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baise main et mocassins

Activité autour de "Baisemains et mocassins

 

Etude d'une vidéo : "Baisemains et mocassins", documentaire diffusé sur Arte en 2005

1) Le journaliste qui mène l’enquête présente le parcours d’un rallye. Il distingue trois périodes qui correspondent à trois âges différents. Comment les appelle-t-il ?

  • 12/13 ans :
  • 14/15 ans :
  • 17/18 ans :

2) A l'aide de la vidéo visionnée en classe, vous complèterez le tableau suivant :

 

 

 

Aurélie

Jeune adolescent en pull marron et chemise rouge et blanche rayée

Caractéristiques individuelles

Âge

 

 

 

Façon de s’habiller

 

 

 

Goûts, dégoûts

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Projets personnels et/ou professionnels

 

 

 

 

 

 

Caractéristique du groupe social auquel ils appartiennent

Type d’habitat,

niveau de langage,

revenus…

 

 

 

Que leur apporte le rallye ?

A quelle étape du rallye en sont-ils ?

 

 

Normes valeurs et rôles  en cours d'acquisition

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment les relations créées dans le rallye pourront-elles  leur servir dans le futur ?

 

3) Quels sont les critères du choix du conjoint pour Aurélie ?

 

Rédaction de paragraphes argumentés (travail de groupes) à A l'aide du document et de la vidéo visionnée en classe, vous montrerez d'abord en quoi le rallye constitue un mode de socialisation spécifique. Puis vous montrerez comment il permet l'acquisition d'un capital social mobilisable dans le futur. Aide : Une intro + 2 paragraphes. Méthode AEI (affirmation / explicitation / illustration) à privilégier.


05/05/2015
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Les réseaux internationaux de la grande bourgeoisie

Les réseaux internationaux de la grande bourgeoisie

 Des activités comme la chasse, le polo, la pêche, le yachting, le golf ou le ski sont le support d’échanges intenses entre les familles dispersées aux quatre coins du monde. Il en va de même dans un autre registre pour des activités caritatives comme celles de l’Ordre de Malte. Le Cercle de l’Union interalliée est affilié avec plus de cent clubs équivalents à travers le monde, ce qui permet à ses membres de toujours disposer, en voyage, d’un lieu où retrouver leurs semblables, que ce soit sur la 5e Avenue à New York ou à Djakarta. Mais, réciproquement, les pays d’origine des membres de l’Interallié sont très divers. En dehors de la France et de pays européens comme le Royaume-Uni, la Belgique ou la Finlande, on peut noter des origines dans tous les continents : des pays comme l’Afrique du Sud, l’Inde, le Japon, le Yémen ou Singapour sont représentés. Leurs ressortissants se côtoient dans les salons luxueux de l’hôtel particulier du 33 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à deux pas du palais de l’Élysée.  Les amitiés et les relations à l’échelle du monde sont ainsi cultivées, entre des membres qui ont pu, pour certains, être condisciples dans quelque établissement scolaire prestigieux.

 Dans un supplément, publié uniquement en 1995, le Bottin mondain fournit 2 084 adresses à l’étranger pour les quelque 42 500 mentions de la liste (qui représentent 200 000 personnes dont 145 000 enfants). Ces adresses sont celles de résidences principales ou de résidences « secondaires ». Elles reposent sur les déclarations des intéressés qui, dans certains cas, pour des raisons fiscales parfois, ne signalent pas tel pied-à-terre ou telle propriété. La réalité de cette pluriterritorialité internationale est donc sous-estimée, dans une proportion impossible à déterminer.

 Il est remarquable que les patronymes d’apparence noble, ou la mention de titres nobiliaires, soient majoritaires parmi ces expatriés ou ces détenteurs de biens immobiliers à l’étranger. Cent deux pays différents sont mentionnés, mais cette belle diversité est inégale, certains pays étant beaucoup plus souvent cités que d’autres. Il en est ainsi pour la Belgique (431 mentions), la Suisse (368) et les États-Unis (238). Les pays africains sont particulièrement peu représentés. Dans chacun de ces pays la surreprésentation des familles nobles se répète, manifestant ainsi l’antériorité de l’enracinement international de l’ancienne aristocratie Les grandes manifestations mondaines prennent presque toujours un caractère international. Il en est ainsi du célèbre bal des Débutantes, très cosmopolite dans sa composition et qui se déroule aussi bien à l’hôtel Crillon, sur la place de la Concorde, à Paris, qu’au Plaza, sur la 5e Avenue à New York. Les grands prix hippiques, certaines ventes aux enchères de prestige, les festivals de musique, les compétitions de polo ou de golf, les régates et bien d’autres occasions voient se rassembler une haute société

