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cours seconde


exposé socialisation différentielle

L’impact de la socialisation différentielle sur les comportements (activités de groupe)

 

La socialisation n’est pas identique pour tous les individus, elle dépend notamment du milieu social et du genre 

 

Notions :

Socialisation différentielle : Les normes et les valeurs transmises aux enfants de chaque genre (fille / garçon), leurs goûts, leurs aspirations, sont différentes. Ils ne sont pas socialisés (processus par lequel l’individu apprend et intériorise les normes et les valeurs du groupe ou de la société à laquelle il appartient) de la même manière. On dit que la socialisation est différentielle.

 

Rôles sociaux de genre : A la fois modèles de conduite, rôles prescrits ou attendus et comportements effectifs de l’un et l’autre sexe dans la vie privée (la conjugalité, la sphère domestique), comme dans le domaine public (lieux de sociabilité, lieux de travail, instances associatives, etc.)

Pour le dire simplement, cette expression désigne ce qui est attendu d’un homme ou d’une femme dans notre société, les comportements qui sont valorisés ou pas en fonction de notre genre (MODELES DE CONDUITE), mais aussi les comportements adoptés majoritairement par les individus de chacun des deux genres (COMPORTEMENTS EFFECTIFS).

 

Illustrations :

Extrait de bienvenue dans la vraie vie des femmes

Extrait du film : La vie est un long  fleuve tranquille

 

Travail à faire

1ère étape : constitution des groupes de 4 élèves et tirage au sort des thèmes

2ème étape :

-        Analyse des documents du dossier en vue de me rendre un compte rendu écrit (2 ou 3 § argumentés

-        recherches en vue de réaliser un exposé sur le thème tiré au sort.

(Vous pouvez faire des affiches, des diaporamas, …)

 

Exposé 1. Le cerveau a t-il un sexe ?

 

Document 1 :

« Dès la naissance, la perception et l’interprétation des conduites de l’enfant par les adultes dépendent du sexe annoncé, plus encore que de son comportement. Les garçons sont considérés a priori comme robustes, forts et bien bâtis, les filles comme fines, délicates et douces, même lorsque ces avis sont prononcés à propos d’un même bébé. Avant la naissance, les représentations que les futurs parents se font de l’enfant à venir varient selon le sexe de ce dernier. Le sexe est également un organisateur puissant des conduites, en particulier chez les parents dont les comportements révèlent une nette différenciation, que ce soit dans la mise en place de l’environnement physique, dans le fait de privilégier des interactions avec tel ou tel type d’objet ou encore d’encourager ou de censurer certaines conduites.

En dépit de l’évolution des mentalités, les univers dans lesquels évoluent les garçons et les filles sont très largement différenciés dès la naissance (jeux, aménagement de la chambre et habillement), avant même que les enfants soient en mesure d’avoir eux-mêmes des préférences. Les différences observées se rapportent directement aux stéréotypes traditionnels liés au genre. »

Stéphanie Barbu et Gaïd Le Maner-Idrissi, sous la direction de Françoise Héritier, « A quoi jouent les petits garçons et les petites filles ? », Hommes, femmes, la construction de la différence, Le Pommier, 2005.

 

Document 2 :

Tous les comportements de l’enfant sont, dès son plus jeune âge, « lus » et interprétés différemment selon son sexe, par les adultes [...]. Par exemple, les pleurs d’un nourrisson sont interprétés en termes de colère si le bébé est présenté comme un garçon, en termes de peur s’il est présenté comme une fille ; ou encore, devant des bébés comparables, on emploiera plus souvent le qualificatif de «grand» si le bébé est un garçon, de «mignonne» s’il s’agit d’une fille. Sans s’en rendre compte, les parents se comportent différemment, notamment dans les jouets qu’ils proposent, mais aussi dans leurs interactions verbales : on parle plus, on reprend plus les bruits émis par l’enfant, quand il s’agit d’une fille. Il semble donc que l’on stimule leur comportement social et langagier davantage que chez les garçons. Par contre, ces derniers sont plus stimulés sur le plan moteur : on les manipule avec plus de vigueur, on les aide à s’asseoir, à marcher, plus que quand il s’agit d’une fille. Les stéréotypes liés au sexe masculin ou féminin " ce qui se fait ", quand on est un homme ou une femme vont donc être partagés par les enfants dès leur plus jeune âge. Quand on demande, par exemple, à des enfants de 3-4 ans de choisir, sur des photos ou parmi des objets réels, des jouets (ou des activités) propres à leur sexe, ils expriment dès cet âge des préférences conformes à leur sexe.

Marie Duru-Bellat, l’école des filles, L’Harmattan, 1990.

 

Document 3 :

Ne pleure pas. Tel est le premier commandement.

Quand on est un garçon, on ne pleure pas, Qu’on ait les genoux écorchés ou un gros chagrin, on retient ses larmes. Le petit mâle apprend très vite qu'étant un garçon, il lui faut contrôler, refouler sa sensibilité, savoir garder la face et masquer ses sentiments. Le petit mâle apprend très vite aussi que, n'étant pas une fille, il ne saurait avoir le même caractère, les mêmes occupations, les mêmes jeux.

Selon que l'on naît garçon ou fille, il y a deux voies et deux mesures ; le garçon comprend très tôt qu'il vaut mieux être un garçon, qu'il est vexant d'être traité de fille :

« Quand on me traitait de fille, je ne comprenais pas, mais je me sentais vexé parce qu'on me disait ça de telle façon que je me sente vexé, quoi... Rien que par le ton, tout ça... Quand on me disait ça, c'était comme si je m'écartais d'une voie toute tracée, et puis qu'on me refoutait d’un coup de patte sur les rails... » (Christian).

L'éducation de garçon est destinée à mettre le petit mâle sur la bonne voie, à lui faire acquérir ou à développer chez lui les qualités « masculines », la virilité, au détriment des qualités considérées comme « féminines », à le préparer au rôle de chef qu'il devra jouer dans la famille ou la société.

C. Fulconnet el S. Lefaucheur, La fabrication des mâles, Collection Points-Actuels, Éditions du Seuil, 1977.

 

Vidéos

Le cerveau a-t-il un sexe ? C. Vidal

http://www.youtube.com/watch?v=wwH44sNrWzI

 

Extrait de l’émission E=M6

https://www.youtube.com/watch?v=yhRhRWT-IAM

 

 

Conseils :

Pensez à faire des recherches pour montrer que très tôt on se comporte différemment selon le sexe de l’enfant

Recherchez pourquoi ion associe le bleu au garçon et le rose aux filles par ex…

(Rq : un autre exposé) est consacré aux jouets donc ne vous attardez pas sur ce thème)

Vous pouvez montrer que d’autres pays, il existe des manières différentes de socialiser les enfants à l’école.

 

Thème 2 : Le père Noël est-il sexiste ?

 

