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Calvin et hobbes

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26/11/2014
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les formes de l'échange

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Discuter : Que pensez-vous du raisonnement du chat ?

Document 1 : Le don, une forme d’échange non marchand

Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate jamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au cours d’un marché passé entre les individus. D’abord, ce ne sont pas des individus, ce sont des collectivités qui s’obligent mutuellement, échangent et contractent (…) : clans, tribus, familles, qui s’affrontent et s’opposent soit en groupes se faisant face sur le terrain, soit par l’intermédiaire de leurs chefs, soit de ces deux façons à la fois.

De plus, ce qu’ils s’échangent,  ce n’est pas exclusivement des biens et des richesses (…) des choses utiles économiquement. Ce sont avant tout des politesses, des festins, des rites, des services militaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes, des foires dont le marché n’est qu’un des moments et où la circulation des richesses n’est qu’un des termes d’un contrat beaucoup plus général et beaucoup plus permanent. Enfin, ces prestations et contre-prestations s’engagent sous une forme plutôt volontaire, par des présents, des cadeaux, bien qu’elles soient au fond rigoureusement obligatoires. (…)

[le potlatch est une forme particulière de don qui était pratiqué par les indiens de la côte Nord-Ouest de l’Amérique ; les chefs de clans s’échangent de la nourriture et des biens précieux dans une sorte de compétition où sera réputé gagnant celui qui aura été le plus généreux]

L’ obligation de donner est l’essence du potlatch. Un chef (…) ne conserve son autorité (…) qu’en dépensant sa fortune, en la distribuant, en humiliant les autres (…) L’obligation de recevoir ne contraint pas moins. On n’a pas le droit de refuser un don. Agir ainsi, c’est manifester que l’on craint d’avoir à rendre (…) L’obligation de rendre est tout le potlatch (…) on perd la « face » à jamais si on ne rend pas, ou si on ne détruit pas des valeurs équivalentes (…)

Une partie considérable de notre morale et de notre vie elle-même [se situe] toujours dans cette atmosphère du don, de l’obligation et de la liberté mêlés. Le don non rendu rend encore inférieur celui qui l’a accepté (…) L’invitation doit être rendue (…) Ainsi telle famille villageoise de notre enfance, en Lorraine, qui se restreignait à la vie la plus modeste en temps courant, se ruinait pour ses hôtes à l’occasion de fêtes patronales, de mariage, de communion (…) Il faut être « grand seigneur » dans ces occasions.

Source originale: Marcel Mauss, "Essai sur le don", 1923
Source numérique: Les Classiques des sciences sociales

 

Q1 Expliquer : En quoi le don se rapproche t-il des échanges marchands ?


Q2. Distinguer :   En quoi est-il radicalement différent ?


Q3. Analyser : A partir de l’exemple des cadeaux que l’on se fait entre amis : dans quels cas en fait-on ? Qu’est-ce qui guide le choix du cadeau ?


Q4. Distinguer : Recensez les multiples manifestations des échanges sous forme de don, aujourd’hui. Y retrouve-t-on toujours les trois « obligations » décrites par Marcel Mauss ?

 

Document 2 - Echange marchand, redistribution et réciprocité

[L'économiste hongrois Polanyi distingue] une pluralité de modes de circulation de biens et services, que les sociétés combinent de manières diverses à travers le temps et l'espace : l'échange – et son modèle de marché – la redistribution – qui requiert le modèle institutionnel de la centralité –, la réciprocité – encouragée par le modèle institutionnel de la symétrie [...]. Ces [modèles] désignent les interactions au travers desquelles sont acheminés les biens et ressources dans une société, et la façon dont les groupes d'individus, en raison de ces circuits symboliques, sont liés entre eux, intégrés à la société dans son ensemble. (...)

Prenant pour exemple la société des Trobriandais de Mélanésie, Polanyi met en évidence deux principes de comportement qui ne sont généralement pas associés à l'économie : la réciprocité et la redistribution. Chez les Trobriandais, la réciprocité touche les relations entre individus issus d'une même famille tandis que la redistribution touche les individus qui dépendent d'un même chef. La réciprocité réside dans le fait que l'entretien de la famille est assuré par les parents [de la famille de la mère]. Cet entretien fonctionne sur le principe du don-contre-don mais entre membres différents au sein d'un même groupe : les frères pourvoient aux besoins des sœurs et de leur famille, en échange de quoi ils reçoivent, à travers les produits reçus par leur épouse de leur propre famille, la subsistance. La redistribution est assurée par le chef de l'île qui se voit attribuer une partie de la production et la redistribue ensuite, la production non ponctionnée étant principalement affectée aux évènements festifs de la communauté. (...) L'enseignement que tire Polanyi de l'étude de ce type de sociétés porte sur l'existence de principes organisateurs de l'économie différents de ceux décrits et « universalisés » par les économistes classiques et en particulier par Adam Smith, et qui sont basés sur la recherche du gain et la propension au troc (...)