internationale. Avec une certaine prédilection pour les manifestations à but caritatif. Le bal de la Rose, à Monaco, est de ces occasions très prisées où l’on peut dépenser beaucoup d’argent avec le sentiment de faire ainsi le bien, et de trouver dans cette générosité une légitimation aux revenus et aux richesses accumulées.

 Cette légitimation fonctionne d’autant mieux que le regroupement de ces élites sociales par-delà les frontières signifie aussi la qualité de personnes suffisamment assurées d’elles-mêmes pour se jouer ainsi des distances et des nationalités.

 Enfin, il ne manque pas d’équipements comme les palaces, certains ports de plaisance, casinos ou hippodromes, pour servir de lieux de rencontre et de célébration de ce cosmopolitisme. Certains grands bourgeois sont ainsi amenés à utiliser des répertoires d’adresses particuliers, composés de plusieurs registres alphabétiques. L’un deux, ayant vécu longtemps en Italie, ne possédait pas moins de quatre de ces carnets d’adresses au format d’un cahier d’écolier d’une centaine de pages. Le premier comportait trois listes, l’une pour Paris, les deux autres pour Londres et New York. Le second carnet, comprenant lui aussi trois parties, était consacré à l’Italie, à l’Espagne et à la Grèce. Le troisième recensait les relations domiciliées en Allemagne, en Suède et en Suisse et Belgique. Enfin les pays de l’Afrique de l’Est, où cet aristocrate allait chasser durant plusieurs mois chaque année, occupaient le dernier répertoire. Ces volumineux carnets d’adresses, très remplis, étaient utilisés en parallèle avec les annuaires imprimés, le Bottin mondain, bien sûr, mais aussi ses équivalents à l’étranger, l’Annuaire espagnol officiel du grand monde, le Debrett anglais, etc. Une collection de L’Almanach de Gotha, publié jusqu’en 1944 dans ce qui avait été le duché de Saxe-Cobourg et Gotha, attestait de l’ancienneté de cet internationalisme de bon ton.

 Anne-Catherine Wagner a montré, dans ses travaux sur les cadres internationaux, les différences entre la nouvelle culture internationale des cadres d’entreprises expatriés et la culture cosmopolite propre à cette haute société ancienne. La première est basée sur une mobilité professionnelle, tandis que la seconde a ses racines dans la famille et la socialisation dès la plus petite enfance. L’une se donne à voir comme apprise, l’autre comme naturelle, comme consubstantielle à un milieu dont elle est un élément identitaire fort.

Sociologie de la bourgeoisie Pinçon et Charlot. 2007

 

 Q1. Recensez toutes les réseaux internationaux entretenus par la haute bourgeoisie décrite par Pinçon et Charlot.

Q2. Comment peut-on voir la proximité de la grande bourgeoisie avec la noblesse ?

Q3 Quelle est la fonction des manifestations à but caritatif selon les auteurs ? Qu’en pensez-vous ?

Q4 Quelle est la différence que l’on peut faire entre les réseaux de cadres d’entreprises expatriés et la haute bourgeoisie traditionnelle ?


30/04/2015
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La théorie générale de Bourdieu

La société selon Bourdieu

 La société comme espace de conflictualité

Bourdieu décrit la société comme un espace de lutte pour l’accumulation de capitaux, inégalement distribués :

 

– le capital économique (richesse matérielle mais aussi position dans l’appareil de production) ;

 

– le capital culturel (à l’état institutionnalisé –diplômes-, à l’état objectif – détenir une oeuvre d’art-, ou à l’état incorporé –être cultivé) ;

 

– le capital social, capital relationnel, le « réseau » ;

 

– le capital symbolique (honneur, prestige, distinction, confiance accordée à l’individu).C’est un capital méconnu, qui cache souvent la puissance économique et matérielle ;

 

– Bourdieu a également distingué le capital politique, qu’il soit personnel (la notoriété du notable par exemple) ou délégué, transféré d’uns institution à un individu (le porte-parole).