Catalogue de Noël Super U , 2012

Chez Super U, le garçon joue à la poupée, vendredi 16 NOVEMBRE 2012,

Un catalogue montre des filles et garçons s'amusant avec les mêmes jouets. A contre-courant.
Une petite fille qui observe intensément le bond de sa voiture téléguidée, un garçon qui joue à la dînette... de jouets de Noël de l'enseigne Super U innove cette année. Plusieurs visuels montrent ainsi des enfants s'amusant avec des jouets traditionnellement réservés à l'autre genre. A l'origine de cette initiative, des demandes de clients, par courrier ou en magasins, de présenter des jouets moins stéréotypés. "Et puis il y a la volonté de l'enseigne d'être en accord avec la société qui nous entoure", souligne un porte-parole du groupe.
 "Ni provocateur ni militant"
Super U, enseigne avant-gardiste revendiquée ? "Nous n'avons pas fait cela pour être provocateur ni militant. Il faut tenir compte d'une réalité : les enfants entre 3 et 5 ans n'utilisent pas uniquement les jouets prévus pour leur genre." Et puis, Super U ne fait pas non plus la révolution : le sommaire du catalogue compte toujours deux parties "filles" et "garçons", que les clients retrouveront dans les rayons des magasins." L'objectif n'est pas de tout remettre en cause, il faut que les parents s'y retrouvent", justifie le porte-parole.
 Du côté des parents, justement, les jouets "dégenrés" ne dérangent pas tant que ça. L'enseigne se félicite de retours positifs et constate que l'appel de sites catholiques intégristes à se plaindre n'a pas été suivi : "notre service consommateurs a peut-être reçu un ou deux appels, mais c'est anecdotique, ce qui prouve que notre proposition est loin d'être exorbitante."
"En se démocratisant, les jouets se sont sexués"
Le jouet deviendrait-il de moins en moins sexué ? Au contraire, répond Anne Dafflon Novelle, docteur en psychologie sociale qui rappelle que les poupées étaient auparavant destinées aussi bien aux filles qu'aux garçons. "En se démocratisant, les jouets se sont sexués", souligne-elle, identifiant en premier lieu un objectif commercial : "la société de consommation a fait que, pour vendre plus, il faut segmenter. Par exemple, un petit garçon ne voudra pas utiliser le vélo rose de sa grande soeur. Il faudra lui en acheter un autre".
Les préjugés ont également la vie dure : "ce qui est associé au féminin continue d'avoir une moindre valeur social, constate Anne Dafflon Novelle. Et puis il y a la peur de l'homosexualité : on imagine, à tort, que la construction de l'identité sexuée pendant l'enfance a un impact sur l'orientation sexuelle à l'adolescence. Or, elles n'ont rien à voir," insiste-t-elle.
"Ouvrir les possibles du genre"
Problème : "filles et garçons n'ont pas les mêmes compétences aux mêmes âges, note Anne Dafflon Novelle. Et ceci vient du fait qu'ils n'ont pas les mêmes activités. Les garçons vont par exemple développer des compétences spatiales tandis que les filles joueront à des jeux qui nécessitent de la coopération et qui favorisent les compétences verbales."
"Pour ouvrir les possibles du genre, pour permettre à l'enfant de développer un plus grand éventail de compétences, il serait profitable de lui fournir une plus grande palette de jeux", juge Anne Dafflon Novelle. Bien sûr, elle doute qu'un seul catalogue dégenré puisse avoir un impact. Mais Super U parie, quant à lui, qu'il sera imité par d'autres distributeurs dès l'année prochaine.
 
 
Site à consulter :
http://rue89.nouvelobs.com/2013/12/14/jouets-enfants-quelques-chiffres-mesurer-sexisme-248340#!
 
Vidéo : 
Des jouets sexués
https://www.youtube.com/watch?v=0OJuGJGaY8U
 
 
 
 
 
 

Conseils :

Recherchez des exemples de jouets, de déguisements pour enfants qui sont attribués aux filles et aux garçons et associez-les aux normes ou aux valeurs dites féminines ou masculines.

 

Montrez que les choses ont un peu changé.

 

 

Thème 3 : Les filles sont-elles meilleures à l’école que les garçons ?

Document 1 :

La thèse selon laquelle les filles réussissent mieux à l’école que les garçons est très répandue. Il est vrai que les filles réussissent mieux en français dans les petites classes, ont plus souvent leur bac et une licence, voire un master. On compte aussi globalement davantage de filles que de garçons à l’université. Mais les garçons ont de meilleurs résultats en mathématiques au primaire, écart qui s’estompe en troisième. Au lycée, ils sont beaucoup plus représentés dans la filière S (scientifique), qui conduit aux filières les plus sélectives de l’enseignement supérieur. A l’université , les garçons sont moins nombreux que les filles, mais obtiennent plus souvent un doctorat. Les filles représentent les trois quarts des classes préparatoires littéraires, mais seulement 30 % des scientifiques. Elles ne représentent qu’un gros quart des élèves en école d’ingénieurs. Au total, les garçons sont beaucoup plus nombreux dans les filières qui mènent aux postes les mieux rémunérés. Ni les filles, ni les garçons ne sont meilleurs par nature à l’école. Leurs modes de vie, leur éducation, les choix de leurs parents ou le fonctionnement du système éducatif restent différenciés. Ils expliquent la plus ou moins grande réussite scolaire dans certains domaines, et, surtout les choix d’orientation vers telle ou telle filière.

 

Document 2 : Proportions de bacheliers ayant obtenu une mention en 2010

 

Filles

Garçons

Ensemble des mentions

 

Assez bien

Bien/Très bien

Assez bien

Bien/Très bien

 

Séries générales

26,9

22,3

26,6

20,8

48,5

Littéraire

25,6

16,4

22,9

12,8

39,4

Économique et social

26,9

15,1

24,3

10,8

39,4

Scientifique

27,7

31,3

28,1

26,0

56,4

Séries technologiques

25,9

6,6

27,0

9,5

34,4

Séries professionnelles

36,3

11,3

34,1

9,7

45,4

Ensemble

28,4

16,4

28,7

15,0

44,3

Source : Ministère de l’éducation nationale, DEP (http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=natccf07202&id=372)

 

Document 3 :

Baudelot et Establet1 expliquent le paradoxe de la meilleure réussite globale des filles et de leur auto-sélection/élimination des filières d'excellence scientifique par une socialisation précoce toujours différente de celle des garçons : dès la prime enfance, elles apprennent l'obéissance, la docilité, l'attention à autrui, la persévérance dans la tâche, l'usage limité de l'espace ; ils apprennent la compétition, l'affirmation du moi, l'usage somptuaire de l'espace. Elles sont donc mieux adaptées aux exigences de l'école mais les garçons prennent le dessus quand la compétition s'avive et que se précisent les choix professionnels. Les filles seraient plus enclines à se sous-estimer et les garçons à se surévaluer dans les matières mathématiques, physique, apprentissages techniques et à l'âge - l'adolescence - où s'affirment les identités sexuées. Elles tendraient donc à s'autoéliminer des filières où dominent ces matières. Les enseignants renforceraient ce mécanisme en imputant leurs difficultés dans ces matières à leur absence de dons, celles des garçons au manque de travail. L’inverse est observé dans les matières littéraires connotées comme féminines.

Baudelot et Establet se réfèrent à la théorie de la reproduction des inégalités sociales par l'école. À l'instar des enfants d'ouvriers, les filles feraient des choix de « dominées ». En optant pour des études et des métiers qui prolongent les fonctions traditionnellement dévolues aux femmes dans la famille (enseignement, santé, relations ... ), elles intérioriseraient leur destin le plus probable, celui d'épouse et de mère, dont le travail professionnel demeure secondaire par rapport à celui de l'homme. [...] Conformément aux «stéréotypes de sexe», «chaque garçon et chaque fille seraient contraints de construire leur identité personnelle en prenant position par rapport à des attentes sociales traditionnellement propres à leur sexe».

Baudelot et Establet1 = Sociologues, auteurs notamment de Allez, les filles!, Éd. du Seuil, 1991.

(Source : Catherine Marry, in Agnès Van Zanten (dir.), L’école. L’état des savoirs. La Découverte, 2000)

 

Document vidéo :

http://www.dailymotion.com/video/xf8pms_reussite-des-filles-et-des-garcons_news

 

Conseils :

Vous devez constater les écarts de réussite entre filles et garçons et les expliquer.

Vous pouvez chercher des infos sur le livre de Jean-Louis Auduc : Sauvons les garçons !

 

Thème 4 : Images féminines et masculines dans les livres

 

Document 1 :

Les vieilles légendes nous offrent des femmes douces, passives, muettes, seulement préoccupées par leur beauté, vraiment incapables et bonnes à rien. En revanche, les figures masculines sont actives, fortes, courageuses, loyales, intelligentes. Aujourd'hui, on ne raconte presque plus de légendes aux enfants, elles sont remplacées par la télévision et les histoires inventées à leur intention, mais certaines parmi les plus connues ont survécu et sont connues de tout le monde.

