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correction l'école favorise t-elle la mobilité sociale ?

 
 

L’école favorise-t-elle la mobilité sociale?

 

 

 

.Introduction

 

 principe méritocratique  ascenseur social

 

mobilité sociale : ensemble des changements de position des individus dans l’espace social, est  estimée par leur position socioprofessionnelle, soit au cours de leur vie active (mobilité intragénérationnelle), soit d’une génération à lʼautre (mobilitéintergénérationnelle).  

 

Ecole : fonction de transmission culturelle, de socialisation, de séléction

 

I l’école favorise la mobilité sociale

 

A. L’école joue un rôle essentiel dans la mobilité sociale...

 

Fournit les qualifications qui permettent d’avoir un emploi .

 

mutations du système éducatif : massification et  démocratisation scolaire.  

 

Les enfants des catégories populaires accédent aux diplômes du second degré puis du supérieur. Ainsi plus de 50% des enfants dʼouvriers et dʼemployés nés entre 1983 et 1987 obtiennent le baccalauréat contre seulement 21% pour la génération née entre 1964 et 1968  doc 4

 

 29%des bacheliers en 2011 sont fils dʼouvriers, 21%sont fils de professions intermédiaires et 23% fils de cadres. (doc 2)

 

 

B. ... et participe donc à la mobilité sociale verticale intergénérationnelle ascendante

On constate, grâce au document 3, que17% des fils dʼouvriers appartiennent en 2003 à la catégorie «professions intermédiaires» et que par exemple 26% des fils de «profession intermédiaires» appartiennent en 2003 à la catégorie «cadres et professions intellectuelles supérieures». On imagine

certes qu

ʼ

une partie de ces cas de mobilité verticale ascendante s

ʼ

explique par les changements de la

structure socioprofessionnelle (mobilité structurelle). Toutefois, ces «mobiles sociaux» le sont devenus

aussi grâce à leur réussite scolaire. L

ʼ

école favorise donc la mobilité sociale verticale ascendante.

L

ʼ

école accompagne la mobilité structurelle. En répondant aux besoins croissants del’appareil productif en main-dʼœuvre qualifiée par la création de nouveaux diplômes, lʼécole facilite les possibilités de mobilité liées à lʼévolution de la structure socioprofessionnelle dʼune génération à lʼautre. Prendre des exemples de

catégories en déclin, dʼautres en expansion (document

 

3).Si lʼécole joue, à lʼévidence, une fonction importante dans la mobilité sociale, il faut admettre toutefois que son influence demeure limitée.

 

 

II. ...quʼil convient cependant de nuancer

 

A. Une réussite scolaire sous influence

Le niveau de diplôme des parents influence la réussite scolaire et joue encore un rôle décisif dans lʼobtention du baccalauréat. Ainsi, les enfants nés entre 1983 et 1987 dont le père est ouvrier ou employé ont 52% de chances dʼobtenir le baccalauréat. Ce taux monte à 85% si leur père est cadre ou profession

intermédiaire (cf cours). Or, on vient de le voir, le diplôme est déterminant pour accéder à un statut professionnel élevé.

 

Autre illustration (doc 2)

: 38% des élèves de 6° en 1995 sont fils dʼouvriers, 16% sont fils de «cadres et de

professions intellectuelles supérieures». En revanche, 9% des élèves inscrits en classe préparatoire aux grandes écoles sont fils dʼouvriers, 55% sont fils de «cadres et de professions intellectuelles supérieures.

 

Cela montre comment lʼécole participe à la reproduction sociale. Les enfants de parents diplômés héritent, selon Pierre Bourdieu, dʼun capital culturel en adéquation avec les attentes de lʼécole. Lʼinégalité sociale à lʼécole sʼexplique donc par la proximité entre la culture des milieux les plus favorisés et la culture scolaire.

Ne disposant pas des codes culturels (maîtrise de la langue, culture générale...) propices à la réussite scolaire, les enfants des catégories populaires (peu diplômées) sont plus souvent en échec scolaire. Cette inégalité sociale à lʼécole contribue fortement à la reproduction sociale.

 

B. Le marché de lʼemploi reflète les inégalités scolaires

Le rendement social des diplômes est lui aussi inégal selon le sexe et le milieu social dʼorigine. Lʼaccès à une profession de cadre ou de profession intermédiaire pour les diplômés du baccalauréat est marqué par des inégalités selon le sexe et le milieu dʼorigine. Ainsi, 30% des hommes diplômés du baccalauréat accèdent à une profession de cadre ou de profession intermédiaire, contre seulement 27% des femmes.

 

Lʼinégalité est encore plus forte selon le milieu dʼorigine puisque si 37% des personnes dont le diplôme le plus élevé est le baccalauréat et ayant un père cadre ou profession intermédiaire deviennent cadre ou profession intermédiaire, ce pourcentage baisse à 25% lorsque le père est ouvrier ou employé

 

(document1).Cela peut sʼexpliquer par les stratégies des acteurs (Boudon) et le K social (Bourdieu). Les enfants des milieux les plus favorisés ont ainsi tendance à sʼinscrire dans des réseaux sociaux pré-établis par leurs parents qui leur permettent de valoriser leur diplôme scolaire.

 

Certains effets pervers de la démocratisation scolaire limitent le rôle de l

ʼ

école dans la mobilité sociale. Premièrement, si le nombre de diplômés augmente plus rapidement que le nombre de postes qualifiés, alors une partie de ces diplômés nʼaura pas accès à ces emplois qualifiés. Deuxièmement, la généralisation de certains diplômes contribue à les dévaloriser sur le marché du travail, leur obtention nʼest donc plus suffisante pour permettre la mobilité sociale(On retrouve encore la stratégie des acteurs de Boudon). Le document4 illustre ce paradoxe mis en évidence par Charles Anderson (à développer en

reprenant le DUT par rapport aux études du père).

 

Conclusion

En définitive, il apparaît que lʼécole, en promouvant lʼégalité des chances, enaccompagnant les mutations de la structure sociale, en participant par lʼobtentiondʼ

un diplôme à lʼinsertion professionnelle, joue un rôle important dans la mobilité sociale. Ce rôle demeure cependant limité par le maintien de profonds

déterminismes dans la réussite scolaire (effet du capital culturel) et dans les conditions dʼinsertion professionnelle (effets du capital social) et par les stratégies des acteurs. À lʼextrême, certains considèrent que lʼécole, en ne garantissant pas pleinement lʼégalité des chances participe à la reproduction sociale.

 

 

 

 


18/04/2017
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