 

Ces capitaux orientent notre position dans l’espace social, qui est considéré comme un espace de positions sociales en deux dimensions ; il existe ainsi une homologie entre la position sociale et les goûts et pratiques.

 Le champ, lieu du déploiement de l’habitus et des capitaux des agents

 L’habitus et les agents : L’habitus est un système de schèmes de perception et d’appréciation qui nous permet de donner du sens au monde social, un ensemble de disposition qui se constitue au cours de la socialisation. Cela signifie que notre point de vue est situé, orienté par notre position dans l’espace social. C’est pour cette raison que Bourdieu ne parle pas d’acteurs mais d’agents. L’habitus, système de schèmes de production, de perception et d’appréciation des pratiques, explique que le monde nous apparaît sur le mode de l’évidence, du naturel, de l’allant de soi, car nous l’avons intériorisé. .

 Les champs : L’espace social est constitué d’une multitude de champs plus ou moins autonomes, comme les champs artistique, intellectuel, économique, politique… Un champ, c’est un champ de force au sein duquel se déploient d’agents dotés d’habitus et en concurrence pour des capitaux spécifiques et la domination du champ.

 

Les agents centraux sont ceux qui possèdent le plus du capital pertinent à l’intérieur du champ. Les positions sont toujours relatives, temporelles. En cela, le schéma de Bourdieu est dynamique. Bien que les champs diffèrent dans leurs enjeux et dans leur composition, ils sont soumis à des lois. Bourdieu repère trois invariances :

– Un champ met en jeu des intérêts spécifiques, qui peuvent ne pas être perçus ou être sans valeur dans les autres champs. Pour que le champ perdure, pour que les agents jouent le jeu, il est nécessaire qu’ils croient en ses enjeux : ils doivent partager le même illusio (croire au jeu dans lequel on est pris et à l’importance de l’enjeu). Le champ entretient cet illusio en décernant des distinctions, comme les prix littéraires. Ainsi les enjeux sont loin d’être toujours réductibles à l’intérêt matériel, et sont souvent symboliques.

 – A l’intérieur d’un champ, les agents entretiennent des relations de collusion : même s’ils s’affrontent, ils ont des intérêts communs. En premier lieu, que le champ se maintienne.

 – Dans tous les champs, l’enjeu de la lutte, c’est le monopole de l’autorité spécifique. Les agents se battent pour conserver ou améliorer leur position. Or, le meilleur moyen d’y arriver, c’est de maîtriser le principe de hiérarchisation : dominer le champ c’est fixer les règles du jeu, les capitaux pertinents etc. Dans tous les champs, il y a des positions orthodoxes, hétérodoxes, légitimes, illégitimes. Et il y a aussi un contrôle des ‘’portes’’ du champ, pour faire entrer ou sortir des agents, des capitaux…

 

Pour analyser les champs, Bourdieu déploie un relationnalisme anti-subjectiviste : le champ est perçu comme un système d’écarts (ce que fait un agent n’a de sens que relativement à ce que font les autres). La construction du champ est un travail empirique : on délimite les frontières du champ en mettant en évidence quels sont les capitaux pertinents.

 Modes de domination et violence symbolique

 Sociétés traditionnelles et sociétés modernes : Dans son article intitulé « Les modes de domination », Bourdieu expose que, dans les sociétés traditionnelles, dépourvues de marché « auto-réglé » (au sens de Polanyi), d’institutions scolaire, juridique etc., les relations de domination ne peuvent se poursuivre qu’à condition d’être renouvelées perpétuellement de manière directe et personnelle (comme on le voit, en Kabylie, avec le Khammessat). A l’inverse, lorsque la domination est imbriquée dans la possession des moyens -capital économique et culturel- de contrôler les mécanismes des champs, la domination se reproduit de manière systémique, indépendamment d’une action intentionnelle des agents.

En d’autres termes, il existe des différences dans les modes de domination qui résident, en dernier ressort, dans l’objectivation du capital social accumulé : la Kabylie illustre ces sociétés où les relations de domination sont dépendantes des interactions personnelles. Dans les sociétés modernes, ces relations sont médiatisées par des mécanismes institutionnels, objectifs : elles sont, dès lors, plus opaques, et peuvent subsister longtemps sans que les agents aient à les recréer continûment ; comme les capitaux sont inégalement distribués, cette objectivation assure la reproduction de la structure de la distribution du capital, qui conditionne elle-même l’appropriation du capital et reproduit ainsi les rapports de domination.