Ainsi, le petit chaperon rouge est l'histoire d'une fillette à la limite de la débilité mentale, qui est envoyée par une mère irresponsable à travers des bois profonds infestés de loups, pour apporter à sa grand-mère malade de petits paniers bourrées de galettes. Avec de telles déterminations, sa fin ne surprend guère. Mais tant d'étourderie, qu'on n'aurait jamais pu attribuer à un garçon, repose entièrement sur la certitude qu'il y a toujours à l'endroit et au moment voulus un chasseur courageux et efficace prêt à sauver du loup la grand-mère et la petite fille. Blanche-neige est une autre petite oie blanche qui accepte la première pomme venue, alors qu'on l'avait sévèrement mise en garde de ne se fier à personne. Lorsque les sept nains acceptent de lui donner l'hospitalité, les rôles se remettent en place : eux iront travailler, et elle tiendra pour eux la maison, reprisera, balaiera, cuisinera en attendant leur retour. (…) Elle réussit toujours à se mettre dans des situations impossibles, et pour l'en tirer, comme toujours, il faut l'intervention d'un homme, le prince charmant, qui l'épousera fatalement. Cendrillon est le prototype des vertus domestiques, de l'humilité, de la patience, de la servilité, du sous-développement de la conscience, (…). Elle non plus ne bouge pas le petit doigt pour sortir d'une situation intolérable, elle ravale les humiliations et les vexations, elle est sans dignité ni courage. Elle aussi accepte que ce soit un homme qui la sauve, c'est son unique recours, mais rien ne dit que ce dernier la traitera mieux qu'elle ne l'était jusqu'alors.

(…) La force émotive avec laquelle les enfants s'identifient à ces personnages confère à ces derniers un grand pouvoir de suggestion, qui se trouve renforcé par d'innombrables messages sociaux tout à fait cohérents. S'il s'agissait de mythes isolés survivant dans une culture qui s'en détache, leur influence serait négligeable, mais la culture est au contraire imprégnée des mêmes valeurs que ces histoires transmettent, même si ces valeurs sont affaiblies et atténuées.

Elena Gianini Belotti, « Du côté des petites filles », Edition des Femmes, 1974.

 

Document 2 :

Apparemment, les princesses ne sont plus ce qu’elles étaient, et ont remisé leurs belles robes au placard, leur préférant des tenues plus adéquates au combat… (…) Ainsi, dans Le roman d’une princesse, de Meg Cabot, (...) Finnula, qui a grandi dans une société où les femmes enlèvent les hommes pour les rançonner afin de se constituer une dot, les kidnappe pour sa sœur, et refuse le mariage et les tâches ménagères. (…) De la même façon, Thorgil, la jeune guerrière viking de Prisonnier des Vikings, jure et se bat « comme un homme ». (…) Le mariage n’est donc plus un destin rêvé, bien au contraire, et les héroïnes qui y sont confrontées fuient vers l’aventure pour y échapper. (…) Or, cette évolution du modèle de la petite/jeune fille fait écho à d’autres enquêtes récentes. Ainsi, étudiant les petites filles de cm2, dans la cour de récréation, dans leur chambre, etc., Catherine Monnot a mis en évidence la passion qu’elles éprouvent pour des chanteuses comme Lorie, Britney Spears, ou autres L5. Si cette « bubble pop » leur procure des modèles identificatoires, et leur permet de mettre en scène leur corps, par la danse (qui serait ainsi l’équivalent pour les petites filles du foot pour les garçons dans la cour de récréation), les textes des chansons mettent en avant les valeurs d’autonomie, de réalisation de soi, de confiance en soi et d’indépendance, portées paradoxalement par des chanteuses extrêmement formatées physiquement. (…)

http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=LETT_082_0075

 

Document 3 :

Les titres les plus cités de la part des jeunes garçons appartiennent à la catégorie des shonens. Le schéma narratif de ces mangas se rapproche des principes de certains jeux vidéo d’action et d’aventure (une succession de combats contre des chefs de plus en plus puissants, avec accumulation de pouvoirs spéciaux et maîtrise de nouvelles techniques). Le goût pour la « baston » est ou a été partagé par tous les garçons, quels que soient leur âge ou leur milieu social.(...) On le voit à l’assignation aux uns et aux autres des shonens et des shojos, apprendre son genre, quand on est un garçon, passe par le fait d’adhérer aux principes de la masculinité, incarnés ici par la violence, mais également par le fait de se démarquer des pratiques de l’autre sexe. Ainsi, la réaction est très vive quand on émet l’hypothèse qu’ils aient pu lire des mangas « pour filles ».

Si un garçon se doit de lire des mangas de garçons, surtout, il se doit de dédaigner les mangas pour filles, notamment devant ses copains. (…) Si les shojos ne sont pas pour les garçons, c’est en raison de leur focalisation sur les relations sentimentales, tant se soucier d’amour semble toujours difficile pour un garçon (…) Dans les catégorisations éditoriales, comme dans les propos tenus par les garçons, le shojo est défini comme un manga pour les filles. Mais est-il lu et revendiqué comme tel par ces mêmes filles auxquelles il serait destiné ? Fatou ou Leila, toutes deux de milieu populaire, décrivent effectivement un rapport aux shojos dénué de tout complexe (…).

En revanche, afficher ces « goûts de filles » est stigmatisant pour des filles de milieux favorisés. De même qu’elles vont afficher une passion pour le rock, le hard ou le métal, contre le R’n’B et les chanteuses trop populaires, trop sexy et trop « féminines » (Lahire, 2004), elles clament leur mépris des shojos, et leur goût pour les shonens, la « baston » et la violence. Célia (17 ans, 1ère L, père chorégraphe et mère chorégraphe et directrice d’opéra) aime les mangas violents du type Jackals, la musique gothique, le groupe Rammstein et les films d’horreur, et exprime avec force son goût pour les combats, et son désintérêt pour les mangas d’amour (…) La hiérarchie de genre, « la valence différentielle des sexes », fournit ainsi un moyen de distinction pour certaines lectrices, parmi les milieux sociaux intermédiaires et favorisés.

Christine Détrez, « Des shonens pour les garçons, des shojos pour les filles ? Apprendre son genre en lisant des mangas », Réseaux 2011/4 (n° 168-169)

 

 

Document vidéo

Les manuels scolaires sont-ils sexistes?

https://www.youtube.com/watch?v=PfWAc9Od_vg

 

 

Conseils :

Montrez que les livres, les contes les dessins animés adaptés de ces contes (Disney) véhiculent de modèles féminins masculins.

Utilisez des exemples de livre pour enfant (empruntez des livres à la bibliothèque)

Vous pouvez chercher des contre-exemples pour montrer qu’il y a une légère évolution.

Vous pouvez vous intéresser au débat sur les stéréotypes de genre dans les manuels scolaires

 

 

Thème 5 : Métiers féminins/masculins?

 

 

Document 1 : Taux de féminisation dans quelques professions (moyenne annuelle 2007-2009), en %

 

 

 

Document 2:

Les filles continuent de faire des choix professionnels massivement stéréotypés. Dans les jouets et les livres pour enfants, les métiers liés à la construction, aux transports, au maintien de l'ordre, ou avec un statut social supérieur, comme médecin, sont massivement associés au sexe masculin. À l'opposé, les professions associées au sexe féminin concer­nent les domaines des soins, de l’esthétique, de la prise en charge des enfants et de la vente Ces représentations rejoignent les choix profes­sionnels effectués par les jeunes, d'abord parce que l'orientation sco­laire ou professionnelle se fait à une période où les adolescents restent très conformistes relativement aux rôles socialement attribués à chaque sexe, et ensuite parce que pour pouvoir se projeter dans une activité professionnelle, il faut avoir eu à un moment ou à un autre de son exis­tence des modèles réels ou fictifs de personnes de son propre sexe exerçant cette profession. Or, les modèles professionnels féminin sont peu variés, peu valorisés et peu valorisants pour les filles.

D’après Filles-garçons,socialisation différenciée, Presses universitaires de Grenoble. 2006.

 

Documents videos :

http://www.lesmetiersnontpasdesexe.fr/les-prix/le-prix-masculin-des-carrieres-sanitaires-et-sociales/temoignages/

 

Les femmes séduites par les métiers du bâtiment

https://www.youtube.com/watch?v=kliFu1iBL1I

 

 

Conseils :

Vous montrerez que certains métiers sont féminins / masculins, vous présenterez les valeurs et normes véhiculées.

Vous montrerez que les choses peuvent évoluer :

- Vous pourrez vous intéresser au secteur du bâtiment qui se féminise

- Vous pouvez présenter le cas d’hommes qui exercent des professions dites féminines

(à cette occasion vous pourrez-vous poser la question de la féminisation de certains noms de métiers)

 

Thème 6 : Peut-on en finir avec le plafond de verre ?

 

Document 1 :

 

Taux de sous-emploi1 dans l'emploi total en 2013 (%)

Part parmi les dirigeants des entreprises de 250 salariés et plus (%) en 2008

Part parmi les cadres supérieurs en 2008 (%)

Inégalités de salaires : les hommes gagnent en moyenne 26,7% de plus que les femmes

Hommes

3,5

91,4

62

Femmes

9,7

8,6

38

Insee.

