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3.2. Les explications des fluctuations économiques

A. Chocs de demande et chocs d’offre 

Selon l'interprétation néo-classique, les  cycles sont  des réponses d’agents rationnels à des chocs. On distingue les chocs de demande et les chocs d'offre qui vont se traduire graphiquement par des déplacements des courbes de demande et d'offre agrégées

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         La demande globale se compose des achats de biens et service (consommation finale), des investissements réalisés par les entreprises et les administrations publiques mais aussi les ménages lorsqu'ils achètent des logements. A cette demande intérieure, il faut ajouter la demande extérieure, c'est-à-dire es biens et services achetés par le reste du monde qui sont enregistrés comme des exportations. Chacune de ces composantes  (C + I + X) constituent un moteur de la croissance, lorsqu’une des composantes de la demande globale se modifie brusquement on parle de choc de demande . Ces chocs peuvent être positifs : c'est le cas notamment d'une croissance mondiale forte qui aboutit à une hausse des exportations, les entreprises réagissent en investissant. Ce choc de demande positif peut aussi être obtenu par une politique de relance, par exemple une hausse des dépenses publiques qui relance la consommation. 

choc de demannde +.PNG

Inversement, si des chocs de demande négatifs se produisent, ils peuvent provoquer une diminution de la demande globale et conduire à une récession comme dans le cas d'une baisse brutale du pouvoir d'achat des ménages. Ces chocs de demande risquent d’avoir un impact amplifié sur l’activité économique du fait du comportement des entreprises en matière de stocks.

          

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Evolution du PIB en % et contribution à la croissance française en point de croissance du PIB ( Insee 2014)

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1)  Le PIB a t-il diminué sur la période 2010-2014 ? 

2) Comment peut-on observer sur ce document l'impact de la demande sur l'investissement  ? 

3) A quel moment les entreprises reconstituent-elles leur stocks ? 

 

 

Dans la théorie keynésienne, deux effets vont amplifier les chocs de demande : l'effet multiplicateur et l'effet accélérateur. L’effet multiplicateur repose sur le fait que la dépense d'un agent économique engendre un revenu pour un autre agent qui va le dépenser à son tour et ainsi de suite. Ainsi une hausse de l'investissement se traduit par une augmentation plus importante du PIB compte tenu de la multiplication des dépense qu'elle va engendrer. Cet effet multiplicateur est cependant diminué par les fuites vers l'épargne et les fuites vers les importations : plus la propension à épargner et/ou à importer est forte, moins l'effet multiplicateur est important. Inversement, lorsque la demande ralentit, la production peut baisser beaucoup plus fortement si les entreprises décident de réduire leurs stocks afin d’anticiper une baisse plus marquée de la demande ; la hausse du chômage, la baisse du nombre d’heures travaillées en général risquent alors de contribuer à accentuer ce ralentissement. L'effet accélérateur va jouer si les capacités de production des entreprises sont pleinement utilisées, dans ce cas face à une demande en expansion les entreprises vont investir très fortement pour faire face à la demande anticipée. L'investissement, dans la théorie keynésienne est une variable clé car elle sur-réagit aux chocs de demande.

effet accélérateur et multiplicateur.PNG

 

 Les chocs d’offre sont des variations des conditions de la production ; ils découlent notamment de la variation de la productivité, de la variation brusque du prix des facteurs ou encore de l'apport ou de la  destruction de facteurs de production. Les chocs d’offre négatifs sont causés généralement par une hausse du coût des matières premières (chocs pétroliers de 1973 et 1979 par exemple), par des augmentations de salaires supérieures aux gains de productivité (comme au cours des années 1970) ou par un alourdissement de la fiscalité sur les entreprises ou encore par les conflits et les catastrophes naturelles (guerre, tsunami). En cas de choc d’offre négatif, l’activité économique devient plus coûteuse et les entreprises les moins productives et compétitives risquent d’être acculées à la faillite.

 

Les chocs d'offres positifs sont généralement causés par des innovations qui permettent des gains de productivité et abaissent les coûts unitaires de production. En abaissant les prix des produits, elles favorisent leur diffusion auprès des consommateurs et donc l’augmentation de la production. En cas de choc d’offre positif, la situation des producteurs s’améliore par la diminution de leurs coûts de production ; ils peuvent dès lors éventuellement produire davantage et tirer la croissance économique.  Ex 1 : la baisse du prix du pétrole constitue un choc d’offre positif ; Ex 2 : l ’apport des nouvelles technologies

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 chocs.PNG

 

exercice 1

 