 

 

 

Voyons quels sont, selon Bourdieu, les effets de l’objectivation du capital accumulé :

 

L’existence de champs relativement autonomes permet aux détenteurs des moyens de maîtriser leurs mécanismes de faire l’économie de stratégies visant à perpétuer une relation durable de dépendance de personne à personne. En effet, ces relations personnelles de domination sont très coûteuses car elles supposent souvent des dons -comme lors du potlatch, mais aussi du temps : le moyen peut finir par manger la fin (les actions et dons nécessaires à maintenir la domination la fragilise, par exemple en asséchant financièrement les familles).

 

Bourdieu explique en détail ces mécanismes d’objectivation : par la détention d’un statut professionnel ou d’un titre scolaire, le capital incorporé dans une personne est objectivé par des institutions qui assurent sa légitimité, si bien que les relations de pouvoir et de dépendance ne s’établissent plus directement entre les personnes, mais s’instaurent dans l’anonymat institutionnel. Tous ces mécanismes, avalisés par le droit, permettent aux détenteurs d’un pouvoir de faire l’économie de l’affirmation continue de rapports de force. La reproduction des relations de domination demeure cachée (par exemple, le système d’enseignement, sous l’apparence d’un jeu équitable, ne fait qu’enregistrer la transmission d’un capital en établissant l’adéquation entre les diplômes et les postes). Plus la reproduction de la domination dépend de mécanismes objectifs, plus les stratégies de reproduction sont indirectes, impersonnelles.

 

 

 

Société traditionnelle et violence symbolique :

 

Au contraire, tant qu’il n’existe pas de système qui assure par son propre mouvement la reproduction de l’ordre établi, les dominants doivent y travailler quotidiennement et personnellement. Dès lors, il y a deux manières de s’assurer la soumission d’une personne : la violence ouverte (physique ou économique, par le biais de la dette), et la violence symbolique (notamment par le bais du don, qui suppose des obligations morales). La violence symbolique, euphémisée, est méconnue comme telle et donc reconnue. Et c’est parce que la domination ne peut s’exercer que de personne à personne qu’elle doit se dissimuler sous le voile des relations enchantées.

 

La société traditionnelle est, pour Bourdieu, le lieu par excellence de la violence symbolique  : étant donné qu’elle ne dispose pas de la violence implacable et cachée des mécanismes objectifs, elle a recours simultanément à des formes de domination parfois plus violentes physiquement, mais aussi plus douces.  Cependant, l’usage de la violence ouverte menace la relation même de domination, et la violence symbolique lui est préférée car plus efficace. Cette violence douce exige de celui qui l’exerce qu’il paye de sa personne car la confiance qu’on lui porte doit lui venir de ses qualités propres : n’étant pas garantie par une institution, l’autorité personnelle ne peut se perpétuer durablement qu’au travers d’actions qui la réaffirment par leur conformité aux valeurs reconnues par le groupe, et les dominants peuvent moins que quiconque se permettre de prendre des libertés avec les normes du groupe. Ainsi, le proverbe kabyle « on est riche pour donner aux pauvres » illustre bien que la richesse, base ultime du pouvoir, ne peut exercer durablement un pouvoir que si elle est transformée en capital symbolique, prestige notamment assuré par le don, la vertu, la générosité… Par ailleurs, la reconversion permanente du capital économique en capital symbolique, coûteux socialement et économiquement, ne peut réussir qu’avec la complicité de tout le groupe, par les dispositions que le groupe inculque sous forme d’habitus aux agents. La morale de l’honneur et la relation enchantée unissant le dominé au dominant rendent inacceptables les relations de l’économie moderne, vues sur le mode désenchanté de l’intérêt.

 

Société moderne : un retour de la violence symbolique ?