1. Le sous-emploi désigne la situation d’un salarié qui a un emploi à temps partiel (- de 35 h par semaine) alors qu’il souhaiterait travailler davantage.

 

Document 2 :

Malgré leur place croissante dans le monde du travail, les femmes sont encore largement minoritaires aux postes de décision. Le « plafond de verre » qui entrave leur carrière constitue une réalité indéniable mais qui résiste à toute explication simpliste.

Qu’est-ce que le plafond de verre ?

Le plafond de verre (glass ceiling ) est une expression apparue aux États-Unis à la fin des années 1970 pour désigner l’ensemble des obstacles que rencontrent les femmes pour accéder à des postes élevés dans les hiérarchies professionnelles. La métaphore, si elle n’explique pas le phénomène, a au moins le mérite d’être parlante : tout se passe comme si un plafond invisible empêchait les femmes de grimper les échelons. Plus largement, l’expression « plafond de verre » est aussi pertinente pour tout emploi où il y a possibilité d’une évolution de carrière. La question est alors de comprendre ce qui, à compétences égales, contrarie la progression professionnelle des femmes par rapport à celle des hommes. (…)

Le plafond de verre tient-il à des préjugés sexistes ?

Les facteurs d’explication sont à la fois nombreux et hétérogènes. Si les femmes sont parfois l’objet de harcèlement ou de pratiques discriminatoires, il reste que le plafond de verre ne s’explique pas principalement par une discrimination active. Un certain nombre d’études mettent en avant des facteurs psychologiques liés aux poids des stéréotypes et des normes. L’ambition et la compétitivité valorisées dans les carrières apparaissent comme des qualités masculines. Ce qu’établissent certaines expériences de psychologie qui révèlent que les concepts comme le charisme, la combativité, le pouvoir, l’autorité…, sont associés implicitement aux hommes et peu aux femmes. Ces stéréotypes auraient un impact à la fois sur le recrutement mais aussi en amont, sur les choix que font les femmes qui les auraient intériorisés. Ce qui expliquerait une moindre ambition professionnelle, une moindre combativité et une moindre confiance en elles. Mais il s’agit peut-être également d’un choix raisonné pour éviter le « coût psychique » qu’il y aurait à surmonter pour s’imposer dans certaines carrières, en particulier dans des métiers scientifiques et techniques, jugés plus « masculins ».

L’orientation et les choix professionnels expliquent en partie le plafond de verre. Les femmes optent souvent pour des filières moins « rentables » du point de vue de l’évolution des carrières et des salaires. Si l’on considère les bachelières et les bacheliers scientifiques de 2002, 22,9 % des filles sont entrées dans une classe préparatoire aux grandes écoles, contre 38,8 % des garçons. Elles représentent seulement 20 % des effectifs des écoles d’ingénieurs qui constituent un vivier de choix pour les cadres dirigeants. Les femmes sont nombreuses dans le secteur des services à la personne et le soin mais beaucoup moins dans l’ingénierie, l’industrie, le bâtiment, l’énergie, l’informatique…

Quelle est la responsabilité des entreprises ?

Le plafond de verre s’explique aussi par des obstacles et des blocages liés à l’histoire et au fonctionnement des organisations et des mondes professionnels. La question de l’articulation entre vie privée et vie professionnelle est cardinale pour appréhender le plafond de verre. Or le modèle du manager idéal reste encore largement masculin. Les entreprises valorisent la disponibilité, laquelle est plus difficile à conjuguer pour les femmes qui assurent encore l’essentiel des tâches domestiques. La maternité, parce qu’elle induit des discontinuités dans la carrière, leur est également préjudiciable. Il en est de même du temps partiel choisi ou contraint (80 % est occupé par des femmes) qui le plus souvent constitue un handicap dans la progression de carrière. L’importance accordée par les entreprises à la mobilité (de plus en plus internationale) pose également problème puisqu’elle suppose en général que le conjoint fasse passer sa carrière au second plan, alors que classiquement c’est la carrière de l’homme qui est favorisée.

Autre facteur mis également en évidence, les femmes auraient une plus grande difficulté à bénéficier des réseaux informels dans un monde dirigeant très fortement masculin et qui favorise l’entre-soi. D’autant qu’entretenir son réseau demande beaucoup de temps, ce dont elles ont précisément tendance à manquer.

Catherine Halpern, Sciences Humaines N°195, 2008 (Mis à jour le 02/03/2012)

Vidéos :

 quota pour lutter contre le plafond de verre ?

https://www.youtube.com/watch?v=LKGE1jUrjRU

L’évolution des femmes en politique

http://www.dailymotion.com/video/x2oflsn

Le dictionnaire politique: parité

http://www.dailymotion.com/video/x2oflsn

 

 

Conseils :

Vous présenterez et expliquerez le plafond de verre et de manière générale, les difficultés pour les femmes d’accéder à des certains postes à responsabilité (à la fois dans le monde de l’entreprise et en politique)

Vous pourrez vous intéresser aux solutions pour lutter contre cette forme d’inégalité avec des mesures de discrimination positive (cf quotas - vidéo) – voir les avantages et les inconvénients

 

 

Thème 7 : Les stéréotypes féminins et masculins dans les publicités

 

Document 1 : « L’idéal » masculin :

Deux universitaires américains se sont rendus célèbres en énonçant les quatre impératifs de la masculinité sous forme de slogans populaires.

En tout premier lieu : no Sissy stuff (rien d’efféminé). Bien que l’on sache maintenant que les hommes ont les mêmes besoins affectifs que les femmes, le rôle stéréotypé masculin leur impose des sacrifices et la mutilation d’une partie de leur humanité. Puisqu’un homme, un vrai, est celui qui est pur de toute féminité, c’est toute une partie de lui qu’on lui demande d’abandonner.

Ensuite, le vrai mâle est the big wheel (une huile, une personne importante). C’est l’exigence de la supériorité par rapport aux autres. La masculinité est mesurée à l’aune du succès, du pouvoir et de l’admiration que l’on vous porte.

Troisième impératif : The sturdy oak (un chêne solide) met en lumière la nécessité d’être indépendant et de ne  compter que sur soi-même. Il a été superbement illustré par If, le célèbre poème de Kipling qui fait l’éloge de l’impassibilité masculine : ne jamais manifester émotion ou attachement, signes de faiblesse féminine.

Dernier impératif: Give’em Hell ! (allez tous au diable !) insiste sur l’obligation d’être plus fort que les autres, même par la violence si nécessaire.

L’homme doit exhiber une apparence d’audace, voire d’agressivité; montrer qu’il est prêt courir toits les risques, y compris quand la raison et la peur suggèrent le contraire.

L’homme qui se soumet à ces quatre impératifs est le supermâle qui a longtemps fait rêver les foules. Il est illustré à merveille par l’homme des cigarettes Marlboro (The Marlboro man) dont l’affiche a sillonné le monde. L’homme dur, solitaire parce qu’il n’a besoin de personne, impassible, viril à souhait.

[…] La plupart des cultures ont adhéré à cet idéal et créé leurs propres modèles. Mais c’est l’Amérique, sans rivale culturelle, qui a imposé à l‘univers ses images de la virilité : du cowboy à Terminator en passant par Rambo, incarnés par des acteurs cultes (John Wayne, Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger), ces héros du grand écran ont servi d’exutoires et font encore fantasmer des millions d’hommes.

É. Badinter, XY, De l’identité masculine, Odile Jacob, 1992.

 

Exemples de publicité :

 

 

Sites à consulter :

Sur les stéréotypes dans la pub : http://www.genrimages.org/

 

Sur le marketing genré : http://business.lesechos.fr/directions-marketing/communication/communication-interne/0203918595530-marketing-genre-un-changement-qui-sera-long-et-difficile-105056.php

 

 

Vidéo :

Les femmes paient les produits du quotidien plus cher que les hommes

http://www.lefigaro.fr/conso/2014/11/03/05007-20141103ARTFIG00125-les-femmes-paient-les-produits-du-quotidien-plus-cher-que-les-hommes.php

 

Conseils :

Montrez que la publicité véhicule des stéréotypes masculins/féminins.

Visionnez (chez-vous) des publicités à la TV et analysez-les.

