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Dossier 5.4 les politiques conjoncturelles

Dossier 5.4. Quelles politiques conjoncturelles ?

Des politiques conjoncturelles permettent de résorber les déséquilibres macroéconomiques

A. Définitions

Une politique conjoncturelle est d’abord une politique économique, c'est une action volontariste de l’Etat. A la différence d’une politique structurelle, elle a des objectifs de court terme, quelques mois ou un an. Elle correspond à la fonction de régulation ou de stabilisation de l’Etat, de lutte contre les déséquilibres macroéconomiques : inflation, chômage, déséquilibre extérieur.

 Les moyens utilisés par la politique conjoncturelle sont essentiellement le budget de l’Etat (la politique peut agir sur les dépenses comme sur les recettes, la politique fiscale en est donc un exemple) et la monnaie (ses leviers sont la quantité de monnaie en circulation et le prix de cette monnaie, ce qui inclut son taux de change vis-à-vis d’autres devises)

B. La politique budgétaire : expansive ou restrictive ?

Une politique budgétaire expansionniste ( de relance) a pour but de favoriser la croissance économique.  La hausse des dépenses publiques (ou la baisse des prélèvements obligatoires) a pour but d'augmenter la demande globale anticipée (consommation, investissement directement ou indirectement), la production et ainsi l’emploi, pour faire diminuer le chômage. C'est Keynes qui a montré le premier ce mécanisme économique en insistant sur le principe du multiplicateur d'investissement selon lequel une hausse des investissements entraîne une hausse plus que proportionnelle de la richesse créée. Ce mécanisme permet de compenser de faibles investissements privés par une hausse  des dépenses publiques. Cette politique a par ailleurs été mise en oeuvre pour la première fois lors de la crise de 1929 aux Etats-Unis par Roosevelt. 

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illustration : multiplicateur

 

A l’inverse, une politique restrictive, de stabilisation ou de rigueur, qui limite les dépenses ou accroît les prélèvements obligatoires, a pour but de résorber le déficit public ou bien de lutter contre l’inflation issue d’une demande excessive. Par exemple, les impôts augmentent, les ménages consomment moins, la demande diminue et l'inflation ralentit. 

 

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La politique budgétaire peut avoir également une dimension structurelle ou de moyen/long terme lorsque les dépenses ou les recettes publiques impliquées sont facteurs de croissance endogène (investissements en infrastructures, en formation, en recherche…)

Texte vidéo :  le multiplicateur-keynesien

Au delà des politiques volontaires des gouvernements, les recettes et les dépenses publiques sont  des « stabilisateurs automatiques » : elles varient automatiquement en fonction des variations de la conjoncture et exercent une action contra-cyclique sur l’activité économique. En effet, certaines dépenses publiques sont directement liées à la conjoncture. Ainsi, quand l’activité économique ralentit, les dépenses publiques ont tendance à s’accélérer ( allocations chômage) tandis que les entrées de recettes ralentissent mécaniquement. À l’inverse, en période de forte croissance économique, les impôts et cotisations sociales prélevées par les pouvoirs publics augmentent automatiquement (les entreprises produisent davantage et versent donc plus d’impôts sur la production) alors que les dépenses diminuent.

 

C. La politique monétaire.

 

 

1) Comment et par qui la monnaie est-elle créée ?

2) A quoi est due l'inflation ?

3) Pourquoi contrôler l'inflation ?

4) Comment la banque centrale contrôle t-elle la quantité de monnaie en circulation ?

5) Quel est le taux d'inflation optimal selon les économistes ?

 

On peut aussi favoriser la croissance économique par le biais d'une politique monétaire expansionniste. En augmentant la quantité de monnaie en circulation (volume de crédit disponible pour l’économie) notamment en diminuant le prix de cette monnaie par des taux d'intérêt faibles, la demande globale est stimulée. Cette politique monétaire permet d'augmenter la production, et enfin l’emploi.

 Les agents économiques sont incités à emprunter lorsque les crédits seront bon marché, ils dépensent plus. Ils en sont dissuadés lorsque les crédits sont chers, la dépense est alors limitée. Une politique monétaire restrictive a pour but de lutter contre l'inflation.

 Lutter contre l’inflation est également un moyen de défendre une monnaie à fort pouvoir d’achat sur le marché des devises : les importations sont moins coûteuses, les capitaux sont attirés.

 En France, c’est la Banque Centrale Européenne qui est chargée de mener ce type d’action. Elle fixe le taux des réserves obligatoires des banques commerciales, le prix de leur refinancement. Pour modifier ce dernier, elle agit sur les taux d’intérêt en achetant et vendant des titres sur les marchés monétaires.

 La politique monétaire peut elle aussi devenir structurelle lorsqu’elle s’imprime sur une longue période : la politique actuelle de désinflation en est un exemple. Il s’agit de stabiliser les prix à long terme et de marquer les anticipations des agents économiques dans ce sens.

D. Des contraintes importantes atténuent  leur efficacité

Dans les faits, les marges de manœuvre de ces politiques économiques sont limitées

 Il existe en premier lieu des contraintes communes à ces politiques : D’autres déséquilibres peuvent en résulter.

                - En économie ouverte, une part importante de la demande globale est destinée à des agents économiques non résidents. Un effort d’expansion monétaire ou budgétaire supporté par un pays pourra produire ses effets positifs sur un partenaire commercial. Le déséquilibre extérieur peut s’en trouver aggravé.

                - Ces politiques d’expansion comportent aussi un risque inflationniste : Une activation de la demande de biens et services dans un contexte d’offre de biens et services limitée ou contrainte est générateur d’inflation.

                   - A l’inverse, une politique restrictive efficace sur l’inflation peut brider la croissance économique ou échouer à lutter contre le chômage.

 

La politique budgétaire d’expansion est spécifiquement limitée par son financement :

-         un financement par l’impôt peut dissuader l’activité économique s’il devient excessif.

-         Un financement par l’emprunt accroît la charge de la dette et pose la question de son renouvellement.

-         La captation des fonds prêtables par l’Etat peut évincer les autres agents économiques.

 Une politique restrictive, elle, est susceptible de nuire à la capacité de l’Etat à assurer ses différentes missions, économiques sociales ou politiques. L’adoption du pacte de stabilité et de croissance en 1997 par les membres de la zone euro a d’ailleurs formellement limité la marge de manœuvre des Etats.

carte mentale

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La politique monétaire est soumise à la contrainte extérieure : une monnaie «forte» impacte la compétitivité prix des exportations. Dans le cadre de la zone euro, cette politique menée par la BCE est qui plus est, unique.

Au total, plus que le choix d’une politique conjoncturelle, c’est bien la cohérence du «policy mix » qui va se révéler stratégique pour les pouvoirs publics.

 

exercice 2 politiques conjoncturelles. 

 

 

1. Quelle différence y a-t-il entre une politique conjoncturelle et une politique structurelles ? Quels liens peut-on cependant établir ?

2. Faire un schéma causal d’une relance budgétaire : demande globale, PO, emploi, investissement, production, consommation, dépenses publiques

3. Comment s’exercent les stabilisateurs automatiques ?

4. Recherche : qu’est ce qu’une politique de désinflation compétitive ?

5. Faîtes un tableau avec les différentes limites des politiques économiques.



27/10/2014
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