B. Cycle du crédit et déflation par la dette (causes endogènes)

            Le cycle du crédit permet d'expliquer le caractère endogène de l’instabilité de la croissance : en période d’expansion économique, surtout si la situation économique est saine (faible taux d’intérêt, faible inflation),  les agents s’endettent, financent des investissements ou une consommation à crédit, ce qui dynamise la demande et renforce la croissance donc l’optimisme général. Cependant, le taux d’endettement des agents augmente, des crédits sont accordés à des agents moins solvables, des comportements spéculatifs se développent et des bulles peuvent se former sur les prix de certains actifs (ex de l'immobilier en Espagne avant 2007). En fixant des taux d’intérêt trop bas en période d’expansion, les banques centrales peuvent amplifier ces comportements, tout comme les banques commerciales lorsqu’elles prêtent à des agents économiques ayant des projets trop risqués. C'est le «paradoxe de la tranquillité» mis en évidence par  Hyman Minsky, les périodes calmes sont des périodes où les agents économiques s'enrichissent ( immobilier, actions), tandis que l'excès de confiance fabriquent de l'instabilité.

            Ces excès peuvent conduire à une crise financière au moment où les anticipations se renversent ( moment Minsky) et plonger l’économie réelle dans la crise. Suite au krack, les prix (actions, immobilier) chutent, les ménages voient leur patrimoine diminuer vendent leur actifs amplifiant la chute des prix, les entreprises voient s'effondrer leur capitaux propres, les banques ayant dans leurs actifs de nombreuses créances douteuse limitent leurs prêts (crédit crunch), un climat de pessimisme s’installe. Ces éléments entraînent l’effondrement de la demande globale, de l’offre et de la demande de crédit. C’est ainsi que la dette qui a permis l'expansion  conduit à présent à la crise. 

 

Les agences de notation 

 

effondrement de l'immobilier.PNGeffondrement du crédit.PNG

  La baisse des prix d’actifs, donc de la richesse de ceux qui les détiennent, rend leur endettement excessif. Les entreprises endettées ne pouvant plus accéder au crédit licencient et baissent leurs prix. Le chômage fait pression à la baisse sur les salaires. Le processus de crise conduit alors à une « déflation par la dette » (I. Fisher),  la baisse de tous les prix augmente le poids réel de la dette pour les firmes, les Etats et les ménages endettés, les faillites se multiplient, ce qui aggrave en retour la situation des banques.

  Selon les économistes libéraux,  la déflation ( contraction des prix), qui s’accompagne en général de celle des grandeurs réelles (demande, production, emploi), peut assainir l’économie en éliminant les producteurs les moins efficaces. De plus, la chute de l’investissement pendant la déflation réduit la demande de capital et favorise la baisse des taux d’intérêt, tandis que le chômage contribue à la diminution des salaires. A un moment, le coût unitaire de production est si faible que l’activité des producteurs ayant survécu reprend.

            Cependant, l’existence d’un tel phénomène de « régulation par la faillite » a fait l‘objet d’une vive contestation par J.M. Keynes, qui souligne que seule l’intervention discrétionnaire de l’Etat peut permettre un redémarrage de l’activité économique sans mettre des pans entiers de la population au chômage.

 

  1. Définir : demande globale, choc de demande, choc d’offre, effet multiplicateur, effet accélérateur
  2. Qu’est ce qui diminue l’effet multiplicateur ?
  3. Quelle est la variable clé de la demande chez Keynes ? Pourquoi ?
  4. Réaliser le schéma d’un choc d’offre négatif à partir des courbes d’offre et de demande.
  5. Classez les éléments suivants dans le tableau : naisse du pouvoir d’achat, croissance des pays émergents, politique de relance, tsunami au Japon, toyotisme, hausse du coût des matières premières, innovation informatique
  6.  

     négatif

    positif

    Choc d’offre

     

     

    Choc de demande

     

     

  7. Réaliser un schéma permettant de comprendre le cycle du crédit avec les termes suivants : expansion, endettement, consommation, investissement, augmentation de la demande, augmentation des risques, comportements spéculatifs, bulles financières, moment Minsky, baisse de la valeur des actifs, vente des actifs, diminution de la demande, crédit crunch, diminution de l’investissement
  8. Pourquoi la baisse des prix augmente-t-il le poids de la dette ?
  9. La déflation est-elle mauvaise selon les libéraux ? Pourquoi ?

 

1. Pourquoi la déflation conduit-elle à une baisse des ventes ?

2. Quels sont les pays les plus concernés par la déflation  en Europe ?

3. Qui sont les agents économiques qui sont le plus touchés par la déflation ? les plus avantagés ?

4. Quelle sont les réaction de la BCE ?

5. Quelle sont les différences entre la situation européenne et celle du Japon des années 90 ?

 

 

vidéos sur la crise de 2008

 

exercice 2

exercice 3 

 

 

 



26/08/2015
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