 

Bourdieu affirme ainsi que, dans les sociétés modernes, les formes symboliques de domination ont perdu du terrain avec la constitution de mécanismes objectifs qui nécessiteraient, pour être acceptés, une vision désenchantée du monde. Il ajoute cependant que la découverte de ces mécanismes de reproduction, menaçant la perpétuation de la domination, appelle le retour de formes de violence symbolique fondées sur la dissimulation de ces mécanismes : cela se produirait par la conversion du capital économique en capital symbolique (redistribution publique ou privée, qui assure un prestige qui semble ne rien devoir à l’exploitation des dominés), ainsi que par le démenti de l’intérêt matériel, par la transformation de l’argent en distinction (art, pratiques culturelles…).

 

L’enjeu du champ politique, imposer la légitimité de la vision du monde propre à une classe

 

 

Le champ politique : Le champ politique est un des champs qui a pour enjeu d’« imposer la vision légitime du monde social  : comparable au champ religieux sur ce point, le champ politique tend à concentrer « l’accès aux moyens de manipulation légitime de la vision du monde (ce qui est la définition de l’action politique) ». Mais cette concentration prend sa base hors du champ. Les trois champs que sont les sciences sociales, le politique et le journalisme ont des enjeux communs : les professionnels de l’explication et du discours que sont les sociologues, les historiens, les hommes politiques et le journalistes cherchent à imposer leurs schèmes de perception du monde comme seuls légitimes, en luttant entre eux pour conquérir « le monopole de la violence symbolique légitime ».

 

Le champ politique a pour logique spécifique de viser à donner sa vision du monde social comme fondée non seulement sur des critères de vérité mais aussi et surtout sur sa représentativité, sa capacité à mobiliser ceux qui s’y reconnaissent. S’il partage avec le champ des science sociales l’enjeu d’imposer une vision du monde, celle-ci n’est pas validée par sa vérité intrinsèque mais par la force du nombre de ceux qui la tiennent pour vraie et qui, ainsi, concourent à la faire advenir : alors que dans le champ des sciences sociales, on oppose des idées-vérité, dans le champ politique, on oppose des idées-forces.

 

Ainsi, « une partie importante des problèmes qu’on nous présente comme des problèmes politiques importants sont des problèmes qui sont importants pour les politiques, notamment parce qu’ils le permette de faire des différences entre eux ». Il englobe dans ce champ certains journalistes et les sondeurs.

 

 

 

 


28/04/2015
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TD 1 groupes sociaux

Document 1 : Les supporters, entre groupe « primaire » et « secondaire ». L'exemple du club de Sankt Pauli.

Nombreux sont les clubs de football centenaires qui existent outre-Rhin. La plupart d'entre eux arborent d'ailleurs l'année de leur fondation dans leur nom et sur leur blason.

Parmi les plus connus : Hannover 96, Schalke 04, le Bayer 04 Leverkusen, le BVB 09 Dortmund... Ce groupe des centenaires vient de s'agrandir : ce mois-ci, le Fussball-Club Sankt Pauli fête le centième anniversaire de sa création officielle.

S'il évoluait seulement en [deuxième division], jusqu'à la saison passée, ce club du quartier du même nom du port de Hambourg demeure l'un des plus populaires du pays. Et sa renommée ne s'arrête pas aux frontières allemandes […] Populaire... Et pourtant ! St Pauli affiche un palmarès national vierge. Le club ne s'est même jamais qualifié pour une Coupe d'Europe. En fait, le FC St Pauli est une équipe de deuxième rang, qui effectue quelques incursions sporadiques en première division... ou en troisième.[…] Le FC St Pauli est connu pour avoir été le premier club allemand à s'être vigoureusement mobilisé contre le racisme, l'extrémisme et le sexisme, à une époque où le hooliganisme se portait bien. Des exemples :

  • Très tôt, il fait modifier ses statuts et le règlement de son stade, pour bannir les mauvais comportements des supporteurs et donner l'exemple.
  • Dès 1963, il devient le tout premier club pro d'outre-Rhin à aligner dans son équipe première un footballeur d'Afrique noire : l'attaquant togolais Guy Acolatse.
  • En 2002, la publicité d'un magazine masculin a ainsi été retirée de l'enceinte du Millerntor-Stadion, car jugée dégradante vis-à-vis des femmes.