Vous pouvez choisir d’analyser un type de publicité (pour la lessive, l’automobile, les parfums par ex)

Vous pouvez peut-être observer quelques changements dans les publicités récentes.

Vous pouvez vous intéresser aux conséquences du marketing genré

Thème 8 : Cendrillon épouse-t-elle le Prince charmant ?

 

Thème 8. Le coup de foudre existe t-il ?

 

Homogamie sociale* : L'homogamie est le fait de se marier dans un même groupe, qui peut être un clan, un groupe religieux, une ethnie, etc. L'homogamie sociale ou socioprofessionnelle est le fait de choisir son conjoint dans le même groupe social que le sien. Analyser la formation des couples et l'homogamie sociale est essentiel pour comprendre le fonctionnement de notre société. Elle constitue l'un des indicateurs de la capacité des différents groupes sociaux à se mélanger, et donc de la mixité sociale.

http://www.observationsociete.fr/homogamie-sociale

 

Document 1 :

 

 

Document 2  Répartition des hommes en couple selon leur diplôme et celui de leur conjointe (en %)

Homme    Femme

Sans diplôme 

CAP/BEP 

Bac 

Bac + 2 à + 4 

Bac + 5 et plus 

Total 

Sans diplôme

41

26

16

15

2

100

CAP/BEP

26

37

18

17

1

100

Bac

16

19

28

33

4

100

Bac + 2 à + 4

8

11

18

53

10

100

Bac + 5 et plus

4

4

10

47

35

100

INSEE, Enquête emploi 2011

 

Document 3 : les explications de l’homogamie sociale

La généralité de cette homogamie a conduit les sociologues à en proposer trois pistes d: interprétation, plus complémentaires que contradictoires. La première est simplement probabiliste : le choix d'un semblable provient du fait que les individus sont placés dans des contextes (écoles, usines, quartiers, certains lieux de loisir, etc.) où la probabilité est forte de rencontrer quelqu'un dont l’identité sociale est voisine de la sienne (et par là même de continuer une relation). En ce sens, les conjoints ne choisissent pas plus le semblable qu’ils n’évitent le différent. Une deuxième ligne d’interprétation [...] se représente l’affection comme encouragée, nourrie par la similitude des goûts, des habitudes, elles-mêmes conditionnées par des éducations voisines. [...] La troisième ligne est économique. L’homogamie sociale, entourée ou non d’une philosophie romantique, serait le résultat d’une stratégie rationnelle des acteurs cherchant, par le biais du mariage, à conserver ou augmenter leurs capitaux matériels ou symboliques1. Dans ce sens, il faudrait distinguer une homogamie subie, dans le bas de l’échelle sociale, et une homogamie voulue dans les classes supérieures.

Jean Kellerhals et alii, Microsociologie de la famille, PUF, 1984, coll. Que sais-je ?

1. Capital matériel : tout ce que possède un individu ; capital symbolique : prestige attaché à certaines positions sociales.

 

Document 4 : Est-ce bien l’amour qui détermine le choix du conjoint ?

Pour tout un chacun, la personne choisie demeure l’élu(e) du cœur, un choix purement individuel. Oui mais voilà, le sociologue qui observe l’origine sociale des mariés remarque des singularités : la foudre ne frappe pas aveuglément sur l’échiquier social. C’est le fameux phénomène d’homogamie sociale. Les données de l’INSEE montrent effectivement que les jeunes époux sont souvent issus des mêmes groupes sociaux. Ainsi sur 100 cadres supérieurs, près de la moitié sont mariés à une femme également cadre supérieure ; ou encore 61.5% des hommes qui sont ouvriers ont également une femme ouvrière.

Comment expliquer cette pesanteur sociale ? Un ensemble de phénomènes complexes est à l’œuvre dans la formation des couples. Facteur déterminant : le lieu de rencontre. Les classes supérieures s’emploient à éviter la foule et tous les « lieux ouverts ». Les soirées privées, par définition, permettent de sélectionner les participants selon des principes où les affinités sociales jouent un rôle déterminant. Le lieu de travail, les études jouent le même rôle.

L’homogamie est aussi tributaire des stratégies familiales, notamment dans la haute bourgeoisie. On apprend aux jeunes des grandes familles à s’aimer et à s’apprécier. Pour cela, même si les longs séjours au château se font plus rares, en raison des séjours à l’étranger, les grandes demeures familiales et les villas en bord de mer, dans lesquels les jeunes partagent une partie de leurs vacances, favorisent les échanges affectifs et amoureux. Les rallyes sont une autre forme très usitée : deux ou trois mères de famille se réunissent et fondent un rallye pour leurs enfants en concoctant une liste d’amis et d’amies dont les familles sont au-dessus de tout soupçon. Ces enfants vont avoir des activités en commun jusqu’à la fin de leur adolescence. Ainsi les jeunes apprennent, à travers des soirées collectives, des soirées, des fêtes, à identifier et à aimer sans erreur possible leurs semblables.

 

Pourtant il faut se méfier d’une vision trop mécaniste des choses. Il existe encore des lieux où les catégories sociales se croisent. La sociologie n’explique pas tout dans la formation des couples, la part du hasard et de la psychologie individuelle existe aussi. Entre des univers sociaux proches, mais distincts, des unions se nouent qui limitent la reproduction à l’identique de la société et contribuent à son évolution.

L. Maurin, Alternatives Economiques, septembre 1996

 

 

Document 5 : Internet creuse le fossé

Avec l'apparition des sites de rencontre, on aurait pu croire qu’Internet deviendrait la terre promise de l’hétérogamie, le terrain de rencontre universel, propice aux mésalliances et aux amours enfin débarrassés de l'obstacle social. Il n'en est rien. Leur spécialisation croissante, la segmentation du marché des rencontres amoureuses et le développement en niches montrent qu’une toute autre logique anime les internautes en quête d’amour. Des sites spécialisés dans les rencontres «politiques» comme Droite-rencontre.com ou Gauche-rencontre.com, ou «religieuses» comme Jdream.fr (pour les juifs) ou Rencontresmusulmanes.com, permettent ainsi aux célibataires de faire le tri en amont et d'éviter de tomber sur quelqu'un de socialement trop différent.

Même chose pour Attractive world, ce site de rencontre «haut de gamme pour célibataires exigeants» (comprendre pour riches diplômés). Ce dernier participe de la même logique de rationalisation de la rencontre, non seulement en exigeant de ses nouveaux membres que leur présence soit acceptée par les anciens, mais en leur faisant payer l'adhésion plusieurs dizaines d'euros par mois. Ce qui a pour effet, naturellement, d'écarter du site tous ceux qui ne disposent ni du budget ni du niveau social requis.

Même un site historiquement généraliste comme Meetic a pris le virage de la segmentation en développant sa branche Meetic Affinity, qui se fait fort de «sélectionner pour vous les personnes qui vous correspondent». Leur campagne publicitaire illustre bien leur objectif : tout axer sur les « affinités »

Pierre Ancery et Clément Guillet, Slate.fr, 25/05/11

 

Articles à consulter :

- Les diplômés entre eux : faites-vous dans l’homogamie éducative ?

http://rue89.nouvelobs.com/rue69/2014/06/15/les-diplomes-entre-faites-lhomogamie-educative-252877

 

- Les bals des prétendants

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-bals-des-pretendants_836585.html

 

Vidéo :

Socialisation et reproduction sociale : les rallyes mondains

https://www.youtube.com/watch?v=LfhBTgBxn1g

 

 

Conseils :

Vous présenterez et expliquerez le phénomène d’homogamie en insistant sur le rôle de la socialisation différenciée selon le milieu social

Vous pourrez illustrer vos propos à l’aide d’un exemple particulier : les rallyes mondains

 

 

Thème 9 : Tel père, tel fils ?

