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1.2. Que produit-on et comment le mesure t-on ?

  1. Qu’est-ce que produire au sens économique ?
  2. Qu’est-ce qui distingue un bien d’un service ?
  3. Qu’est-ce qui distingue la production marchande de la production non marchande ?
  4. Comment la valeur ajoutée marchande est-elle calculée ?
  5. Pourquoi le calcul de la valeur ajoutée non marchande diffère-t-il du calcul de la valeur ajoutée marchande ?
  6. Quels sont les deux problèmes posés par la mesure de la valeur ajoutée ?

A. La diversité des produits

 

 


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Les produits sont le résultat d’une production et  peuvent être distingués de plusieurs façons :  ils peuvent  tout d’abord être différenciés selon leur nature : les biens sont des produits matériels (ex : voiture, vêtements, aliments) alors que les services sont des produits immatériels (ex : coupe de cheveux, cours de SES, voyage en train etc.). La production et la consommation d’un bien  et d’un service se réalisent à des moments différents : un fruit est produit par le cultivateur, puis est commercialisé et est consommé par un ménage. Au contraire, la production et la consommation d’un service interviennent simultanément: la coupe de cheveux est produite par le coiffeur, en même temps qu’elle est consommée par le client. 

Les produits peuvent aussi être distingués selon leur mise à disposition des consommateurs. En effet, certains biens ou services doivent être achetés, tandis que d’autres sont fournis gratuitement ou quasi gratuitement. Les biens et services marchands sont vendus à un prix qui couvre au moins la moitié de leurs coûts de production alors que les services non marchands sont offerts gratuitement ou vendus à un prix inférieur à la moitié de leurs coûts de production. 

Enfin, les produits différent selon l’usage que l’on en fait. Les biens et services de consommation servent à satisfaire directement un besoin alors que les biens et services de production permettent de produire d’autres biens ou services. Ces biens et services utilisés pour produire, sont également appelés facteurs de production. Ce sont des facteurs de production matériels qui se combinent au facteur travail. Les biens et services de production intermédiaires sont transformés ou détruits lors du processus de production (matières premières, produits semi-finis, transport etc.) et les biens et services de production d’investissement sont utilisés pendant plusieurs cycles de production (locaux, machines, publicité etc.). 

B. La mesure de la production

 

Q1. Comment mesure t-on le PIB ? 

Q2. Pourquoi faut-il retirer la hausse des prix pour mesurer la croissance de la richesse économique ? 

Q3. Que font les comptables nationaux ? 

Q4. A quoi sert le PIB ?

Q5. Quelles sont les limites du PIB ? 

 

Pour mesurer l’apport de chaque unité de production à la production nationale, on calcule la valeur ajoutée brute (VAB). Cet indicateur mesure la valeur que chaque producteur ajoute aux consommations intermédiaires qu’il utilise, en les transformant en produit final plus élaboré.

 On obtient la valeur ajoutée en retirant du chiffre d’affaires (CA), c’est-à-dire de la valeur totale de la production (CA = prix de vente * quantités vendues), la valeur des consommations intermédiaires (CI) soit VAB = CA – CI.

 La somme des valeurs ajoutées réalisées sur le territoire par des agents économiques rémunérés permet d’obtenir le produit intérieur brut du pays (PIB). L’ajout des valeurs ajoutées au lieu des chiffres d’affaires évite de comptabiliser plusieurs fois les mêmes produits : une fois comme production et une autre fois comme CI intégrée dans d’autres produits.

 Cependant, toutes les activités productives ne dégagent pas de chiffre d’affaires. C’est le cas des productions non marchandes, qui ne peuvent pas être comptabilisées selon le même mode que les productions marchandes. La comptabilité nationale, par convention, les mesure en additionnant leurs coûts de production (salaires, consommations intermédiaire).

 Le produit intérieur brut d’un pays comporte ainsi deux composantes : le PIB marchand et le PIB non marchand. Le PIB marchand s’obtient en additionnant les valeurs ajoutées des activités marchandes et le PIB non marchand en retranchant les consommations intermédiaires de l'ensemble des coûts des productions non marchandes.