L'homophobie est un autre fléau dénoncé par le FC St Pauli. Une attitude logique, quand on sait que Cornelius Littmann, président du club depuis 2003 qui vient tout juste de quitter ses fonctions, est un homosexuel déclaré. […] Mais la lutte la plus célèbre des fans de ce club hambourgeois reste celle menée contre l'extrême droite -St-Pauli Fans gegen Rechts. Les supporteurs du club brun/blanc militent souvent et activement contre le fascisme et le néo-nazisme.

Si tout se passe bien lors des manifestations préparées avec les membres du réseau Fare (Football against racism in Europe), cela ne va pas sans heurts en championnat, comme lors des matches opposant le FC St Pauli aux clubs de l'ex-RDA.

Si le club évite le Dynamo Dresde et les clubs de Leipzig qui évoluent à des échelons inférieurs, des clashes ont souvent lieu avec Cottbus et Rostock. Sur ces matches classés à hauts risques, il est banal que les plus fanatiques des deux camps tentent d'en découdre pour une troisième mi-temps « cocos » vs. « fachos ».

Toni Turek, « Renaissance du St Pauli de Hambourg, rebelle du foot », Rue89.fr, 1er juin 2010

A savoir. On appelle groupe « primaire » un ensemble de personnes qui se connaissent toutes et se fréquentent de manière relativement régulière, et un groupe « secondaire » un ensemble de personnes possédant des propriétés communes qui sont identifiés comme appartenant à un même groupe en vertu de propriétés communes, et qui s'identifient comme tel en vertu d'un sentiment d'appartenance, mais sans forcément se connaître.

1. Discuter - Le football est-il le seul élément qui réunit les supporters du FC Sankt Pauli ?
2. Analyser - Quelles fonctions peuvent remplir les bagarres des fans de Sankt Pauli contre d’autres supporters ?
3. Justifier - En quoi les supporters d'un club de football forment-ils à la fois des groupes « primaires » et « secondaires » ?

Doc 2 - Les classes sociales

[Pour Karl Marx] les classes sont des ensembles d'individus occupant une position similaire dans le processus de production (qui est toujours, pour Marx, un processus d'exploitation), et définis par la nature de leur revenu (dans le système capitaliste : rente du propriétaire foncier, profit du capitaliste ou salaire du prolétaire). Mais (…) il leur donne également la dimension politique de groupes en lutte pour le contrôle de la société.

Les classes ne se définissent donc que dans un rapport de classe : « Les individus isolés ne forment une classe que pour autant qu'ils doivent mener une lutte commune contre une autre classe. » (…). L'existence d'une classe comme groupe réel, mobilisé (la classe « en soi »), se double nécessairement, chez ses membres, d'une conscience de classe, c'est-à-dire la conscience d'appartenir à cette classe et d'en partager les intérêts (la classe « pour soi »).

Chez Max Weber, la division en classes se fonde aussi sur le processus économique. Mais il est beaucoup plus prudent que Marx : les classes regroupent simplement des individus possédant des chances égales d'acquérir certains biens sur le marché, porteurs des mêmes « chances de vie » (Lebenschancen). Elles n'impliquent aucun sentiment d'appartenance (ce dernier étant propre à la communauté) : les classes sociales sont simplement une manière (d'autres sont possibles) de découper et d'analyser la réalité. (…)

L'oeuvre de Pierre Bourdieu constitue une synthèse originale des approches classiques des classes sociales. Il reprend l'idée d'un espace social hiérarchisé, mais, au capital économique comme principe de division, il ajoute le capital culturel (saisi essentiellement par le diplôme). Ainsi, les positions sociales se définissent-elles non seulement par le volume global de capital (toutes espèces confondues), mais aussi par sa structure. Au sein des classes dominantes, possédant un important volume global de capital, les enseignants (riches en capital culturel mais pauvres en capital économique) s'opposent aux patrons de commerce à la structure de capital inversée. Au bas de l'échelle sociale, les ouvriers spécialisés possèdent peu des deux espèces de capitaux.

Xavier Molénat, « Les classes sociales », Sciences Humaines, n° 138 - Mai 2003

4. Comparer – Comparez les théories des classes sociales chez Marx, Weber et Bourdieu.
5. Discuter – Comparez les notions de classe sociale et de groupe social.
6. Définir – Proposez une définition de la notion de classe sociale à partir des notions de groupe d’appartenance et de groupe de référence


28/04/2015
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Comment on entre dans une carrière de déviant ?


27/04/2015
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