 

Définition de la reproduction sociale* : On appelle reproduction sociale le phénomène sociologique qui conduit à la transmission des positions sociales, des façons d'agir ou de penser, d'une génération à une autre, dans une certaine proportion, du fait d'une faible mobilité sociale.  La reproduction sociale se traduit dans les statistiques qui montrent qu'un fils d'ouvrier a davantage de chance de devenir ouvrier que de quitter sa classe sociale et qu'à l'inverse un fils de cadre a plutôt tendance à devenir cadre que de changer de classe sociale.  Elle est alimentée par l'inégale répartition du capital économique, culturel (maîtrise de la langue, du vocabulaire, accès à la culture...), et social (relations dont dispose la famille) entre les différentes classes sociales.

http://www.toupie.org/Dictionnaire/Reproduction_sociale.htm

 

Document 1 :

 tables de destinées.PNG

 

Document 2 :

La sociologie de l’école, longtemps centrée sur l’institution scolaire, accorde désormais une place centrale aux parents...De nombreux travaux montrent que les rôles de l'institution scolaire et de la famille sont complémentaires, d’autant plus que les parents s’inquiètent du destin scolaire de leur progéniture et de l’accès au diplôme, clé essentielle de la mobilité sociale, et du maintien dans le statut. La différence d’origine sociale continue de jouer un rôle considérable, les dépenses de scolarisation sont ainsi quatre fois supérieures chez les parents exerçant une profession libérale que chez les parents ouvriers. Mais la réussite dépend non seulement de « l’héritage culturel », mais aussi de l’environnement social. Le choix de l’établissement dans lequel l’enfant est scolarisé s’avère déterminant et suscite des stratégies résidentielles. Ainsi, l'homogénéité du recrutement social des résidents des beaux quartiers autorise la fréquentation d’établissements publics qui ‘assurent « l’entre soi ».

Source : M Ségalen, Sociologie de la famille, A Colin, 2010.

 

Document 3

Par le biais du capital culturel et scolaire qu'elle transmet, chaque catégorie sociale détermine puissamment la destinée des individus qui en sont issus : plus l'origine sociale d'un individu est élevée, plus il aura de chances d'atteindre un niveau d'études élevé et, compte tenu de la liaison forte entre formation et emploi, plus il pourra atteindre lui-même une position sociale élevée. Et l'inverse se vérifie tout aussi bien : les enfants des milieux populaires sont ceux qui sont les plus dépourvus de diplômes ou qui doivent se contenter des diplômes les moins élevés et qui, partant, ont aussi le moins de chances d'accéder à des positions moyennes et a fortiori supérieures.

Enfin, la catégorie sociale d'origine détermine aussi le rendement du capital scolaire sur le marché du travail. Car, sur ce marché, les diplômes n'ont pas la même valeur selon la catégorie sociale d'origine de leur titulaire. Ils donneront par exemple accès à des positions hiérarchiques d'autant plus élevées (et mieux rémunérées) que leurs titulaires sont eux-mêmes issus de catégories sociales plus élevées.

Source : Alain Bihr et Roland Pfefferkorn, Le système des inégalités, Repères, La Découverte, 2008.

 

 

Document 4 : Position sociale des jeunes sortis de formation initiale en 2007 trois ans après, selon la catégorie socioprofessionnelle du père (en %)

 

Agriculteur

Artisan, commerçant, chef d'entreprise

Cadre supérieur

Profession intermédiaire

Employé

Ouvrier

Total

Catégorie sociale du père

 

 

 

 

 

 

 

Ouvrier

0,3

1,2

8,7

29,2

26,0

34,7

100

Cadre supérieur

0,0

1,2

36,8

36,8

15,2

10,1

100

Ensemble

0,3

1,5

17,9

34,0

23,7

22,6

100

Source : Céreq, enquête Génération - Données 2010 - © Observatoire des inégalités

 

 

Document 5 : Dis-moi ton prénom, je te dirais quel job tu auras

L'Observatoire des discriminations vient de publier une étude sur le rôle du prénom dans le déterminisme social. Elle se base sur les enquêtes emploi de l'Insee de 1983, 1986 et 1989.

Le prénom est souvent porteur de connotations positives ou négatives. Il peut indiquer l'origine sociale, l'âge ou encore l'appartenance géographique. C'est sur ce constat que l'Observatoire des discriminations s'est basé pour rédiger son étude. Au total, elle porte sur 407 552 personnes nées entre 1930 et 1959. 196 prénoms fréquemment attribués ont été choisis et classés en trois catégories : les prénoms d'origine maghrébine, les prénoms populaires et les prénoms bourgeois. Ces deux dernières catégories sont déterminées en fonction de la situation du père de famille.

Il en ressort que le prénom influence la destinée professionnelle. Ainsi, (i)"les filles de cadres ayant un prénom bourgeois ont 50% de chances en plus de devenir cadres à leur tour que les filles portant des prénoms populaires." Cette proportion est de 10% chez les garçons. Du côté des autres milieux sociaux, les différences varient entre 1 et 7%. Les écarts sont plus lourds pour les porteurs de prénoms d'origine maghrébine. Ainsi (i)"83% des fils d'ouvriers portant un prénom d'origine maghrébine sont restés ouvriers (...) alors que la moitié des fils d'ouvriers au prénom "français de souche" ont connu une ascension sociale." Pourtant, la réussite scolaire des jeunes portant un prénom maghrébin est quasiment identique aux autres. La discrimination à l'embauche semble être la cause de ces différences.

 

 

Vidéo :

Discrimination positive et égalité des chances à Science Po

https://www.youtube.com/watch?v=JUR2bF6Ky20

Conseils :

Vous présenterez et expliquerez le phénomène de reproduction des positions sociales. Vous montrerez le rôle de l’origine sociale

Vous pourrez vous demander si la discrimination positive est une solution (cf vidéo)

 

 

 


06/01/2016
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consommation

 

Texte N° 1

 

Boris Vian – La complainte du progrès - 1956


Autrefois pour faire sa cour


On parlait d'amour


Pour mieux prouver son ardeur


On offrait son cœur


Maintenant c'est plus pareil

Ça change ça change


Pour séduire le cher ange


On lui glisse à l'oreille



Ah Gudule, viens m'embrasser, et je te donnerai...



 

Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer


Et du Dunlopillo


Une cuisinière, avec un four en verre


Des tas de couverts et des pelles à gâteau!


Une tourniquette pour faire la vinaigrette


Un bel aérateur pour bouffer les odeurs


Des draps qui chauffent


Un pistolet à gaufres


Un avion pour deux...


Et nous serons heureux!



 

Autrefois s'il arrivait


Que l'on se querelle


L'air lugubre on s'en allait


En laissant la vaisselle


Maintenant que voulez-vous


La vie est si chère
On dit: "rentre chez ta mère"


Et on se garde tout

Ah Gudule, excuse-toi, ou je reprends tout ça...



Mon cire-godasses,

mon repasse-limaces

Mon frigidaire,

mon armoire à cuillers


Mon évier en fer,

et mon poêle à mazout


Mon tabouret-à-glace et mon chasse-filous!


La tourniquette, à faire la vinaigrette


Le ratatineur dur et le coupe friture



Et si la belle se montre encore rebelle


On la ficelle dehors, pour confier son sort...



Au frigidaire, à l'efface-poussière


A la cuisinière, au lit qu'est toujours fait


Au chauffe-savates, au canon à patates


A l'éventre-tomate, à l'écorche-poulet!


 


Mais très très vite


On reçoit la visite


D'une tendre petite


Qui vous offre son cœur



Alors on cède
Car il faut qu'on s'entraide


Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois


Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois


Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois

 

 Texte N°2

« Dans le monde qui était le leur, il était presque de règle de désirer toujours plus qu'on ne pouvait acquérir. Ce n'était pas eux qui l'avaient décrété ; c'était une loi de la civilisation, une donnée de fait dont la publicité en général, les magazines, l'art des étalages, le spectacle de la rue, et même, sous un certain aspect, l'ensemble des productions communément appelées culturelles, étaient les expressions les plus conformes. Ils avaient tort, dès lors, de se sentir, à certains instants atteints dans leur dignité : ces petites mortifications - demander d'un ton peu assuré le prix de quelque chose, hésiter, tenter de marchander, lorgner les devantures sans oser entrer, avoir envie, avoir l'air mesquin - faisaient elles aussi marcher le commerce. Ils étaient fiers d'avoir payé quelque chose moins cher, de l'avoir eu pour rien, pour presque rien. Ils étaient plus fiers encore (mais on paie toujours un peu trop cher le plaisir de payer trop cher) d'avoir payé très cher, le plus cher, d'un seul coup, sans discuter, presque avec ivresse, ce qui était, ce qui ne pouvait être que le plus beau, le seul beau, le parfait. Ces hontes et ces orgueils avaient la même fonction, portaient en eux les mêmes déceptions, les mêmes hargnes. Et ils comprenaient, parce que partout, tout autour d'eux, tout le leur faisait comprendre, parce qu'on le leur enfonçait dans la tête à longueur de journée, à coup de slogans, d'affiches, de néons, de vitrines illuminées, qu'ils étaient toujours un petit peu plus bas dans l'échelle, toujours un petit peu trop bas. Encore avaient-ils cette chance de n’être pas loin, les plus mal lotis. »

Georges PÉREC, Les Choses (Julliard), 1965. 