 

Exercice valeur/volume

 

Q1. Que mesure le taux de croissance ?

Q2. Comment mesure t-on la valeur ajoutée ?

Q3. Comment mesure t-on le PIB ?  Définissez le

Q4. Quel est la part des salaires dans la VA ?

Q5 Pourquoi faut-il enlever l'inflation pour évaluer un taux de croissance du PIB ?

Q6. Quels sont les éléments non intégrés dans le PIB ?

 C. Le PIB est-il un bon indicateur ?

 Le PIB est un indicateur critiqué pour plusieurs raisons :

-toutes les créations de biens et services ne sont pas comptabilisées comme production. Ainsi, seules les activités de créations de biens et services à partir de facteurs de production rémunérés (travail et capital) sont considérées comme une production par la comptabilité nationale. Par contre, la production domestique, c’est-à-dire la production de biens et services en dehors d’une activité professionnelle, est une activité non rémunérée et donc non comptabilisée. 

-difficulté à prendre en compte l’économie souterraine. Cette économie regroupe l’ensemble des productions licites ou illicites de biens et services qui ne sont pas déclarées par leurs producteurs aux centres des impôts. Le PIB ne prend pas en compte les productions illicites comme les trafics de drogues ou le proxénétisme et ne comptabilise que de façon approximative les productions licites de l’économie souterraine, couramment appelées l’économie « au noir ». En effet, ces activités n’étant pas déclarées, elles ne peuvent être qu’estimées en fonction des redressements fiscaux effectués par les inspecteurs des impôts.

 

 

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- Par ailleurs, le PIB augmente grâce à des activités rémunérées, y compris lorsque ces activités sont la conséquence de dégradations antérieures ou que ces activités sont néfastes ou n'améliorent pas  le bien être et  la qualité de vie de la population.  Par exemple, les catastrophes naturelles provoquent des destructions et blessures qui permettent l’augmentation de la valeur ajoutée du bâtiment et des hôpitaux mais sont évidemment nuisibles à la population. L’augmentation des cambriolages est favorable à la production d’alarmes ou de vitres anti effraction mais s’accompagne d’un sentiment d’insécurité croissant. Pour certains économistes, ces productions, qui ne servent qu’à réparer les dégâts d’activités humaines, ne devraient pas être comptabilisées dans le PIB.

 

 

 -De même, les effets néfastes des activités rémunérées sur l’environnement sont ignorés : la destruction de la forêt amazonienne, la pêche intensive ou les émissions de gaz à effet de serre des usines et des automobiles accompagnent l’augmentation du PIB mais sont catastrophiques en terme de développement durable. En effet, ces activités compromettent les capacités des générations futures à répondre à leurs besoins (épuisement des ressources naturelles, réchauffement de la planète etc.).

 -Enfin, le PIB ne tient pas compte de certaines activités indispensables au bien-être de la population et au lien social. Ainsi, la production réalisée par des travailleurs bénévoles, dans des associations caritatives ou dans le cadre domestique n’est pas comptabilisée.

 

 Face à ces critiques, la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi a été chargée de travailler sur des instruments de mesure plus efficaces. En 2009, elle   propose de  créer de nouveaux indicateurs alternatifs : Créer des indicateurs de mesure de la qualité de vie de la population.
 L’état de santé, l’éducation, la sécurité physique et économique de la population, le lien social doivent être ainsi évalués. Créer des indicateurs de mesure du développement durable ou soutenable, c’est-à-dire du développement présent qui ne compromet pas les chances des générations futures de répondre à leurs besoins.

Ces indicateurs doivent mesurer l’évolution de « stocks » indispensables au bien-être des générations futures : ressources naturelles, savoir et savoir-faire, capital physique etc. Les tentatives de créer un PIB vert c'est-à-dire un PIB diminué de la dégradation des ressources naturelles se heurtent aujourd'hui à la difficulté de la mesure de cette dégradation du capital naturel.

 

 

 

 

 

 



07/09/2014
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