thepremierees

USA : démocrates et républicains vus par Siegfried en 1927

 


- USA - Le parti républicain vu par André Siegfried en 1927

Après la défaite du démocrate Cox, soutenu par le président sortant Wilson, aux élections de novembre 1920, les Républicains Harding, Coolidge. et Hoover se succèdent à la Maison Blanche jusqu'en mars 1933. Le gouvernement coopère avec les milieux d affaires.

" Le parti républicain est, par essence, celui de la richesse organisée, de la grande production capitaliste : c'est instinctivement que celle-ci s'appuie sur lui, et lui sur elle...

Par là, le parti représente à la fois; la prospérité et la conservation sociale. Les indices de réussite matérielle mesurent le succès de sa politique ...Dans ce pays fortuné, où l'abondance apparaît chose normale, on ne saurait s'étonner que. depuis un demi-siècle, il ait été, sauf de rares intermèdes, presque constamment au pouvoir. Non moins logique est l'esprit conservateur qu'il incarne, car si les affaires vont bien, pourquoi rien changer au régime politique? ... Ceux qui sont sur le chemin de la fortune ou qui, l'ayant acquise, veulent la consolider ou l'accroître, demanderont donc au gouvernement de les laisser faire, de ne pas les entraver, de les favoriser au contraire en mettant à leur service le pouvoir de l'Etat ...

(La) raison d'être (du parti), c'est d'appuyer la production organisée, de la défendre contre l'étranger par la protection douanière massive dont il s'est fait la spécialité, de considérer sans fausse honte " les affaires " comme servant l'intérêt général de la nation. Il y a là une conception politique qui se tient, et, tant que la prospérité des plus heureux rejaillit sur tous, on comprend que la majorité s'en accommode. "

A. Siegfried. "Les Etats-Unis d'aujourd'hui", Éditions A. Colin.1927
Manuel Istra, 1ere, ed 1982, p 154


- USA - Le parti démocrate vu par André Siegfried en 1927


«  La tradition démocrate réside essentiellement dans la défense des minorités, des non-organisés. De ce fait, le parti ne trouve pas d'unité dans un principe constructif; son esprit véritable est celui de l'opposition; il ne maintient sa raison d'être que dans une perpétuelle et changeante coalition de mécontents.

Protéger les immigrants contre les assimilateurs; l'individu contre l'Etat, combattre l'oppression légale et sociale de la majorité, revendiquer pour les communautés locales, contre le gouvernement central, le droit de régler elles-mêmes leurs problèmes, c'est-à-dire préserver les Etats contre l'emprise excessive de la fédération...

C'est toujours une clientèle locale brimée, ou s'estimant telle, qu'il soutient : le Sud contre le Nord, l'Ouest agricole contre l'Est capitaliste, les grandes cités cosmopolites contre l'américanisme protestant. Ses victoires sont nombreuses, mais elles restent de caractère local : gouverneurs, législatures d'Etats... »

André Siegfried. Les Etats-Unis d'aujourd'hui, ed Colin 1927.



21/09/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 333 autres membres