Texte N°3

Je me prénomme Octave et m'habille chez APC. Je suis publicitaire: eh oui, je pollue l'univers. Je suis le type […] qui vous fait rêver de ces choses que vous n'aurez jamais. Ciel toujours bleu, nanas jamais moches, un bonheur parfait, retouché sur PhotoShop. Images léchées, musiques dans le vent. Quand, à force d'économies, vous réussirez à vous payer la bagnole de vos rêves, celle que j'ai shooté dans ma dernière campagne, je l'aurai déjà démodée. J'ai trois vogues d'avance, et m'arrange toujours pour que vous soyez frustré. Le Glamour, c'est le pays où l'on n'arrive jamais. Je vous drogue à la nouveauté, et l'avantage avec la nouveauté, c'est qu'elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. Vous faire baver, tel est mon sacerdoce. Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas.           

Votre souffrance dope le commerce. Dans notre jargon, on l'a baptisée « la déception post-achat ». Il vous faut d'urgence un produit, mais dès que vous le possédez, il vous en faut un autre. L'hédonisme n'est pas un humanisme: c'est du cash-flow. Sa devise? «Je dépense donc je suis. » Mais pour créer des besoins, il faut attiser la jalousie, la douleur.

Extrait de 99 francs, Frédéric Beigbeder, Grasset, 2000. 

Texte N° 4

La société de consommation ne se désigne pas seulement par la profusion des biens et des services, mais par le fait, plus important, que tout est service, que ce qui est donné à consommer ne se donne jamais comme produit pur et simple, mais bien comme service personnel, comme gratification. Depuis « Guinness is good for you » jusqu'à la profonde sollicitude des hommes politiques pour leurs concitoyens en passant par le sourire de l'hôtesse et les remerciements du distributeur automatique de cigarettes, chacun de nous est environné d'une formidable serviabilité, entouré d'une coalition de dévouement et de bonne volonté. La moindre savonnette se donne comme le fruit de la réflexion de tout un concile, d'experts penchés depuis des mois sur le velouté de votre peau. […]

Rien n'est aujourd'hui purement et simplement consommé, c'est-à-dire acheté, possédé, utilisé à telle fin. Les objets ne servent pas tellement à quelque chose, d'abord et surtout ils vous servent. Sans ce complément d'objet direct, le « vous » personnalisé, sans cette idéologie totale de prestation personnelle, la consommation ne serait que ce qu'elle est. C'est la chaleur de la gratification, de l'allégeance personnelle qui lui donne tout son sens, ce n'est pas la satisfaction pure et simple. C'est au soleil de la sollicitude que bronzent les consommateurs modernes.

Jean Baudrillard, La société de consommation, ses mythes, ses structures,Paris, Éditions Denoël, 1970.

 

 

 


04/01/2016
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Question 4 - Les choix de consommation, des comportements socialement marqués ?

A. La consommation, un comportement économique déterminé par des facteurs sociaux

    Un certain nombre de facteurs sociaux influencent fortement la consommation individuelle. Le lieu d’habitation, l’âge, le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle orientent les choix de consommation. Les besoins varient en fonction de ces facteurs. Ainsi, un niveau d’étude élevé crée un besoin de pratiques culturelles en général différent de celui d’une personne faiblement diplômée.

On constate donc de nombreuses corrélations entre les PCS et la consommation. Le taux d’équipement des ménages en multimédia, la consommation de soins médicaux, le taux de départ en vacances sont clairement liés au groupe social.

     Enfin, l’âge est également un facteur social qui influence certains aspects de la consommation. Le rapport aux technologies les plus modernes tout comme les modes de consommation alimentaire dépendent de l’âge. Mais cette variable peut cacher deux logiques sociales très différentes. Il y a, d’une part, un "effet d’âge", c’est à dire que c’est le fait d’être jeune ou vieux qui explique la surconsommation de tenues de sport pour les premiers ou de médicaments pour les seconds.

     D’autre part, on peut avoir affaire à un "effet de génération". Par exemple, les personnes âgées aujourd’hui n’ont pas été accoutumées à l’utilisation d’internet lorsqu’elles étaient jeunes, ce qui ne sera pas le cas des jeunes d’aujourd’hui lorsqu’ils vieilliront.


 B. Consommer, c’est aussi afficher un statut social

      La dimension sociale de la consommation tient aussi à "l’effet de signe" que les biens consommés révèlent aux yeux de chacun. Consommer ne consiste pas seulement à satisfaire un besoin matériel, il s’agit aussi souvent de renvoyer aux autres des signaux d’appartenance sociale.

        Les sociologues se sont intéressés dès le début du XXème siècle à cette fonction symbolique de la consommation. Le sociologue Edmond Goblot a écrit dès 1925 : "Certaines dépenses, dont on se passerait parfaitement, paraissent indispensables uniquement parce qu’elles se voient; certaines économies, qu’on supporterait sans grande privation, paraissent impossibles uniquement parce qu’elles se voient." (La barrière et le niveau, 1925).

         La consommation a donc un but de démonstration sociale plus ou moins repérable. On parle de consommation ostentatoire pour désigner cet "effet de signe" par lequel les individus affichent leur statut social. Ce comportement conduit à un "effet de distinction", certains groupes faisant des choix de consommation qui les distinguent des autres, et à un "effet d’imitation" de la part de ceux qui cherchent à copier les comportements des premiers.

 C. La consommation est sous l’influence de la mode

 Consommer est un acte individuel largement déterminé par la société qui fixe des normes, des goûts et des rejets. Ce qu’on appelle la mode peut se définir comme les codes esthétiques et comportementaux en vigueur dans une société à un moment donné. Aujourd’hui, elle concerne les vêtements mais aussi les accessoires, les biens d’équipement, l’ameublement et l’ensemble des domaines où l’esthétique est devenue un critère de jugement. Elle peut aussi atteindre des domaines non marchands comme le langage, la posture, ...

Ce phénomène social se caractérise par la contrainte qu’il parvient à exercer sur les individus et par son caractère éphémère et changeant. La mode contribue donc à créer des besoins sociaux et à les renouveler sans cesse. L’impact de la mode traduit l’importance des phénomènes d’imitation, d’identification dans notre société. Le phénomène de mode n’existerait pas sans la place accordée à la consommation ostentatoire.


 D. La publicité, un puissant espace d’influence ?

Depuis longtemps, la publicité a dépassé le simple statut de «réclame» pour devenir un produit ; elle est désormais l’un des vecteurs qui transmet et, dans une certaine mesure, impose les normes esthétiques et comportementales du moment : la publicité socialise. Elle renforce le phénomène d’adhésion aux marques qui sont dès lors analysées comme des univers de référence, des éléments du statut social et des moyens de "paraître". On n’achète plus un pantalon ou un jean, mais un "Diesel" ou un "Hugo Boss".

La publicité fait l’objet de critiques de différentes natures. D’abord, l’affichage envahissant auquel elle donne lieu et les excès de consommation d’énergie qu’elle nécessite dans certains cas (publicités lumineuses) engendrent des critiques fortes qui renvoient au débat écologique sur le développement durable. Ensuite, certains mouvements critiques insistent sur la pollution visuelle à laquelle mène l’excès d’affichage au bord des routes ou dans les villes. Enfin, ses contenus engendrent également des remises en cause : elle renforcerait les clichés, les stéréotypes en particulier au niveau de la division des rôles féminins et masculins dans la société. Elle contribuerait à développer des valeurs matérialistes et formaterait les goûts. Elle est également accusée de manipuler les esprits, de désinformer les consommateurs en leur cachant les failles du produit vanté.

La résistance à la publicité passe par les associations de consommateurs (qui tentent d’informer sur les produits) ou, de façon plus radicale, par des associations militantes qui mènent des actions contre la publicité (journée sans pub, badigeonnage de panneaux publicitaires, etc.).