On retrouve bien entendu dans nos économies des relations marchandes. Dans l'économie marchande, c'est au marché qu'incombe la responsabilité de la circulation des biens et services. La redistribution (principe par lequel la production est collectée par une autorité centrale dont la responsabilité est de la répartir) est fondamentale dans nos économies contemporaines puisque l'État social s'organise autour de ce principe, moyennant des règles de taxation et de transfert. Il redistribue les ressources en étant soumis au contrôle démocratique. La réciprocité, décrivant un mode spécifique de circulation des biens et services exprimant un lien social particulier entre les groupes ou les individus recevant des dons et supposés offrir librement un contre-don, s'exprime aujourd'hui principalement au sein de l'économie non-monétaire. Mais un certain nombre de relations réciprocitaires adoptent des formes monétaires, telles que les donations monétaires.

Florence Degavre et Andreia Lemaître, « Approches substantives de l'économie : des outils pour l'étude des organisations d'économie sociale », Revue Interventions économiques [En ligne], 38 | 2008,

Q5. Définir - quelles sont les 3 formes de l'échange selon Polanyi ?


Q6. Distinguer - quelles différences pouvez-vous faire entre la réciprocité et la redistribution chez les trobriandais ?


Q7. Expliquer - expliquez la phrase soulignée.


Q8. Illustrer - Donnez un exemple d'échange réciproque, d'échange marchand et de redistribution dans les sociétés modernes.


17/11/2014
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Délinquant sexuels et surveillance électronique

La Californie instaure la surveillance totale des délinquants sexuels sur internet

Ludwig Gallet, publié le 07/11/2012 à 18:29 L’Expansion

Adoptée à plus de 80% par les électeurs de l'Etat de Californie, une loi supprime toute protection des données personnelles sur internet pour les délinquants sexuels, qui seront obligés de transmettre tous leurs identifiants aux autorités. 

Mardi, outre l'élection présidentielle, les Américains ont été amenés à donner leur avis sur de multiples référendums. En Californie, un texte de loi a fait particulièrement débat. Il s'agit de la proposition 35, adoptée à plus de 80%, qui portait sur la lutte contre le trafic de personnes et les délinquants sexuels. La polémique découle de prérogatives allouées aux autorités, afin de leur permettre de contrôler les moindres faits et gestes de ces individus. Explications. 

Ce qu'énonce la proposition

La proposition 35 peut être divisée en deux volets. Le trafic d'êtres humains d'un côté, la lutte contre la délinquance sexuelle de l'autre. Pour le premier, le texte de loi propose un durcissement des peines ainsi que le déblocage de fonds pour venir en aide aux victimes. S'agissant de la délinquance sexuelle, la proposition 35 vise à pister et contrôler les moindres agissements sur le web d'individus ayant été condamnés. Concrètement, les délinquants devront transmettre aux autorités la liste de tous leurs identifiants et mots de passe sur internet, qu'il s'agisse d'un service de messagerie, de réseaux sociaux ou d'e-commerce. Mais encore, il seront contraints de fournir la liste de leurs fournisseurs d'accès internet. 

Les personnes visées par le texte disposent d'un délai de 24 heures pour transmettre ces informations en cas de souscription à un nouveau service. Sans quoi ils risquent tout simplement une peine de prison.  

Une mesure décriée mais largement approuvée par les électeurs

Les mesures prévues dans la proposition 35 ont suscité une levée de boucliers de la part de plusieurs associations, qui y voient de nouvelles restrictions aux libertés individuelles. C'est le cas de l'Electronic Frontier Foundation, qui s'y oppose fermement "en ce qu'elle crée de nouvelles restrictions à la liberté d'expression en ligne, et accroît la surveillance du gouvernement sur les comptes en ligne d'une classe d'individus", relaye le site Arstechnica

L'ACLU, la section californienne de l'association américaine pour les libertés civiles, se montre encore plus méfiante, exprimant ses craintes d'une dérive. Elle relève qu'une personne condamnée il y a des années pour une offense sexuelle mineure (exhibition, etc...) devra elle aussi se plier à ces contraintes, particulièrement lourdes. 

Une telle proposition de loi ne verrait sans doute jamais le jour en France. Mais aux Etats-Unis, elle a été plébiscitée à 81,1%. 

La liste des délinquants sexuels est consultable en ligne

Les Etats-Unis disposent de nombreux dispositifs visant à lutter contre la délinquance sexuelle. La proposition 35 reste dans cette logique, en récoltant le maximum d'informations sur des personnes condamnées pour des faits plus ou moins graves. Le Département de la Justice a ainsi publié sur le web son fichier dressant la liste de toutes les personnes condamnées par le passé. Elle est consultable par tous.  

