est si fréquemment reprise, par ceux qui s'opposent à ce programme aussi bien que par ceux qui en sont partisans.
Marché
Désigne originellement l'endroit où se confrontent l'offre et la demande pour un produit donné. Cette signification est encore usitée, par exemple dans l'expression faire son marché ou lorsqu'on parle d'aller au marché (sous-entendu des fruits et légumes, ou des produits vendus sur les étals). Par extension, le terme en est venu à désigner l'offre et la demande pour un produit déterminé, sans considération de lieu (on parle ainsi du marché de l'automobile, ce marché étant en réalité composé d'une multitude d'intervenants séparés géographiquement : concessionnaires, petites annonces, garagistes...). Par extension toujours, le terme désigne, de façon encore plus générale, un mode de fixation des prix par confrontation d'une offre et d'une demande séparées (on parle ainsi d'une économie de marché, ou des orientations du marché).
L'existence d'un marché est subordonnée à la variabilité des prix : si ces derniers étaient fixes, ou fixés par une autorité extérieure (par exemple le Plan = l’Etat, ou le seigneur), il n'y aurait pas de marché, mais seulement un ordre avec, au bout du compte, le constat d'une insuffisance ou d'un excédent de l'offre au regard de la demande. Il y a marché lorsque ce constat engendre des fluctuations de prix, lesquelles, à leur tour, peuvent provoquer des changements dans le montant de l'offre et/ou dans celui de la demande. C'est ce mécanisme d'ajustement qui, aux yeux des libéraux, a des vertus équilibrantes et fournit à chaque intervenant une information précise qui détermine son comportement.
L'existence de marchés (au sens premier du terme, avec confrontation physique de l'offre et de la demande) est très ancienne : les historiens (Fernand Braudel au premier chef) montrent que, dans les villages, le marché fait partie des institutions immémoriales, concrétisées par l'existence de halles, de foires, de places, etc. Mais, tant que ces marchés demeurent secondaires, que l'essentiel des relations sociales et des échanges continue à être régi par des coutumes, des règles ou des institutions qui ne relèvent pas de procédures de calcul et de stratégies d'enrichissement, on ne peut parler pour autant de capitalisme. Le terme économie de marché par lequel on désigne fréquemment ce dernier ne doit donc pas induire en erreur : l'existence de marchés est une condition nécessaire, elle n'est pas suffisante. Encore faut-il que les marchés soient généralisés, c'est-à-dire qu'ils deviennent le mode normal d'échange et le support de stratégies d'investissement visant à l'enrichissement.
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