 

 

 


06/12/2015
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Question 3. Quel est l’impact des prix sur la consommation ?

La consommation des ménages se réalise sous la contrainte du revenu mais aussi des prix des biens et des services consommés. Leur pouvoir d’achat dépend de l’évolution de leur revenu et des prix. Il mesure donc la quantité de biens et de services que peuvent se procurer les ménages grâce à leur revenu disponible.

 

A. La consommation des ménages dépend des prix

 

Cette relation entre la consommation et les prix peut être mesurée par l’élasticité prix de la demande. Il s’agit, comme pour l’élasticité-revenu de la demande (ou consommation) de repérer si la demande réagit à une variation du prix. Pour cela, on fait le calcul suivant :

Par exemple, si le prix du paquet de cigarettes augmente de 10 % et que l’on constate que la consommation a baissé de 10 % elle aussi, le coefficient d’élasticité est égal à – 1, ce qui signifie ici une parfaite élasticité de la demande par rapport au prix.
En revanche, si cette hausse de 10 % du prix du tabac s’accompagne d’une stagnation de la demande, cela signifie que la demande de cigarettes est faiblement élastique par rapport au prix. Dans ce cas, ses déterminants sont donc ailleurs que dans le prix. On considérera donc que la consommation d’un bien ou d’un service est élastique par rapport au prix (c’est à dire sensible au prix) si une légère baisse des prix entraîne une forte hausse de la demande de ce produit. 
La consommation sera considérée comme inélastique s’il faut de fortes baisses du prix pour faire varier la demande: on dira que la demande est rigide.


B. Mais la relation entre le prix et la consommation d’un bien ou d’un service est inégale

Le rôle déterminant du prix dépend du type de produit consommé. Dans le cas des consommations indispensables, le prix joue peu. Baisser le prix du pain, du lait ou de la farine ne conduirait pas les ménages à consommer davantage de ces produits. 
En revanche, si cette baisse des prix concerne le saumon fumé ou le CD, la consommation augmentera de façon significative. 
Lorsque le prix augmente, la demande du produit évoluera différemment selon qu’il existe des produits de substitution ou non. Des biens sont considérés comme substituables lorsqu’ils peuvent satisfaire les mêmes besoins. Le pain, dans ses différents usages, n’est pas aisément remplaçable, ce qui en fait un produit dont la demande est rigide par rapport au prix. A l’inverse, le boeuf peut être remplacé par du poulet; c’est donc un bien substituable.


 C. Le prix, un argument de vente?

 Dans de nombreux domaines de consommation, les ménages prennent en compte d’autres facteurs que le niveau des prix : l’hygiène ou les labels de qualité  pour la consommation alimentaire, la marque pour l’habillement, l’électroménager et l’alimentation ... Mais, on constate que, ces dernières années, la grande distribution, les "hard-discount", les compagnies "low cost" et internet  ont recentré l’attention des consommateurs sur les prix et ont contribué à développer la "consommation-bonne affaire".

Dans certains postes de consommation, c’est le système du forfait qui s’est imposé et il conduit à une perte de repère du prix exact du service consommé. Cela débouche sur une hausse de la part des dépenses pré-engagées dans le budget des ménages: il s’agit de tous les contrats mensuels payés quelque soit la consommation réelle (abonnement auprès d’un opérateur téléphonique, abonnement pour obtenir le câble, ....).

Dans les deux cas, les repères des consommateurs en termes de prix sont brouillés et les enquêtes montrent qu’une part importante des consommateurs estime que les prix sont "injustes".



06/12/2015
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Question 2. Quelle est l’influence du revenu sur la consommation ?

 La consommation des ménages dépend largement de leur niveau de revenu ou de ce qu’on peut appeler leur niveau de vie. Ce constat général a deux implications : d’une part, l’évolution du niveau de revenu des ménages va transformer leur consommation ; d’autre part, les différences de niveaux de revenu expliquent les différences et les inégalités d’accès à la consommation.

 


 

​1. Rappelez ce qu’est le revenu disponible.
2. Pourquoi le revenu disponible ne reflète-t-il pas le pouvoir d’achat des ménages ?
3. Quelle est la formule du pouvoir d’achat ?
4. Pourquoi faut-il recourir au pouvoir d’achat pour comparer différents revenus disponibles au cours du temps ?

A. L’évolution du revenu disponible conduit à des transformations de la consommation

Lorsque le revenu disponible augmente, le niveau global de la consommation augmente lui aussi, mais c’est surtout la structure de la consommation qui change, c’est à dire sa composition. Il semble évident qu’un ménage dont le revenu double ne consomme pas pour autant deux fois plus de pain, deux fois plus de viande, etc. Ainsi, la part du poste budgétaire accordé à l’alimentation baisse mécaniquement. En revanche, ce pouvoir d’achat supplémentaire permettra de satisfaire des besoins nouveaux : des voyages, des sorties, des biens dits de "deuxième nécessité".

C’est ce que résume la Loi d’Engel : lorsque le revenu progresse, le poids de l’alimentation baisse car les dépenses alimentaires augmentent, certes, mais moins vite que le revenu

 

Cette tendance peut se mesurer par ce qu’on appelle un coefficient d’élasticité de la demande par rapport au revenu (élasticité-revenu) qui se calcule de la façon suivante : 

Prenons un exemple simple : si le revenu augmente de 3 % et la consommation alimentaire de 1 % seulement, le coefficient d’élasticité-revenu de la consommation sera le suivant : Que signifie ce coefficient e = 0,33 ?

D’une part, il est positif, ce qui veut dire que quand le revenu augmente, la consommation augmente elle aussi. C’est le cas le plus fréquent.

D’autre part, il est inférieur à 1. Cela signifie que lorsque le revenu augmente, la consommation augmente aussi mais de façon moins importante. Cela correspond à ce qu’on appelle les biens normaux.

Si le coefficient est supérieur à 1, il correspond à des consommations qui augmentent de façon plus que proportionnelle, ce qui conduit à une hausse de leur part dans le budget du ménage. C’est le cas des biens supérieurs, c’est à dire des postes tels que les loisirs, la culture ou encore la santé.
Si le coefficient est inférieur à 0, c’est à dire que lorsque le revenu augmente, la consommation diminue, on parle de biens inférieurs. Les produits de consommation de première nécessité entrent dans cette catégorie : le pain, la farine, les pommes de terre, etc.

 

L’évolution globale des revenus depuis les années 1960 explique donc les changements au niveau des coefficients budgétaires : c’est l’une des caractéristiques des "30 Glorieuses" (l’expression est de l’économiste français Jean Fourastié).

 

B. Les inégalités de revenus expliquent des différences d’accès à la consommation

 

Le revenu donne à un ménage la possibilité de satisfaire des besoins marchands. Certains besoins relèvent de la première nécessité (se nourrir, se loger par exemple), d’autres sont secondaires (se distraire par exemple).

Les dépenses indispensables augmentent peu avec le niveau de revenu. On retrouve ici la Loi d’Engel. Leur part (coefficient budgétaire) aura donc tendance à être plus faible chez les ménages à haut revenu (même si un effet qualitatif joue : par exemple, on consommera plus de produits frais plus chers, on se logera dans un appartement plus grand, etc.).


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coef budgétaire riche pauvre.PNG

En revanche, la part des dépenses affectées à ce qui n’est pas la première nécessité (culture, loisirs, santé, etc.) sera plus élevée dans les hauts revenus. On constate donc l’élasticité de la consommation par rapport au revenu à travers la comparaison des budgets selon le revenu.
 Enfin, il faut ajouter que le poids des dépenses pré-engagées (logement, chauffage, assurances, etc.) a nettement augmenté dans le budget moyen des ménages et il contraint en particulier les ménages à faible revenu.  

 

 

​1. Quels sont les deux déterminants économiques de la consommation des ménages ?
2. Comment l’évolution du revenu disponible influence-t-elle la consommation des ménages ?
3. Comment mesure-t-on l’influence du prix sur la consommation des ménages ?
4. Quels sont les 4 types d’influence de l’évolution du prix sur la consommation des ménages ?
5. Comment mesure-t-on l’influence du revenu disponible sur la consommation des ménages ?
6. Quels sont les 3 types d’influence de l’évolution du revenu disponible sur la consommation des ménages ?


06/12/2015
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