D'autres Etats sont même allés plus loin. En juin dernier, le site PC Inpact revenait sur l'adoption d'une loi par l'Etat de la Louisiane obligeant les délinquants sexuels utilisant des réseaux sociaux à indiquer sur leur profil leur "qualité" de délinquant sexuel, l'objet de leur condamnation, la juridiction ayant statué, leur description


17/11/2014
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la personne est une marchandise A Gorz

       (...) Mieux encore : dans la foulée, on abolit le salariat. Non pas en abolissant le travail dépendant mais en abolissant, par le discours au moins, la fonction patronale. Il n’y a plus que des entrepreneurs, les « collaborateurs » des grandes entreprises étant eux-mêmes des « chefs d’entreprise » : leur entreprise consiste à gérer, accroître, faire fructifier un capital humain qui est eux-mêmes, en vendant leurs services. Un néophyte de l’ultralibéralisme a parfaitement exprimé cette idéologie : « La caractéristique du monde contemporain est désormais que tout le monde fait du commerce, c’est-à- dire achète et vend [...] et veut revendre plus cher qu’il n’a investi [...] Tout le monde sera constamment occupé à faire du business à propos de tout : sexualité, mariage, procréation, santé, beauté, identité, connaissances, relations, idées [...] Nous ne savons plus très bien quand nous travaillons et quand nous ne travaillons pas. Nous serons constamment occupés à faire toutes sortes de business [...] Même les salariés deviendront des entrepreneurs individuels, gérant leur carrière comme celle d’une petite entreprise [...] prompts à se former au sujet des nouveautés. La personne devient une entreprise [...] Il n’y a plus de famille ni de nation qui tienne » [Lévy, 2000, p. 84-86 – c’est moi qui souligne].

              Tout devient marchandise, la vente de soi s’étend à tous les aspects de l’existence personnelle, l’argent devient le but de toutes les activités. Comme le dit Jean-Marie Vincent [2001], « l’emprise de la valeur n’a jamais été aussi forte ». Tout est mesuré en argent, mercantifié par lui. Il s’est soumis toutes les activités et tous les espaces dans lesquels l’autonomie de la production de soi était censée pouvoir s’épanouir : les sports, l’éducation, la recherche scientifique, la maternité, la création artistique, la politique. L’entreprise privée s’empare de l’espace public et des biens collectifs, vend les loisirs et la culture comme des marchandises, transforme en propriété privée les savoirs, les moyens d’accès aux connaissances et à l’information. Une poignée de groupes financiers cherche à monopoliser les fréquences radio, la conception et la vente de cours universitaires [cf. Rifkin, 2000, p. 282-287]. La victoire du capitalisme devient totale et précisément pour cela, la résistance à l’emprise de la valeur devient de plus en plus éloquente et massive. (..)

              Tout cela serait dérisoire si l’anarcho-communisme n’avait déjà trouvé une traduction pratique et si cette pratique n’avait pour protagonistes ceux- là mêmes dont le « capital humain » est le plus précieux pour les entreprises, à savoir les informaticiens de haut niveau qui ont entrepris de casser le monopole de l’accès au savoir que Bill Gates était en train d’acquérir. Ils ont inventé et continuent de développer à cette fin les « logiciels libres » (principalement Linux, au code source ouvert), et commencent à développer le « réseau libre ». Leur philosophie de départ est que les connaissances reproductibles sont toujours le résultat d’une coopération à l’échelle de toute la société et d’échanges à l’échelle du monde entier. Elles doivent être traitées comme un bien commun de l’humanité, être librement accessibles à tous et partout. Chaque participant de la « communauté Linux » met ses talents et connaissances à la disposition des autres et peut disposer gratuitement de la totalité des connaissances et savoirs ainsi mis en commun. La force productive la plus importante pour « l’économie de l’immatériel » se trouve ainsi collectivisée, employée à combattre son appropriation privée et sa valorisation capitaliste.

              Richard Barbrook voit là l’ébauche d’une "économie anarcho-communiste du don", seule alternative à la domination du capitalisme monopoliste ». D’autres voient surgir la possibilité d’une auto-organisation par les usagers-producteurs de la production et de l’échange de connaissances, de services, de biens culturels et, potentiellement, matériels sans qu’il y ait besoin de passer par le marché et la forme valeur (le prix).

              La production de soi tend ainsi à s’émanciper à son plus haut niveau technique et à se poser dans son autonomie comme sa propre fin, combattant non plus seulement le monopole de Microsoft, mais toute appropriation privée de connaissances, tout pouvoir sur des biens collectifs.

La chose était prévisible : quand le savoir (knowledge) devient la principale force productive et la production de soi la condition de sa mise en œuvre, tout ce qui touche à la production, à l’orientation, à la division du savoir devient un enjeu de pouvoir. La question de la propriété privée ou publique, de l’usage payant ou gratuit des moyens d’accès au savoir devient un enjeu central du conflit. Celui-ci, tout en transcendant d’anciennes barrières de classe, définit de nouvelles formes, de nouveaux protagonistes et de nouveaux terrains de lutte sociale.

 

A Gorz , La personne est une marchandise, revue du Mauss, 2008

 

Q1. Repérer dans le texte les critiques de la marchandisation ? 

Q2. En quoi le modéle coopératif de Linux permet-il de penser une sortie du processus décrit par André Gorz ? 


14/11/2014
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Karl Polanyi

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La sociologie économique PSteiner 2005

 

Q1 Quels sont les 3 modes de circulation des biens favorisant la satisfaction des besoins humains ? 

Q2. Qu'est ce que la grande transformation selon K Polanyi ? 


12/11/2014
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